Tous les ans à Lyon, du jeudi au dimanche englobant le 8 décembre, c’est la fête des Lumières. Ces illuminations attirent les touristes comme des papillons de nuit, français ou étrangers, tout en envahissant la ville de son parcours. Et les lyonnais dans tout ça? On leur a demandé leur avis…
Un bilan toujours positif, même en période de grève
On remballe les panneaux, les projecteurs, et on fait le bilan. La Fête des Lumières s’est finie ce dimanche 9 décembre, et il est l’heure de faire les comptes. Le contexte n’était pas très favorable, entre gilets jaunes, lycéens et taxis bloquant la ville de toutes parts. Heureusement, TCL (le réseau de transports en communs lyonnais), a mis fin à sa grève le jour précédant la fête, un hasard tout de même étrange.
« Je penses qu’ils étaient sous la menace, et surtout, que c’était un levier de négociation. », affirmeront certains. Pas de communiqué sur le sujet, donc pas de raison officielle, mais c’était une date de fin de mouvement assurément pratique, il faut l’avouer.
Que donne le bilan? 1,8 million de visiteurs cette année dont 100 000 étrangers. Les chiffres restent très stables par rapport aux années précédentes, malgré la baisse des amplitudes horaires (16 heures de spectacle contre 25 d’habitude). Sans surprise, les scores ne sont tout de même pas à la hauteur des 3 millions atteints avant les attentats de Paris en 2015. Pour la mairie, il s’agit quand même d’un « succès renouvelé ».
Bonheur des commerçants, malheur des habitants
Il n’y a pas de réel baromètre chez les commerçants, mais les résultats sont clairs; la Fête des Lumières fait gagner à l’économie locale. En 2014, la SNCF déclarait 16 500 trajets de plus vers Lyon par rapport à un weekend habituel, et le centre commercial Part-Dieu une montée d’affluence à hauteur de 10%. Le réseau TCL, quand à lui, a bien fait d’arrêter sa grève, car c’est 800 000 voyages de plus qu’en temps normal qui ont été comptés.
« Celui qui a inventé la fête des lumières n’habitait pas à Lyon, c’est sûr », nous dit Marie-Lou, 20ans. Métros bondés, rue difficiles à traverser et bars toujours pleins, la vie des lyonnais est dérangée pendant cette fête. À part la foule, on note aussi les itinéraires de bus déviés, qui rendent les déplacements de plus en plus difficiles chaque années.
Le média Rebellyon dénonçait il y a quelques années la « disparition des anciennes fêtes populaires et leur remplacement par de grands spectacles qui n’ont plus de « fête » que le nom ». Oui, il faut bien le dire, les lyonnais évitent souvent de sortir de chez eux pendant la Fête, pour ne pas se confronter à l’afflux de monde que cela représente.
Le contexte tendu avec les habitants et les grévistes a donc été contenu, mais ne s’est pas caché pour autant…
Une occasion de dénoncer
Certaines associations lyonnaises ont tout de même profité de l’évènement pour mettre en valeur les problèmes qu’ils décèlent dans la ville. L’association Jamais Sans Toit, qui défend et accueille des sans abris, a créée son propre parcours pour dénoncer le nombre de personnes sans logements à Lyon. Depuis mi-Novembre, nombres d’entre eux sont accueillis dans des écoles primaires de la métropole.
La ville ne s’en inquiète pas trop, et garde le silence sur cette action, se félicitant des taux de visiteurs de cette année…Alors, à l’année prochaine ?