Alors que les élections du 5 octobre approchent au Brésil, Dilma Rousseff se retrouve au centre d’une vaste affaire de corruption qui l’affaiblit un peu plus.
Les prochaines élections s’annoncent délicates pour la présidente brésilienne sortante. La situation économique n’est pas excellente et la croissance est au plus bas au Brésil. Les prévisions tournent autour de 1.6%, alors qu’il était de 7.5% juste avant l’élection de 2011 où elle avait été élue. De plus, le déficit se creuse et les prix ont grimpé de 6%. Une crédibilité perdue avec des brésiliens qui ne croient plus en leurs élites, ne voient pas de services publics, et une classe moyenne inquiète pour l’environnement.
De nombreuses marches contre la corruption ont régulièrement lieu à travers le pays
Passé l’aspect économique, le scandale qui vient d’éclater affaiblit politiquement le pouvoir qui avait fait de la lutte contre la corruption l’un des points clés de sa campagne. La compagnie pétrolière d’Etat Petrobras est accusée d’avoir offert des pots-de-vins à de nombreux politiciens (députés, trésorier du parti au pouvoir, présidents du Sénat et de la chambre des députés, trois gouverneurs, ainsi que le ministre de l’Energie). Dilma Rousseff se défend d’avoir été au courant en annonçant qu’elle « n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait chez Petrobras« .
Dilma Rousseff et sa principale prétendante, l’écologiste Marina Silva
Une justification qui a semblé légère pour les candidats au plus haut poste de l’Etat. Le social démocrate Aecio Neves a déclaré qu’«il est impossible que Dilma Rousseff n’ait rien su de cette affaire ». La principale concurrente pour détrôner la présidente en place, Marina Silva, accuse l’exécutif d’avoir saboté Petrobras par la corruption. Cette écologiste convaincue est donnée par les derniers sondages comme la grande gagnante du second tour des élections du mois prochain avec 7 points d’avance selon le dernier sondage. L’élection des gouverneurs, les législatives, l’élection des gouverneurs des État de l’Union ainsi que des sénatoriales partielles auront lieu le 5 octobre en parallèle de l’élection présidentielle. Autant dire que le parti de la présidente risque d’y laisser quelques plumes.