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En Chine, la vaccination coûte que coûte

En retard par rapport aux pays occidentaux, la Chine s’est fixée comme objectif la vaccination de 40% de sa population d’ici le mois de juin, soit 560 millions de personnes.

Bien que la Chine soit productrice de cinq vaccins différents, le pays est largement en retard par rapport aux pays occidentaux quant à la vaccination de sa population. Mi-mars, seulement 65 millions de doses avaient été administrées, pour une population totale de 1,4 milliard.

Alors comment expliquer ce retard ? La Chine s’est d’abord heurtée à une grande méfiance des vaccins de la part de sa population. En effet, historiquement, le manque de transparence du gouvernement sur les vaccins a conduit à de nombreux scandales.

Le dernier en date remonte à 2018. Cette année-là, des centaines de milliers de vaccins contre le tétanos, la diphtérie ou encore la coqueluche avaient été administrés à des enfants.Très vite, les vaccins avaient été jugés défectueux. Non-dangereux pour les enfants, ils ne protégeaient pas des maladies contres lesquelles ils devaient lutter.

Le scandale avait mener à des manifestations devant le siège de la Commission Nationale de la Santé et à l’arrestation de certains employés. Suite à cette affaire, une autre entreprise chinoise avait été jugée coupable d’avoir produit plus de 400.000 vaccins défectueux.

« Dans la matinée du 30 juillet, un grand nombre de familles de victimes de faux vaccins ont manifesté aux portes de la Commission Nationale de la Santé.« 

Vacciner à tout prix

Pourtant, l’objectif de la Chine de vacciner 560 millions de personnes d’ici juin n’est pas inatteignable. Le pays déploie toutes sortes de tactiques pour inciter sa population à aller se faire vacciner. À Pékin, des affiches de couleurs indiquent le taux de vaccination des résidents d’immeubles ou de commerces. Le rouge indique un taux inférieur à 40%. Le jaune indique un taux compris entre 40 et 80%. Le vert, lui, indique un taux supérieur à 80%.

Certaines offres commerciales ont également été mises en place. À la sortie d’un centre de vaccination, un camion McDonald’s fait profiter les vaccinés d’une promotion : une glace achetée, une offerte. Autres exemples : un magasin Lego offrait un petit kit d’assemblage ou encore un magasin de thé qui offrait -10% à toutes personnes vaccinées.

File d’attente devant un centre de vaccination à Pékin

À l’inverse, d’autres méthodes plus violentes sont employées. Annie Chen, une étudiante universitaire à Pékin, s’est confiée au New York Times « Ils disent que c’est volontaire, mais si tu ne te fais pas vacciner, ils n’arrêtent pas de t’appeler ». Craignant des effets secondaires, Mlle. Chen n’avait pas prévu de se faire vacciner. Elle a finalement cédé, après que son conseiller l’avertisse que son accès aux endroits publics pouvait être limité.

Aussi, dans la ville de Haikou, le gouvernement a déclaré que toutes entreprises présentant un taux de vaccination de ses employés inférieur à 85% seraient averties et suspendues le temps de rectifier leur situation.

Des mesures parfois violentes, mais qui font déjà leur preuve. La semaine dernière, la Chine a administré environ 4,8 millions de dose par jour. Pour comparaison, ce chiffre s’élevait à 1 million seulement pour le mois de mars. Les experts chinois espèrent atteindre 10 millions de doses injectées par jour pour parvenir à leur but du mois de juin.

En attendant, la Chine continue de produire en masse et d’exporter ses vaccins en Europe et en Afrique. Concernant leur efficacité, l’OMS a déclaré il y a une semaine que « les vaccins des laboratoires Sinopharm et Sinovac avaient prouvé leur efficacité pour des malades du Covid-19 sous le coup de symptômes » L’OMS a tout de même ajouté qu’il manquait des données « en ce qui concerne les personnes âgées et les personnes souffrant d’autres maladies »

À lire aussi : Covid-19 : Sale temps pour les droits de l’Homme

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