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De Pigalle à Notre Dame, le génie de Hervé Hadmar en action

Présentée en avant-première au dernier Festival de la Fiction TV de la Rochelle avant sa diffusion le 19 octobre, Notre Dame, la part du feu démontre le brio de Hervé Hadmar comme conteur.

C’est quoi Notre Dame, la part du feu ? La série se déroule durant la nuit de l’incendie de Notre Dame. Elle nous raconte le destin d’hommes et de femmes ayant eux-mêmes leur propre incendie à éteindre. En parallèle du combat que mène la brigade des sapeurs-pompiers de Paris contre l’embrasement de la Cathédrale, nous suivons des personnages qui vont devoir aller jusqu’au bout d’eux-mêmes. Ils vont se battre, s’aimer, se croiser, se haïr, se sourire ou s’entraider… pour à la fin, avoir une chance de se reconstruire.

Bien avant l’émergence de nos showrunners français de talent, Hervé Hadmar a su donner (avec son comparse Marc Herpoux) une vraie signature à ses œuvres de fictions et montrer qu’il est un faiseur d’histoires. Allié ici à Olivier Bocquet à l’écriture, il signe avec Notre Dame, la part du feu une série puissante, intense, une sorte de Magnolia à la française mais qui n’est pas sans rappeler non plus son travail initié sur Pigalle la nuit, conte poétique tutoyant Alice au pays des merveilles dont on retrouve encore des traces ici grâce à un lapin délicatement tatoué sur une hanche.

Il y a deux choses que Hadmar maîtrise vraiment dans ses fictions : il est passé maître dans l’art de raconter en peu d’épisodes des histoires chorales qui chez d’autres auraient besoin du double ou du triple d’épisodes pour parvenir à gagner autant en intensité. Il sait aussi comme personne donner vie et corps à ses héroïnes qu’il filme avec délicatesse, poésie et force. On retrouve ses deux ingrédients dans cette nouvelle (super)production pour Netflix qui décrit le brasier qui consume Notre Dame, mais qui brûle aussi de l’intérieur les cœurs et les âmes de nos personnages. Sans jamais négliger ce qui a trait à cet incendie historique, le réalisateur met en scène des destins qui se heurtent, se croisent voire même se mélangent, tous en quête de rédemption.

A la manière de Thomas cherchant Emma dans Pigalle la nuit, la série nous fait déambuler dans Paris dans les pas de Simon Abkarian qui recherche tout du long sa fille que campe Marie Zabukovec. Tous les personnages, même au fond du trou ou ravagés par la violence, témoignent à un moment d’une humanité certaine. Cet éternel optimisme du réalisateur sur la nature humaine est une constante dans ses séries. Et c’est ce qui les rend bouleversantes car elles ne sont jamais dans le pathos ou dans une forme de complaisance vis à vis de sentiments faciles. Il réussit enfin un équilibre périlleux entre la fiction à grand spectacle, parfaitement réalisée et mise en musique par Eric Demarsann, et l’œuvre intime et intimiste, touchante, bouleversante jusque dans le plus petit détail.

Notre dame, la part du feu est enfin aussi une réussite de tous les moments grâce à son casting : Simon Abkarian, toujours impérial et qui n’est pas ici sans nous rappeler le talent d’un Clint Eastwood ; Marie Zabukovec étonnante et envoutante révélation de cette série ; mais aussi l’incroyable Megan Northam avec un rôle de femme comme on en voit trop peu encore aujourd’hui, forte et fragile, combattante, une véritable héroïne. Tous ses personnages vivent et survivent dans un tourbillon émotionnel qui ne retombe que dans un épisode 6 des plus réussis. Notre Dame, la part du feu est une grande et belle série sur l’humanité qui renaît tel un Phoenix dans le brasier d’un monument qui nous appartient à toutes et à tous !

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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