Il y a 30 ans, en 1992, la chaîne de télévision « la Cinq » disait adieu à ses téléspectateurs en direct. Elle n’existait que depuis 1986.
Une révolution à l’époque
Le 12 avril 1992, les membres de l’équipe de « la Cinq » sont réunis dans la rédaction pour revoir les meilleurs moments de la chaîne avant que celle-ci ne ferme ses portes. Elle est alors touchée par de graves difficultés financières et n’existe que depuis un peu plus de 6 ans. Durant cette période, son financement dépend de la publicité, placée avant et après les programmes. Si cela n’a pas permis à « la Cinq » de durer, il s’agit tout de même d’une révolution à l’époque.
Une volonté de François Mitterrand
L’arrivée de « la Cinq » le 20 février 1986 est d’ailleurs un évènement. En effet, il s’agit de la première chaîne de télévision française privée et gratuite. C’est également la première chaîne gratuite depuis l’ORTF. Sa naissance s’inscrit alors dans un contexte précis. En effet, après avoir ouvert la télévision au secteur privé, François Mitterrand cherche en 1985 à créer un nouvel espace médiatique favorable à ses idées en vue des élections législatives de 1986. Après un appel d’offre, il annonce ainsi ensuite la création de deux chaînes nationales privées financées par la publicité. Le groupe Fininvest de Silvio Berlusconi saisit alors cette occasion de s’étendre en Europe et participe à la création de la société France 5 avec Chargeurs réunis de Jérôme Seydoux.
La rapide disparition de La Cinq
La Cinq, petite sœur du Canale 5 italien, est ainsi présentée en janvier 1986 et commence à émettre le mois suivant. La chaîne diffuse notamment des shows et des jeux télévisés (comme sur Canale 5), des séries américaines et des films. Toutefois, après le retour de la droite au pouvoir en 1987, Fininvest et Chargeurs Réunis sont associés à la Socpresse. Le but est alors de faire de la Cinq une grande chaîne d’information. Mais face à TF1, la Cinq ne fait pas le poids, ni en terme de stars, ni en terme d’audience. Cela s’explique notamment par le fait que le nombre d’émetteurs est trop faible pour couvrir tout le territoire.
La chaîne devient donc rapidement déficitaire. Ainsi, le tribunal de commerce de Paris prononce sa liquidation judiciaire le 3 avril 1992 avant qu’elle ne ferme ses portes quelques jours plus tard.