Le candidat démocrate, Joe Biden, a annoncé se retirer, hier soir. Une annonce attendue par certains, redoutée par d’autres, car son renoncement laisse planer le doute sur la suite du déroulement de cette campagne présidentielle.
La nouvelle a été annoncée par Joe Biden lui-même ce dimanche sur X, puis dans une lettre adressée à sa nation. Le candidat démocrate ne sera finalement pas candidat aux présidentielles de 2024. La question est pendue à toutes les lèvres : qui remplacera Joe Biden. Si le colistier n’est pas obligatoirement tenu de remplacer automatiquement le candidat en titre, Kamala Harris semble être favorite. Pourtant, aucune règle ne prévoit que le colistier ou la colistière remplace automatiquement le candidat en titre. Que va t-il alors se passer ?
Kamala Harris pour lui succéder ?
Après l’annonce Biden, tous les yeux se tournent vers Kamala Harris. Dans son tweet, Biden soutient sa vice-présidente. Elle la décrit comme « une partenaire extraordinaire dans tous les domaines », explique-t-il. Cependant, aucune règle ne prévoit que le colistier ou la colistière remplace automatiquement le candidat en titre.
Dans un communiqué, l’actuelle vice-présidente de Joe Biden a annoncé sa candidature, disant vouloir remporter l’investiture démocrate et « battre Donald Trump ». Kamala Harris, première femme et première Afro-Américaine au poste de vice-présidente, n’est pas seule dans la course.
D’autres personnalités démocrates ont également été évoquées. La gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, âgée de 52 ans pourrait être une candidate idéale. À 52 ans, elle dirige un Etat où population ouvrière et communautés noire et arabe se mélangent. Un d’électorat que Joe Biden avait du mal à séduire. Selon ses partisans, le Michigan sera l’un des Etats les plus disputés pour la présidentielle de novembre, faisant d’elle la candidate idéale pour le parti.
Le nom de Josh Shapiro, 51 ans, gouverneur de Pennsylvanie, a aussi été évoqué. Le démocrate est à la tête d’un des plus gros « Swing States ». Ancien procureur général de cet Etat, il a dénoncé des agressions sexuelles commises par des prêtres catholiques contre des milliers d’enfants, et poursuivi le laboratoire Purdue, fabricant du puissant opiacé OxyContin.
De quelle manière sera élu le candidat pour succéder à Biden ?
Même en cas de consensus sur le nom du candidat pour remplacer Joe Biden, le processus pour formellement remplacer le président sortant peut s’avérer compliqué. Avec le retrait du candidat, les délégués vont être appelés à repasser à l’urne.
Le parti des démocrates compte 3 900 personnes au total, qui sont désormais libres de choisir leur candidat. Dans un communiqué, le Parti démocrate promet un processus « transparent » pour choisir un autre candidat que Biden.
Si une personnalité obtient la majorité des délégués, elle est alors officiellement désignée candidate pour le parti. Si ce n’est pas le cas, la décision sera prise lors de la convention. Seuls les candidats ayant reçu les signatures d’au moins 300 délégués (dont pas plus de 50 d’un même Etat) peuvent se présenter, rappelle le Washington Post. Plusieurs tours sont possibles jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majorité des délégués.
Une campagne en 3 mois ?
Le Parti démocrate a tout intérêt à élire rapidement un nouveau candidat. Une fois le nouveau profil élu, il faudra réaliser une campagne, et celle-ci sera express. Le candidat aura trois mois pour gagner en popularité auprès des électeurs. Kamala Harris aurait alors l’avantage, puisqu’elle est depuis près de quatre ans la vice-présidente de Joe Biden. Très populaire, elle a déjà reçu le soutien de plusieurs élus. En sillonnant les Etats clés depuis des mois pour faire campagne, elle aborde des sujets clés de la présidentielle comme le droit à l’avortement.
Concernant les fonds de campagnes, là aussi, des interrogations se posent. L’équipe de Joe Biden a récolté 91 millions de dollars (près de 84 millions d’euros) durant la campagne. Selon les experts en financement politique, la plupart estiment que cet argent pourrait être transféré sans difficulté à Kamala Harris. En tant que colistière de Joe Biden, les fonds étaient également enregistrés à son nom, selon AP et Reuters.
En revanche, si les démocrates choisissent un autre candidat, le transfert pourrait devenir plus complexe. Les fonds pourraient être alloués au nouveau candidat, mais avec des restrictions d’utilisation. En effets, ces fonds pourraient être transférés à un comité d’action politique (PAC) indépendant, une organisation qui collecte et dépense des fonds pour les élections, mais ne peuvent pas être directement donnés au futur candidat, comme l’explique AP. Pour le New York Times, ce transfert n’est pas le plus arrangeant, car l’argent d’un groupe externe ne peut pas être directement contrôlé par la campagne et les PAC doivent payer des tarifs plus élevés pour la publicité, par exemple.
D’après le New York Times, les instances du parti démocrate se réuniront mercredi 24 juillet pour déterminer les règles et la date de ce processus.