La finale hommes de l’US Open de tennis opposera dans la nuit de dimanche à lundi le Croate Marin Cilic au Japonais Kei Nishikori, deux joueurs que personne n’attendait à ce niveau dans le même tournoi. Face à un « Big 4 » en mal d’être, les deux athlètes ont chacun de bonnes raisons d’inscrire leur nom au palmarès de Flushing Meadows, des promesses de Nishikori à l’expérience de Cilic.
Vendredi, dans la chaleur des courts de Flushing Meadows, les deux demi-finales hommes se présentent comme particulières, mais la fatalité guette une grande majorité de pronostiqueurs. La fatalité qui donne Novak Djokovic et Roger Federer, respectivement têtes de série n° 1 et n° 2 du tournoi états-unien, grands favoris à la lutte finale deux jours plus tard sur le court Arthur-Ashe. Des parcours plutôt tranquilles jusqu’aux quarts de finale, où il aura fallu 5 sets à Federer pour sortir Gaël Monfils et 4 manches à Djokovic pour éliminer Andy Murray, confirment leur supériorité apparente. Oui mais voilà, les deux autres demi-finalistes sont tout autant acérés, et leur place à ce stade est déjà remarquable.
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CILIC, L’OCCASION OU JAMAIS ?
Arrivé tête de série n° 14 à New-York, le Croate de 25 ans sort d’une saison 2014 en simple plutôt réussie, avec deux titres à Delray Beach et dans son fief de Zagreb. Actuel n° 16 mondial, son plan comptable est donc très positif. Son parcours à Flushing Meadows se passe sans encombre, jusqu’à ce quart de finale où il domine d’une facilité déconcertante Tomas Berdych (n° 6) en trois sets. Le voilà dans le dernier carré d’un Grand Chelem, rien que ça. Et pour montrer que c’est vraiment son année, Cilic écrase le grand Roger Federer, en trois sets expéditifs (6-3, 6-4, 6-4). Une telle aisance déboussole plus d’un expert. Et si Cilic allait encore plus loin ? À 25 ans, c’est peut-être l’occasion unique de rapporter un Grand Chelem sur la cheminée.
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NISHIKORI, PLACE AUX JEUNES ?
L’autre finaliste est à peine moins surprenant. Kei Nishikori, tête de série n° 10, figure comme un des principaux outsiders pour déranger l’hégémonie du « Big 4 », composé de Murray, Federer, Nadal (absent à l’US Open) et Djokovic, revenu en grâce ces dernières semaines. Cependant, son irrégularité pêche : avec deux titres à son actif en 2014 (Barcelone et Memphis), il se fait pourtant sortir à la surprise générale au premier tour de Roland-Garros, par le modeste Slovaque Martin Klizan. Son parcours new-yorkais se présente comme chaotique : tranquille jusqu’en 1/8 de Finale, il lui faudra à partir de là, quatre ou cinq sets à chaque stade pour atteindre la finale. Son parcours fut cependant bien plus compliqué : il a successivement sorti Milos Raonic, Andy Murray et Novak Djokovic. Pas mal comme tableau de chasse. Sa fraîcheur lui donne de sérieux arguments au titre, qui marquerait sans doute la confirmation de son véritable niveau de cador du tennis mondial.
C’est la première fois depuis 2005 qu’aucun des quatre membres qui composent traditionnellement le « Big 4 », n’est présent en finale d’un Grand Chelem. Le n° 10 contre le n° 14, c’est déjà au vu des rangs que cette finale est surprenante. Marin Cilic et Kei Nishikori font également honneur à leur pays : jamais un de leurs compatriotes n’avait atteint la finale de l’US Open avant eux. Le Japonais pourra en tout cas compter sur son entraîneur, un certain Michael Chang, pour gérer sa première finale de Grand Chelem, un évènement forcément stressant. La finale du simple messieurs démarrera dimanche aux États-Unis et dans la nuit de dimanche à lundi en France.