Facebook, Twitter et Instagram sont les nouvelles « drogues » de notre siècle. Et comme pour toute drogue, il existe des endroits où l’on peut se désintoxiquer de cette dernière. Et dans ce cas c’est en Algérie que l’on trouve le troisième centre de désintoxication d’internet au monde, au CISA.
Le centre intermédiaire de soins en addictologie (CISA) a ouvert en 2012 pour traiter les addictions à l’alcool, au tabac, à la drogue et depuis peu s’occupe des « accros » de Facebook, Instagram et de Twitter. Ce centre localisé à Constantine (450 km d’Alger) accueille des patients âgés de 13 à 63 ans dans le cadre de cette addiction.
Les patients reçoivent donc un soutien moral grâce à plusieurs thérapies et profitent également d’exercices de relaxation quand le manque de connexion se fait sentir.
« Internet, c’est une toile qui vous engloutit quand vous n’êtes pas vigilant. »
Un radiologue, nommé Fayçal (nom changé) admis dans cet établissement témoigne de sa « descente aux enfers »et de comment le CISA l’a aider à s’en sortir. Pour ce dernier « Internet, c’est une toile qui vous engloutit quand vous n’êtes pas vigilant. »
Marié et père de deux enfants, Fayçal explique qu’internet a ruiné sa vie familiale « Au début, je cachais à ma femme que j’allais au cybercafé de 16h à 20h, puis en rentrant à la maison, je m’enfermais dans ma chambre face à l’écran jusqu’à 5h du matin. » Ce dernier exprimait le fait qu’il se coupait du monde afin de pouvoir naviguer sur la toile.
Le fait qu’il soit constamment devant un écran lui a causé de terribles migraines et a fait baisser son acuité visuelle.
« C’était une drogue je n’arrivais pas à décrocher tout seul. »
Ce qui lui a fait prendre conscience de son addiction à internet est le fait qu’un jour il oublié d’aller chercher des médicaments pour sa mère et que ce même jour il n’est pas allé chercher sa fille à l’école. Sa femme a alors demandé à divorcer, « Je devais choisir: ma famille ou internet. »
Après un tel déclic il a débuté une thérapie en 2016 et a pu rencontrer d’autres personnes qui étaient dans le même cas. Il a échangé son expérience avec les autres patients et a considéré que cela était une véritable bouée de sauvetage et a mis l’accent sur le fait d’être aidé par des professionnels, « C’était une drogue je n’arrivais pas à décrocher tout seul. »
Actuellement Fayçal se connecte cinq heures par jour au maximum et ne va plus dans les cybercafés. Il a pu voir une nette amélioration de sa vie professionnelle et personnelle mais est désormais traité pour une migraine chronique.