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David Bowie au cinéma | Seriefonia #34

Pour ce nouvel épisode de Seriefonia, on s’intéresse à l’empreinte de Bowie au cinéma. Et il y a beaucoup à dire sur sa présence sur grand écran.

[Extrait Sonore « Labyrinth »]

[« SérieFonia : Season III : Opening Credits » – Jerôme Marie]

[« Absolute Beginners – Absolute Beginners » – David Bowie]

Cette semaine, sans raison ni actualité particulière, j’avais envie que l’on écoute ensemble un peu de David Bowie… Mais pas que. Car c’est à Bowie- l’acteur que l’on va s’intéresser. Bien sûr, Il lui est souvent arrivé de composer et de chanter pour certains des films dans lesquels il jouait… Mais c’était finalement très loin d’être systématique. Bien que les studios aient souvent eu la fâcheuse manie d’insister. Car ce que l’on sait moins à propos de David Robert Jones, c’est qu’il a débuté sa carrière de comédien la même année que la sortie de son premier album en 1967… Sur les planches, d’abord, au côté et sous la direction de son professeur de mimes Lindsey Kemp, où il incarnait Cloud, le nuage bleu, dans Pierrot in Turquoise or The Looking Glass Murders. Un personnage dont il s’inspirera à nouveau en 1980 pour le vidéoclip de Ashes to Ashes… Mais ce n’est qu’en 1976, après quelques micro-figurations, qu’il s’empare réellement du grand écran.

[« The Man Who Fell to Earth – America » – John Pillips]

Adapté d’un roman de 1963, L’homme qui venait d’ailleurs aurait difficilement pu trouver meilleure incarnation de Thomas Jerome Newton que celle qu’en fait David Bowie. Lui-même déjà naturellement plus « grand que nature », il fait briller de son charisme androgyne ce personnage d’extra-terrestre venu sur Terre dans l’espoir de sauver sa planète d’une désertification certaine… La réalisation était signée de Nicolas Roeg et la musique à pas moins de deux compositeurs. John Phillips (du groupe The Mamas and the Papas), dans un premier temps, dont vous venez d’entendre un court extrait… Quant au second, il s’agissait du japonais Stomu Yamashta, qui n’a fait que très peu de musique de film mais que vous connaissez peut-être pour Tempête, avec John Cassavetes en 1982. Et sur L’homme qui venait d’ailleurs, ça donnait ça…  

[« The Man Who Fell to Earth – Memory of Hiroshima » – Stomu Yamashta]

Après quoi, Bowie ne tarde pas à être demandé à l’international. En Allemagne, notamment, avec Schöner Gigolo, armer Gigolo… traduit en français par C’est mon gigolo… Le chanteur y occupe le premier rôle, celui de Paul von Ambrosius Pryzgodski, un officier de retour à Berlin après la fin de la Première Guerre Mondiale n’ayant d’autre choix que de se « vendre », ou plutôt de se « louer », s’il veut s’en sortir dans ces lendemains de conflit au visage politique et social totalement redessiné. Pour l’occasion, entre deux morceaux de John Altman et Günther Fischer, Bowie ne chantait pas vraiment mais « vocalisait » plutôt…

[« Just a Gigolo – Revolutionary Song, Pt. 1» – David Bowie]

En 1981, c’est ouvertement le chanteur que vient chercher Uli Edel lorsqu’il met en scène son Moi, Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée… Car Bowie y apparait simplement dans son propre rôle, sur scène, entonnant Station to Station, écrite en 1976 et figurant en ouverture de l’album éponyme. Les images ayant été tournées lors d’un concert donné à Berlin…

[« Christiane F. – Station to Station » – David Bowie]

Juste avant cela, David Bowie a triomphé à Broadway en devenant nul autre que John Merrick pour Bernard Pomerance dans sa pièce The Elephant Man. Et on peut établir un parallèle amusant lorsque l’on sait le succès que rencontre dans le même temps le film de David Lynch avec John Hurt et Anthony Hopkins. La musique, inoubliable, est l’œuvre de John Morris. Et c’est lui qui, en 1983, compose la partition de la comédie Monty Pythonnienne : Yellowbeard (ou Barbe d’or et les Pirates)… où Bowie fait une courte apparition dans le rôle de The Shark… Le Requin, quoi…  

[« Yellowbeard – Theme » – John Morris]

Sans oublier, bien entendu, que Bowie a fini par tourner sous la direction de David Lynch dans Twin Peaks : Fire Walk With Me

[« Twin Peaks : Fire Walk With Me – Don’t Do Anything (I Wouldn’t Do) » – Angelo Badalamenti]

A noter que son personnage, l’agent du FBI Philip Jeffries apparait, avec des gros guillemets, dans la saison 3 de la série… Malheureusement avec la voix d’un imitateur puisque Bowie est décédé un peu plus d’un an plus tôt… Toutefois, avant le tournage et déjà très malade, il avait donné son accord au réalisateur pour réutiliser son image… Arrive alors l’un de mes films chouchou… Pas un grand film… Pas même un grand rôle bien qu’il occupe la tête d’affiche… En revanche, une grande énergie pour une comédie musicale colorée sur fond de guerre entre jazz et rock’n’roll… Avec un Bowie manipulateur et machiavélique à souhait.

[« Absolute Beginners – That’s Motivation » – David Bowie]

Il s’agit de Absolute Beginners, réalisé par Julien Temple en 1986 et, en dehors des chansons, on devait la musique à Gil Evans… Ah oui… Et y avait Patsy Kensit dedans… (Soupir)… Pardon, fallait juste que je le dise…

[« Absolute Beginners – Va Va Voom » – Gil Evans]

Le 27 juin 1986, un de mes films cultes sortait sur les écrans… tellement culte que je suis allé à New York rien que pour fêter ses 30 ans et le beau remastering qui allait avec. Bon, OK, j’avoue, je n’y suis pas allé que pour ça… N’empêche que j’y étais !

[« Labyrinth – Sarah » – Trevor Jones]

Labyrinth, de Jim Henson, sur un scénario de Terry Jones et produit par George Lucas… Aventure, humour décalé, sombre féérie… Un enchantement créatif de chaque instant, mis en musique par Trevor Jones… Et sur lequel Bowie s’est régalé. Il en a aimé chaque seconde passée sur le tournage et s’est totalement dévoué à son personnage de Roi des Goblins, Jareth. Pour lequel il a également naturellement écrit quelques chansons… 

[« Labyrinth – As the World Falls Down » – David Bowie]

Parmi ses rôles les plus marquants : citons également le Major Jack Celliers dans Furyo, au son de la partition culte de Ryuichi Sakamoto…

[« Furyo – Merry Christmas Mr Lawrence » – Ryuichi Sakamoto]

Ponce Pilate dans La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese en 88… sur une musique de Peter Gabriel.

[« The Last Temptation of Christ – With This Love » – Peter Gabriel]

Et, bien entendu, le vampirique et damné John Blaylock dans Les Prédateurs (The Hunger) de Tony Scott… Dont il assurera également les séquences d’introductions de la série télé dérivée en 1997 le temps de sa deuxième saison… beaucoup moins mémorables que le film lui-même, dont voici un extrait signé Michel Rubini.

[« The Hunger – Beach House » – Michel Rubini]

Citons également Basquiat, pour lequel il est devenu Andy Warhol, Everybody Loves Sunshine, Mr Rice’s Secret ou encore Le prestige. Plus improbable : c’est lui qui prêtait sa voix à Maltazard dans Arthur et les Minimoys de Luc Besson. Et qui dit Luc Besson… Dit Eric Serra.

[« Arthur et les Minimoys – Malthazard » – Eric Serra]

Même qu’il avait son thème bien à lui ! Bon, il a aussi doublé un roi dans Bob l’éponge… Mais là, je préfère laisser glisser. Non, comme je suis contrariant, je vais refermer ce SérieFonia sur un film dans lequel il n’a pas joué… En revanche, il en a co-composé la chanson générique avec Giorgio Moroder. Ça s’appelle Cat People (Putting Out Fire) et c’était pour La féline, avec Nastassja Kinski et Malcolm McDowell en 1982. Je vous quitte là-dessus, en espérant vous avoir donner envie de voir ou de revoir sa filmographie en plus de vous plonger dans une discographie éternelle… où les héros le sont bien plus que pour un simple jour, où les étoiles sont désespérément noires et où un seul homme peut prétendre à avoir vendu ce Monde gisant, au loin, sous la capsule errante du Major Tom…

[« Cat People – Cat People (Putting Out Fire) » – David Bowie, Giorgio Moroder]

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A écouter aussi : Will, Hannibal et Clarice | Seriefonia #33

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