Le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong Un a avoué une “situation alimentaire tendue” dans le pays. Selon lui, les aléas météorologiques en sont la cause.
Kim Jong Un s’est exprimé sur la situation difficile que traverse son pays. Depuis plusieurs années, de nombreux spécialistes mettent en garde la scène internationale sur le manque de nourriture en Corée du Nord. La situation pourrait cependant s’être encore aggravée. Le leader nord-coréen a officiellement reconnu les difficultés que traversait le pays.
Lors d’une réunion du Comité central du Parti des travailleurs, parti de Kim Jong Un, un bilan économique du pays a été dressé. “La situation alimentaire est désormais tendue car le secteur agricole n’a pas pu atteindre son objectif de production de céréales en raison des dégâts causés l’an dernier par les typhons” a lancé le dirigeant nord-coréen.
Des difficultés aggravées par une période tendue
La situation déjà complexe de la Corée du Nord ne s’est pas arrangée cette année. En 2020, le coronavirus a fait son apparition, réduisant drastiquement les échanges entre la Chine et la Corée du Nord. Kim Jong Un a décidé très tôt de fermer ses frontières avec son voisin, qui représentait pourtant son principal partenaire économique. Le flux, qui représentait près de 90% des échanges de la Corée du Nord, a diminué de 80%.
En plus des difficultés économiques subies par le pays, les aléas climatiques ont infligé un coup de grâce au pays. Des typhons ainsi que des inondations ont ravagé les terres agricoles. Les récoltes saccagées ont mis à mal une Corée du Nord isolée et coupée de son peu d’importation. Actuellement, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU estime que 10,6 millions de personnes sont dans le besoin.
Vers une “nouvelle Marche forcée” ?
Lors de la réunion, Kim Jong Un a rappelé un passé douloureux pour la Corée du Nord. En appelant ses lieutenants à “mener une nouvelle Marche forcée”, le dirigeant rappelle la terrible famine qui a sévit dans les années 1990. Le bloc soviétique, dont faisait partie la Corée du Nord, s’était effondré, laissant le pays presque sans aide. Cet épisode avait ainsi fait des centaines de milliers de morts, menant même à des actes de cannibalisme. Le mot famine n’avait alors jamais été utilisé par le pouvoir. Celui-ci préférait parler de “marche forcée”, en référence à un récit héroïque du dirigeant Kim Il-sung replié en Sibérie et faisant face au manque de nourriture dans la fin des années 1930.