Ce dimanche, des manifestations historiques contre le pouvoir communiste ont eu lieu dans les rues de Cuba. Ils sont des milliers d’habitants à s’être réunis pour dénoncer l’ingérence du pouvoir face à la grave crise économique qui touche le pays.
Ce dimanche 11 juillet, épuisés par la crise économique, des cris se sont fait entendre. Dans les rues « À bas la dictature ! » ou encore « liberté ! ». Les manifestations antigouvernementales sont pourtant interdites dans le pays depuis des décennies. Ce dernier n’autorise que les rassemblements venant de son Parti communiste. Ainsi, le rassemblement qui a eu lieu spontanément ce dimanche est un événement rarissime, rapportait aujourd’hui Le Monde.
« C’est la première fois qu’on manifeste »
Le peuple a fait part de son mécontentement vis-à-vis du Parti. Celui-ci ne les écoute pas et ne les soutient pas. Les Cubains ont affirmé dans les rues « Cuba n’est pas à vous ! » et ont rappelé l’une des causes de leur colère « Nous avons faim ! ».
Certains ont ajouté à l’adresse des journalistes du RFI « On s’est toujours tu, on n’a jamais rien dit, mais ça suffit. Là, les gens n’en peuvent plus ! ». Beaucoup d’entre eux avouent être excédés, à bout de souffle et ne plus pouvoir supporter cette situation « on en a marre de tous ces problèmes et de cette crise qu’on vit ici ! Les Cubains n’en peuvent plus ! » s’est exclamé une femme à nos confrères.
Les manifestants ont été clairs : si la situation ne s’améliore pas, les manifestations pacifiques reprendront d’aussitôt.
Le président cubain incite ses partisans à la répression
Dans une allocution télévisée, le président Miguel Díaz-Canel Bermúdez a donné des ordres. Ses partisans ont le devoir de faire barrage « L’ordre de combattre a été donné, dans la rue les révolutionnaires ! ». Il a ajouté avec la même fermeté « Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse ».
Soutenu par Moscou, un pays allié, la police cubaine a fait usage de gaz lacrymogènes, tiré en l’air avec leurs armes et utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants, détaille l’AFP. De plus, au moins dix personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre. L’internet mobile a également été coupé dans une grande partie du pays ce dimanche après-midi.
Les Etats-Unis réagissent et condamnent le gouvernement Cubain
Alors que « la mafia cubano-américaine » est accusé par Bermúdez d’être derrière ce soulèvement, le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan a apporté son soutien aux manifestants « les États-Unis soutiennent la liberté d’expression et d’assemblée à Cuba, et condamneraient fermement tout acte de violence ou qui viserait à prendre pour cible les manifestants pacifiques qui exercent leurs droits universels ».
Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro a également pris parti sur Twitter « Nous reconnaissons la demande légitime de la société cubaine d’avoir des médicaments, des aliments et des libertés fondamentales ». Il finit par avertir le gouvernement « Nous condamnons le régime dictatorial cubain pour avoir appelé des civils à réprimer et à la confrontation contre ceux qui exercent leur droit de manifester. »
Ce lundi, le président cubain a accusé le gouvernement américain de mener « une politique d’asphyxie économique pour provoquer des troubles sociaux ». Ainsi, le gouvernement de Biden serait à l’origine des difficultés économiques de Cuba.