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Cœurs Noirs : est-ce que la saison 2 est aussi bien que la première ?

Lancée depuis quelques jours sur Prime, Cœurs Noirs se montre très différente de la première saison grâce à des enjeux repensés.

Suite à l’enlèvement de Sab, tout le Groupe 45 est plus que jamais mobilisé pour libérer la snipeuse. Mais l’arrivée d’un agent de la DGSE et les négociations houleuses avec Zaïd, maintenant dans la nature, vont fortement perturber cette mission à très haut risque. Entre conflits intérieurs et situations explosives sur le terrain, le commando devra rester soudé pour surmonter les nombreux obstacles qui se dresseront sur son chemin, afin de sauver leur coéquipière.

L’essentiel

Deux ans après la diffusion de la saison 1, Prime Vidéo propose la suite des aventures du groupe 45 qu’on avait laissé en fin de saison sur un cliff insoutenable : Sab était capturée par Zaïd et se retrouvait prisonnière en pleine zone occupé de Mossoul par l’EI. La saison 2 intègre de nouveaux paramètres et de nouveaux enjeux dramatiques. Virginie Brac, excellente autrice prend en charge l’écriture tandis que Frédéric Jardin succède à Ziad Doueiri à la réalisation.

Avec l’arrivée notamment de Patrick Mille en agent de la DGSE et le recentrage de l’intrigue autour de Sab (Nina Meurisse), la saison 2 de Coeurs Noirs lorgne un peu plus du côté du Bureau des légendes sans négliger l’action qui a fait sa marque de fabrique.

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On aime toujours ?

Cette saison 2 était très attendue tant la première salve d’épisodes nous avait bluffés (alors que sur le papier, on attendait pas grand chose du projet). Prenante de bout en bout, la saison 1 était parvenir à tendre le propos sur l’ensemble de la saison sans ménager de vrais moments de bravoure nécessaire, jusqu’à un final réellement surprenant.

La saison 2 se glisse dans la continuité de la première tout en opérant de vrais changements. Là où la saison 1 enchaînait les missions avec pour objectif la capture d’un ennemi, la deuxième tend encore un peu plus la série, à la fois dans le temps que dans son propos avec une intrigue tournée autour de la captivité de Sab. Avec ce choix réellement salutaire, Cœurs Noirs fait entrée les services de renseignement dans la partie et lance sa narration davantage dans la direction d’une série comme Le Bureau des légendes. Moins tournée vers l’action, la série met le spectateur dans une situation bien plus inconfortable, en tension permanente. Si Zaïd, le redoutable ennemi de la saison 1 est toujours là, l’arrivée du terrifiant Moktar, chef des services secrets de l’EI, permet de montrer ce qui manquait à la saison 1 : le point de vue côté EI de l’action de la série (sans jamais rien glorifier). Radouan Leflahi (Moktar) est réellement bluffant et est sans aucun doute l’une des révélations de cette saison 2. En islamiste total et glaçant, il ramène la série dans un côté plus réaliste encore qu’en saison 1. d’un point de vue scénaristique, toute la partie sur le fonctionnement de l’EI dans cet hôpital et les liens avec la Russie densifie le propos politique de Cœurs Noirs.

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Grâce à la réalisation enlevée de Frédéric Jardin, la série n’oublie pas pour autant de soigner son action et même moins nombreuses, ses séquences n’en demeurent pas moins impressionnantes à l’image de la prise d’assaut de l’hôpital dans l’épisode 6.

Nina Meurisse, une démonstration totale

En saison 1, Sab était un des maillons de la chaîne (même si nous avions souligné le rôle des femmes dans la narration de la série), son rôle est recentré dans cette nouvelle saison. En incarnant le point de vue des otages de Daesh dans la série, Nina Meurisse est absolument impressionnante. Comme un deuil à faire, son personnage passe dans les 6 épisodes de la saison 2 par tous les états que peut traverser un otage, tant le côté très combatif pour s’en sortir que celui plus désespéré qui fait penser que l’on ne s’en sortira pas. Et l’on voit à chaque étape le visage de Nina Meurisse changer, évoluer et nous transmettre toute une palette d’émotions avec une économie de mots. Son personnage a été bien plus travaillé qu’en saison 1 et il apporte à lui seul toute la densité dramatique éprouvée dans les 6 épisodes. Avec son chemin de croix traversé ici, on a en mémoire les paroles tristement prophétiques de Martin en saison quand il expliquait pourquoi il nous voulait pas de femme dans son équipe. Quant à Nina Meurisse, elle prouve une fois encore qu’elle est une immense actrice et que sa consécration aux César parfaitement méritée.

La saison 2 ne laisse pas pour autant les autres personnages de côté, et elle pense à traiter les conséquences de leurs actions non seulement sur leur ressenti mais aussi sur leur famille (comme avec les personnages de Martin ou Kevlar). On aime toujours autant la présence et le charisme imparable de Marie Dompnier même si on regrettera que son personnage semble ici un peu plus en retrait qu’en saison 1.

Mais l’autre révélation de la série Déa Liane qui incarne une vraie héroïne Soraya, taupe au sein de Daesh qui en raison de sa position de taupe, mais aussi de son statut de femme, se retrouve en face de risques décuplés. C’est d’ailleurs en quelque sorte son destin qui scelle la saison 2. La comédienne aux yeux bleus magnétiques et perçants donne au personnage une vraie force et une vraie détermination.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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