Alors que l’Inde s’inquiète face à l’apparition d’une nouvelle mutation du variant Delta, plus agressive et résistante aux anticorps, le Ministre Indien de la Santé annonce que le bilan des morts dus au Covid-19 vient de franchir la barre des 400 000 morts.
400 000 morts : un chiffre sous-estimé ?
L’annonce du gouvernement Indien place l’Inde comme le troisième pays le plus touché par la pandémie, derrière les États-Unis et le Brésil. Ce chiffre dramatique est cependant vivement remis en question par les experts, qui estiment le bilan actuel à plus d’un million de morts.
En effet, certains soutiennent que les chiffres officiels ne correspondraient pas aux nombre réel des décès observés dans le pays, mettant en cause le manque d’organisation au sein des autorités indiennes. Si en temps normal, bon nombre de décès ne sont pas enregistrés auprès des autorités en raison de difficultés administratives et logistiques, la crise sanitaire n’aurait fait qu’amplifier ce phénomène, aboutissant à des chiffres faussés. Jean-Joseph Boillot déclare ainsi dans un article pour Le Point que « L’écart pourrait être de 10 à 15 fois supérieur. Le nombre réel de morts serait de près de 50 000 par jour ». Un bilan qui placerait donc le pays comme le plus lourdement impacté par le Covid-19 en termes de victimes.
Un rythme de vaccination insuffisant
Au 4 juillet, le gouvernement indien annonçait ainsi que près de 20,6% de la population indienne avait reçu au moins une première dose du vaccin, tandis qu’à peine 5% de la population était arrivé au bout du schéma complet de vaccination. Un rythme jugé trop lent alors que le gouvernement indien avait annoncé son objectif de vacciner près d’un milliard d’adultes d’ici fin décembre.
Pour cause, le pays avait dû faire face à une pénurie de vaccins il y a de ça plusieurs mois, à tel point que New Delhi avait dû procéder à la fermeture de 400 centres de vaccination. En conséquence, le nombre quotidien de dose injectées avait fini par chuter de plus de 50% entre le mois d’avril et le mois de mai, comme l’indique Richard Hiault dans son article pour Les Echos. Un retard difficile à rattraper mettant en péril les objectifs du gouvernement indien en termes de vaccination ….
En Inde, les difficultés s’accumulent
En parallèle, l’Inde doit également faire face à l’apparition d’un nouveau variant lui-même issu du variant Delta, identifié en avril dans la région du Maharashtra, dans l’Ouest du pays. Cette nouvelle mutation serait, selon les experts, plus agressive et plus résistante aux anticorps que le variant Delta. Comme l’explique Guillaume Delacroix dans un article pour Le Monde, cette nouvelle découverte inquiète fortement le gouvernement Indien, qui craint de voir son bilan s’alourdir avec l’arrivée de ce nouveau variant.
Variant Delta : source d’inquiétude dans le monde entier
Alors que les autorités indiennes redoutent une troisième vague, le monde entier se retrouve bousculé par la propagation de ce nouveau variant.
En France, le début des vacances d’été et le relâchement des restrictions sanitaires fait ainsi craindre une quatrième vague alors que le pays fait face à un ralentissement du rythme de la vaccination. Le 2 juillet, Olivier Véran, Ministre de la Santé, expliquait ainsi que le variant Delta représentait déjà 30% des cas actuels en France, et que ce chiffre pourrait bien augmenter de façon drastique pour atteindre les 90% d’ici la fin de l’été.