Depuis mardi 24 décembre, un bateau russe, l' »Akademik Chokalskiy » et ses 74 passagers sont bloqués au milieu de la banquise d’Antarctique, au large de la base française Dumont-d’Urville. Les mauvaises conditions météo empêchant une évacuation par hélicoptère, ils vont devoir attendre 2014 avant d’être secouru.
Des fêtes de fin d’année pour le moins originales, et involontaires. Depuis le réveillon de Noël, 74 personnes (52 scientifiques et touristes pour 22 membres de l’équipage) sont bloquées à 100 milles à l’est de la base scientifique de Dumont-d’Urville, dans la partie française de l’Antarctique, la Terre-Adélie. Une épaisse couche de glace de trois mètres s’est rapidement formée autour du navire, stoppant net son avancée, à cause de violentes chutes de neige accompagnées d’un puissant vent de 30 noeuds.
- PLUSIEURS TENTATIVES INFRUCTUEUSES DE SAUVETAGE
L’alerte a été donnée le 25 décembre, quand l’équipage s’est rendu compte qu’il lui fallait une aide d’urgence. Trois brise-glaces ont été dépêchés pour leur porter secours : le Français Astrolabe, le Chinois Snow Dragon et l’Australien Aurora Australis. Si le premier a dû abandonner sa mission, les deux autres n’ont pas réussi à dégager le bateau de son entrave. Même l’hélicoptère du navire chinois ne peut rien faire, la faute à des vents givrants qui empêchent le sauvetage. Selon l’Autorité australienne de la sécurité maritime (AMSA), « Les conditions climatiques ne devraient pas s’améliorer avant demain, et la décision de dépêcher les secours sur place sera prise à brève échéance » : en attendant, une zone proche du bateau coincé a été délimitée pour faire atterrir l’hélicoptère quand ce sera possible, afin d’évacuer les touristes et scientifiques, mais pas les membres de l’équipage pour le moment.
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ENCORE DEUX SEMAINES DE VIVRES
En attendant une évolution de la situation, les passagers prennent leur mal en patience. « On passe notre temps à lire, à se préparer pour une éventuelle évacuation par hélicoptère, à continuer les expériences scientifiques, ou à regarder des films et à écrire une chanson pour la Saint-Sylvestre » a déclaré le médecin de bord, Andrew Peacock, à l’AFP. Également, un journaliste du Guardian publie quotidiennement un journal de leurs aventures sur le site du journal anglais. Une fête improvisée sera également organisée au bar du bateau, avec « juste assez d’alcool pour le Nouvel an« , selon Andrew Peacock. En effet, il ne reste que deux semaines de vivres pour l’ensemble des passagers. Une durée suffisante pour évacuer les 74 passagers de cet accident rarissime.
Barbara Tucker, une passagère de l' »Akademik Chokalskiy », en compagnie d’un pingouin. « Un rêve absolu qui se réalise » d’approcher la faune à cette occasion