Le procureur de la République a requis entre quatre mois de prison avec sursis et six mois ferme pour trois étudiants de l’université de Nanterre mercredi 19 septembre. Ils sont accusés de violence envers des policiers lors d’une évacuation musclée le 9 avril.
Le 9 avril, deux cents personnes étaient évacuées par la police d’un amphithéâtre de l’université de Nanterre à la demande du directeur. Les militants évacués préparaient une assemblée générale qui devait se tenir l’après-midi. Les contestations portaient notamment sur la loi Orientation et Réussite des Etudiants (ORE). Les tensions montent et sept personnes sont placées en garde à vue. Sur ces sept, trois sont mises en cause par des policiers et sont accusées de « violence volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. »
Le plus jeune, âgé de 21 ans, est accusé d’avoir mordu un policier. Le procureur requiert à son égard quatre à six mois de prison avec sursis, simple ou assorti de cent-cinq heures de Travaux d’Intérêt Général (TIG).
L’autre étudiant, âgé de 23 ans, est accusé d’avoir donné des coups de pied à un CRS au sol et risque six à huit mois, avec les mêmes mesures.
Le plus âgé enfin, âgé de 29 ans, est en état de récidive légale. Il risque jusqu’à six mois ferme.
Les avocats des étudiants avaient tous demandé la relaxe pour leurs clients. Il dénoncent ce qu’ils considèrent être une « enquête rachitique », sans preuves constitutives de l’infraction et un manque de précision des procès verbaux.
Soixante-dix jeunes et professeurs étaient venus soutenir leurs camarades ou étudiants. Certains portent des drapeaux de l’UNEF ou du NPA. Le plus jeune des accusés est adhérent du syndicat et du parti politique.
La décision de justice sera rendue le 17 octobre prochain. En attendant, les étudiants accusés craignent que la prison n’interrompe leurs études.