Depuis le 28 avril et jusqu’au 26 juillet 2015, le Hip-Hop est à l’honneur à l’Institut du Monde Arabe. L’exposition pilotée par Akhenaton à la direction artistique retrace quarante années de rap, de graff, de breakdance et un mouvement indéniablement liée à la contestation.
Accueilli sur Rapper’s Delight de Sugarhill Gang et un mur de ghetto-blaster dès l’entrée, l’Ima revêt pour la première fois une tenue plus relax, esprit baskets et casquettes, personne se prend la tête. L’exposition retrace plus de quarante ans de Hip-Hop, de sa naissance dans le Bronx lors d’un été 1973 à la voie contestataire qu’il a encore aujourd’hui à Ramallah, à Beyrouth ou à Tunis. L’histoire du mouvement est là, devant le spectateur. Pour beaucoup, ce sera l’occasion de voir des objets considérés comme des reliques : Stan Smiths, vinyles dédicacés par Afrika Bambaataa, paroles manuscrites et originales de Demain C’est Loin d’IAM et bien d’autres encore.
Afrika Bambaataa et son médaillon Zulu Nation
Si le rap a ces vingts dernières années littéralement pris le devant de la scène au détriment du break et du graff, l’exposition laisse une place large à ces derniers. Reportages d’époque, démonstrations enregistrées et extraits de Wild Style réalisé par Charlie Ahearn en 1982 à New-York où on peut y voir le fameux Rock Steady Crew y jouer son propre rôle dans ce film plus proche du documentaire que de la fiction pure. Quant au graff, on y découvre les murs du Moyen-Orient utilisés pour mettre en lumière le malaise actuel et influencé par la calligraphie traditionnelle. L’illustration parfaite est cette magnifique photo de l’œuvre du libanais Yazan Halwani dans une rue de Beyrouth « Nos grand-pères ont inventé le Zéro, leur petits-fils sont devenus zéros ».
Yazan Halwani, «JdoudnaIkhtara’ou Al Sofor, Wa Ah’fadhom Sarou Sfoura» (Nos grand-pères ont inventé le Zéro, leur petits-fils sont devenus zéros). Beyrouth, 2013.
D’ici au 26 juillet, l’Ima organise aussi des rencontres, débats, ateliers et concerts liés à l’exposition. Beaucoup d’acteurs liés à ce mouvement dont les œuvres font partie de l’exposition participeront à ces rencontres avec le public dans la limite des places disponibles. Rendez-vous sur le site web de l’Ima pour réserver vos places.