Sujet de polémique pour certains aujourd’hui et débat politique, d’où vient réellement le burkini ? De son invention à son apparition en France, voici l’histoire de cette tenue de bain.
Le burkini est une tenue de bain recouvrant l’ensemble du corps pour les femmes musulmanes. Apparu en France il y a maintenant quelques années. Mais son développement en France reste minime suite à des interdictions et des polémiques.
D’où vient le burkini ?
Contraction de « bikini » et « burqa », le burkini est un ensemble de bain qui recouvre la totalité du corps, des cheveux aux chevilles. Cette tenue vient de l’Australienne d’origine libanaise Aheda Zanetti, qui a lancé une gamme de tenues pratiques pour le sport et correctes religieusement. Adaptée principalement pour la baignade, elle est aussi pratique pour des activités aquatiques comme le surf. La créatrice a eu l’idée en 2004 en regardant sa nièce jouer au netball, une variante à sept du bastket. Elle voyait sa nièce embêtée par son long hijab et son survêtement. Elle raconte : « j’ai fait des recherches et je n’ai pas trouvé de tenues convenables pour les femmes sportives et pudiques« . Aheda Zanetti imagine alors le « hijood », « hijab » et « hood » (capuche). C’est seulement après que l’Australienne pense au burkini.
Son arrivée en France
Selon le blogueur musulman Fateh Kimouche, spécialiste de l’économie islamique, il estime que cette tenue est arrivée en France autour de 2008. Le burkini est facilement accessible sur les sites de vente en ligne, spécialisés dans les tenues pour femmes musulmanes mais reste tout de même encore très peu répandue sur les plages françaises. Feteh Kimouche explique que la vente du burkini reste « impossible à chiffrer car encore très minoritaire parmi les musulmanes.Il y en a très peu. Se baigner habillée, c’est beaucoup plus commun ».
Pourtant, la créatrice de cette tenue, Aheda Zanetti dit avoir été agréablement surprise du succès de ses burkinis, qui se vendent partout dans le monde selon ses déclarations à la presse. La marque anglaise Mark&Spencer avait lancé en 2016 sa gamme de burkini et assure avoir épuisé tous ses stocks, vendu à 63 euros l’ensemble.
Ces marques comme Mark&Spencer ou encore Uniqlo, qui choisissent de développer des collections de vêtements « islamiques », avaient fait polémique en France à l’époque. Pourtant, Hélène Agesilas, cocréatrice de la marque Fringadine, qui vend des vêtements longs proche du style pudique, affirme « qu’il y a une réelle demande des femmes« . Pour parler chiffre, selon une étude évaluée par un cabinet, le marché mondial de la mode musulmane aurait pu passer de 230 milliards de dollars en 2014 à 320 milliards en 2020.
Sa créatrice affirme également que « la France n’a pas compris le burkini« . L’ Australienne juge que les autorité française n’ont pas saisi pourquoi le burkini avait été crée et ne devrait pas l’ériger en symbole de division ou en faire polémique.
Mais que dit la loi française ?
Légalement, le burkini ne cache pas le visage, comme le voile, il est donc autorisé dans les lieux publics en France. Le « niqab », le voile qui cache l’intégralité du visage est interdit dans les espaces publics depuis 2011. Mais alors pourquoi ce vêtement pose problème sur les plages ? D’après les municipalités côtières le burkini met en avant le risque de troubles à l’ordre public. C’est pourquoi, les municipalités mettent en place des arrêtés prohibant le burkini sur les plages. C’est le cas de la célèbre plage de Cannes où le maire a été le premier à interdire le burkini sur ses plages ou encore des communes de Villeneuve-Loubet et Sisco. Simple raison selon eux, il faut respecter les règles d’hygiènes sur les plages commune, la sécurité, les baigneurs ne doivent pas être entravés par leur tenue en cas de noyade ou simplement par principe de laïcité. Plus surprenant, le risque à l’ordre public semble être le motif le plus sérieux à cette interdiction du burkini. Dans un contexte difficile d’attentats, le risque d’attroupement lié à une baignade en burkini pourrait être élevé.
Aujourd’hui, encore au cœur des polémiques, certaines musulmanes françaises continuent de porter cette tenue de bain pour cacher leur corps.