Voilà près d’un an qu’Emmanuel Macron est à l’Elysée. Mais après tout ce temps, le Président de la République a-t-il réussit à redorer l’image du made in France ? Aujourd’hui, il appelle tous les portefeuilles étrangers à venir tester la French touch, et cela marche !
Etape 1 : se faire entendre sur la scène internationale
2 millions d’emplois. 29 % du PIB. 1/3 des exportations. Voici le poids des entreprises étrangères dans l’économie Française. Mais Emmanuel Macron souhaite aller encore plus loin. Et ce, même si la croissance a déjà atteint les 2% en 2017. L’objectif : séduire davantage les investisseurs étrangers, et briser cette image de « mauvais élève » que la France a sur le domaine économique. Et pour y arriver, le Président a multiplié les annonces à l’occasion de plusieurs sommets internationaux.
« Choose France ». C’est le nom du sommet organisé par Emmanuel Macron en janvier dernier. 140 patrons de transnationales étrangères y sont conviées. Résultat : le Président de la République a signé de nombreux contrats, et obtient de nombreuses promesses. Parmi eux, le groupe japonais Toyota, et son futur investissement de 300 millions d’euros d’ici à 2020. Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron essaye de multiplier ce genre d’accord commerciaux.
Audition de D. Gombart, PDG de Toyota pour parler des grands enjeux de l’industrie automobile, pour présenter la stratégie d’investissement (300 millions€, 700 nouveaux emplois) suite au Sommet de Versailles et celle dans le cadre de la Transition énergétique #ChooseFrance pic.twitter.com/bzmb3Ht7eM
— Roland Lescure (@RolandLescure) February 13, 2018
Si les investisseurs étrangers viennent en France, c’est pour trouver « un haut niveau d’éducation, un environnement digital dynamique, ainsi qu’une forte productivité », explique Judy Marks, présidente de la multinationale Otis, lors du Conseil économique social et environnemental [Cese].
Etape 2 : réformer la législation française
Pour (re)gagner la confiance des investisseurs : Emmanuel macron réforme principalement la fiscalité des entreprises. Concrètement, cela se traduit par une baisse des taxes et autres prélèvements. D’ici à 2022, l’impôt sur les sociétés devrait être abaissé à 25% (contre 33% actuellement). L’impôt de solidarité sur la fortune [ISF], qui taxait les plus riches, a disparu pour laisser place à un prélèvement uniquement basé sur le patrimoine immobilier : « l’IFI » [l’impôt sur la fortune immobilière]. Ou encore la mise en place d’une « flat taxe » de 30 %, qui est considérée comme certains économistes comme un impôt égalitaire.
Résultat : selon une étude d’Ipsos, 95 % des dirigeants d’entreprises étrangères estiment que la politique du gouvernement – via notamment la réforme du Code du travail – est favorable à cette attractivité.
Etape 3 : profiter de la situation politique à l’étranger
Amazon s’installe à Brétigny-sur-Orge [Essonne], et créé 1 000 emplois. Fijitsu investit 50 millions d’euros dans l’intelligence artificielle française. Fincantieri rachète une partie du plus grand chantier naval de France : St Nazaire. Beaucoup d’exemples qui démontrent un seul point : les investissements étrangers ont augmenté de 16% en 2017 d’après Business France.
Et en première position, ce sont les américains. Car depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, et sa politique nationaliste « America First », les investisseurs fuient les Etats-Unis. Déjà plus de 4 000 entreprises américaines sont présentes dans l’hexagone. Selon Melissa Bell, correspondante de la chaîne américaine CNN, il y a une explication derrière tout ça : « Le monde regarde la France comme un endroit où l’on peut faire des affaires. »
Pour les britanniques, c’est un Brexit dur. Mais cela ne l’est pas pour la France. La décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne profite à l’économie française. Plusieurs dizaines d’entreprises ont déjà délocalisé leur siège de Grande-Bretagne pour venir s’installer dans l’hexagone. C’est d’ailleurs le cas d’une des banques les plus influentes au monde : HSBC, qui a quitté Londres pour Paris. Un choix qui a des répercussions même dans l’univers du cinéma : « C’est difficile d’attirer des talents à Londres depuis un an », témoigne l’acteur britannique Sean Gallagher. La City londonienne n’a qu’à bien se tenir.
Nicolas Baggioni