Les partis de gouvernement du pays scandinave ont signé, à la fin du mois de décembre, un accord pour faire barrage à l’extrême droite. Les élections législatives anticipées qui devaient se tenir le 22 mars prochain sont ainsi annulées.
C’est une initiative originale et courageuse qu’ont entrepris les principales forces politiques en Suède, en cette fin d’année 2014. Alors que le gouvernement de coalition formée par les sociaux-démocrates et les Verts, minoritaire au Parlement avec 43,6% des sièges, se trouvait dans une impasse, l’accord dit de décembre signé avec la droite devrait permettre au pays d’avancer plus sereinement. Mais le véritable objectif sous-jacent est de minimiser le plus possible le rôle du parti d’extrême droite des Démocrates de Suède (SD) qui détient 12,9% des sièges au Parlement depuis les élections de septembre.
Concrètement, cet accord prévoit que les partis d’opposition de droite ne votent pas contre le budget du gouvernement au Parlement. En effet, le gouvernement étant minoritaire, si la droite et l’extrême droite votaient contre, le budget se verrait l’être également. En parallèle, trois domaines que sont la défense, l’énergie et les retraites feront l’objet de discussions entre le gouvernement et les conservateurs. En fait, la droite pourra véritablement jouer son rôle d’opposition lors des débats qui ne concerneront pas le budget. Cet accord est prévu pour durer puisqu’il prendra effet au printemps prochain et sera valide jusqu’en 2022, c’est-à-dire pendant deux mandatures législatives, 2014-2018;2018-2022.
Une première main tendue en septembre
La signature de l’accord annule de facto les élections législatives devant avoir lieu le 22 mars 2015. Le Premier ministre social-démocrate, Stefan Löfven, avait en effet convoqué de nouvelles élections, début décembre, à la suite du soutien apporté par SD à la proposition de budget de la droite mettant ainsi le gouvernement en minorité. Stefan Löfven avait tendu la main une première fois aux partis de droite au soir des élections, ce que ces derniers avaient refusé plongeant le pays dans une impasse parlementaire.
Reste à voir comment la situation évoluera. En effet, le parti d’extrême-droite SD se retrouve être le seul véritable parti d’opposition en Suède et pourrait attirer à lui des partisans des partis conservateurs de droite dont près de la moitié se disait favorable à une alliance avec SD.
Crédit photo Une : Henrik Montgomery / AP