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L’unique centre de déradicalisation français va fermer

Le ministère de l’intérieur a annoncé aujourd’hui dans un communiqué que l’unique centre de « déradicalisation » de France va fermer.

L’unique centre de « déradicalisation » de France, à Pourtourny en Indre-et-Loire, va fermer. Le ministère de l’intérieur l’a annoncé aujourd’hui dans un communiqué. Ce centre avait une capacité d’accueil de 25 personnes mais n’avait reçu aucun pensionnaire depuis février.

« L’expérience ne s’est pas révélée concluante, a déclaré le ministère. L’expérimentation d’un centre d’accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l’expérimentation conduite à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Véron ».

En septembre 2016, le gouvernement avait décidé d’ouvrir ce centre à titre expérimental. Il était cependant très controversé. L’objectif était de « préparer, proposer et dispenser une offre et un programme pédagogique utile à la réinsertion de jeunes radicalisés en voie de marginalisation ». Mais le centre n’aura accueilli que neuf pensionnaires au total. Aucun d’entre eux n’a d’ailleurs suivi le programme jusqu’à son terme, d’après le ministère de l’intérieur.

Le dernier pensionnaire était un condamné de quatre mois de prison avec sursis pour des faits de violences familiales, ce qui était un critère rédhibitoire pour rester au centre, même si les faits étaient anciens. Le 17 janvier, un autre des pensionnaires, Mustafa S., 24 ans, avait été interpellé lors d’une opération antiterroriste dans le Bas-Rhin à l’occasion d’une permission de sortie. Il avait tenté de rejoindre la Syrie deux fois.

Des solutions alternatives à l’incarcération à développer

Le ministère affirme cependant que cette fermeture ne signifie pas pour autant « l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées. » En effet, « le gouvernement étudiera la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille » pour y développer des solutions alternatives à l’incarcération.

Avec l’explosion du phénomène de la radicalisation en 2014, la tendance dans les ministères a été d’imaginer des dispositifs spécifiques en milieu ouvert comme à Pontourny, ou fermé en prison avec les unités spécialement affectées.

Toutefois, les choses ont changé depuis l’automne 2016. « On insiste sur une mobilisation du droit commun », expliquait en février dernier au Monde Muriel Domenach. Celle-ci est la secrétaire générale du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).

L’idée défendue était plutôt de « former et structurer les réseaux de travailleurs sociaux : Maison des adolescents, éducateurs spécialisés, missions locales, Fédération des psychologues… ».

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