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Eudes Quittelier : « La photo doit être partagée pour exister »

Eudes Quittelier

INTERVIEW – Étudiant en audiovisuel, Eudes Quittelier chasse l’image comme personne. Son amour pour la photographie fait de lui un véritable passionné, toujours en quête de renouveau artistique et technique.

Un coup d’œil lui suffit pour savoir qu’il va dégainer son appareil photo. À vingt-et-un ans, le jeune orléanais est un passionné d’images. Toujours accompagné de ses deux Leica, Eudes ne se lasse pas de photographier. Des gens, des anonymes qui déambulent dans la ville, le sourire d’un enfant ou la méditation d’un homme sénile… Il pointe son objectif sur tout ce qui bouge. Et se trompe rarement lorsqu’il choisit sa cible.

  • Comment t’es venue cette passion pour la photo ?

Eudes Quittelier : Assez simplement. Je crois que j’ai toujours aimé les images en général, et depuis assez petit. Je me souviens très bien d’un appareil argentique avec lequel je prenais ma famille en photo à l’âge de 4 ou 5 ans. Maintenant, c’est autant le côté technique qu’artistique qui m’attire, et mes études vont dans ce sens, en mêlant les deux. Et il y a tellement à apprendre, et à transmettre ensuite que je ne pense pas m’en lasser tout de suite.

  • Combien d’appareils possèdes-tu et quels sont tes préférés ?

E. Q. : Dure question. J’ai … Deux Reflex argentiques, un télémétrique argentique et un autre numérique, un Rolleiflex – appareil de moyen format 6×6 argentique -, et un reflex numérique. Assurément, ce sont les 2 Leica M (j’ai un M6 argentique et un M8 numérique) que je préfère. Infiniment plus discrets, moins agressifs, toujours sur moi, et avec la qualité légendaire des optiques du même fabricant. J’ai aussi une affection particulière pour le Rolleiflex qui a une philosophie bien à part, beaucoup plus lente, et un rendu sur négatif incomparable.

© Eudes Quittelier

© Eudes Quittelier

  • Quelles sont les différentes techniques que tu utilises ? 

E. Q. : J’utilise les deux avec un grand plaisir ! J’ai des périodes plus argentiques, ou plutôt numériques. En ce moment il faut croire que c’est le numérique : je viens de me prendre un nouveau Leica M8. […] Cela est dû en ce moment au fait que je fasse beaucoup de vidéo, essentiellement numérique. J’ai appris à développer le noir et blanc tout seul en argentique. Le rendu est complètement différent, et la façon d’approcher les sujets aussi. Mais je ne fais pas de tirage malheureusement, car je n’ai pas la place pour l’agrandisseur.

  • Quand as-tu exposé tes photos la première fois ?

E. Q. : Je dirais mars 2012, je crois. Je n’ai pas pu me rendre sur les lieux, c’était à Arles. J’avais envoyé un dossier thématique pour répondre à un appel d’offre pour une exposition étudiante.

  • Y a-t-il des thèmes que tu aimes traiter plus que d’autres ?

E. Q. : J’adore vraiment la rue. Et ce que les yeux voient sans prêter attention.

  • Quel est ton meilleur souvenir en prise de vue ?

E. Q. : Une photo de Prague. Je suivais cette femme discrètement depuis trente secondes, et j’ai déclenché une seule fois. J’ai « su » quand j’avais le bon mouvement et pile ce que je voulais.

Eudes Quittelier

© Eudes Quittelier

  • Qu’attends-tu de ta présence sur Internet (Facebook, DeviantArt, site web, Viméo,…) ?

E. Q. : Beaucoup ! Dans le sens où je rencontre beaucoup de gens, que ce soit virtuellement ou physiquement grâce à la photo. J’échange énormément, et je pense que c’est une des façons les plus efficaces de progresser, car elle ouvre plus l’esprit sur la photo en général. Je tends à penser que la photographie est un art très égocentré de par sa nature. On ne produit rarement que pour soi, c’est donc important de ne pas s’enfermer dans un style répétitif, et de toujours se remettre en question. […] Après, j’attends aussi de ces réseaux des contacts professionnels – mes deux « prestations » sont venues par le biais de ma page Facebook – dans la mesure où j’essaye d’une part, d’amortir le matériel, et de me former pour mon futur métier.

  • Ne crains-tu pas de te faire voler tes photos puisqu’elles sont en libre accès sur la toile ?

E. Q. : Vraiment pas. C’est bien le dernier de mes soucis. Je pense que la photo doit être partagée pour exister, et après tout, qu’importe si un individu s’amuse à se faire passer pour moi, je n’aurais pas mauvaise conscience, et je ne suis pas en quête perpétuelle de mérite. Je sais ce que je fais, et plus ou moins ce que je vaux. […] J’aime bien être prévenu quand il y a utilisation de mes photos (et cela me fait d’ailleurs très plaisir qu’on pense à moi dans ces moments-là !) mais, évidemment cela n’est pas possible. Toutefois, même si cela n’est jamais arrivé, je ne tolérerais pas que l’on vende mes photos sans mes droits. Je bloque tout de même depuis peu le téléchargement en pleine résolution de mes photos sur DeviantArt.

  • Aujourd’hui tu te consacres davantage à la vidéo, notamment pour tes études. Que t’apporte-t-elle de plus que la photo ?

E. Q. : Elle amène le temps. C’est bête à dire, mais c’est la principale différence. Après, en vidéo, c’est toujours des moyens techniques plus importants, donc on prépare beaucoup plus ce qu’on fait, et donc on y réfléchit plus : moins de spontanéité, mais plus de maîtrise. Et j’aime bien travailler en équipe. Pour le coup, la vidéo est beaucoup moins personnelle que la photo à mon goût. C’est encore une autre dimension de l’imagerie.

Plus de photographies  www.eudesquittelier.com

Propos recueillis par Maxime Gasnier

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