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Fiona, le terrible secret

Le 12 mai dernier, Fiona, cinq ans, disparaissait dans un parc à Clermont-Ferrand. Prêt de cinq mois plus tard, la mère et son compagnon ont avoué ce mercredi soir le décès de la fillette. Selon les dires du couple, celle-ci est enterrée prêt du lac d’Aydat, à trente kilomètres au sud du chef-lieu auvergnat. La police est aujourd’hui à la recherche du corps. 

L’affaire remonte au 12 mai, en début de soirée. Cécile Bourgeon, 25 ans et enceinte de six mois, assure alors se trouver dans le Parc Montjuzet, à Clermont-Ferrand, accompagnée de ses deux filles, Fiona, cinq ans, et sa petite sœur de deux ans et demi. Elle s’assoupie une vingtaine de minutes, laps de temps pendant lequel son aînée va disparaître. La police est alertée, et le parc de 25 hectares est fouillé à l’aide de chiens, sans succès. Les enquêteurs retrouvent bien la trace de Fiona sur un parking proche du lieu dit, mais l’indice ne peut être exploité. Deux jours après la disparition, Pierre Sennès, procureur de la République de Clermont-Ferrand, ne voit alors « pas de raison de mettre en cause la parole de la mère. ». La piste de l’enlèvement est ouverte, un numéro vert est mis en place, et plusieurs personnes sont observées, dont le père de l’enfant. Mais, finalement, après plus de quatre mois de recherches infructueuses, l’enquête a pris un tournant tragique.

Des circonstances floues

Placée en garde à vue avec son compagnon à Perpignan, la mère est passée aux aveux ce mercredi soir. D’après elle, Fiona aurait succombé à des coups portés par son beau-père au terme d’une soirée arrosée, et le corps aurait enterré près du lac d’Aydat, aux environs de  Clermont-Ferrand. L’avocat de la jeune femme, Gilles-Jean Portejoie, a confirmé ces informations devant le commissariat de Perpignan, expliquant que « sa fille est morte accidentellement à la suite de coups qu’elle n’a pas portés personnellement bien évidemment. ».  Selon RTL, Cécile Bourgeon évoque un bleu à la tempe et une fillette prise de vomissements. « Le fait d’avoir raconté la vérité l’a considérablement soulagée. Il est toujours un moment où l’on a besoin de se libérer d’un poids. », a ensuite déclaré l’avocat pour justifier le passage aux aveux de sa cliente. Berkane Makhlouf, le compagnon de la mère, livre lui une version différente des faits, et affirme avoir retrouvée Fiona morte au petit matin, étouffée dans son vomi. Il admet que la fillette a reçu des coups, mais plusieurs jours avant son décès. Le soir du drame, elle aurait juste été fessée, car elle tentait de se faire vomir pour imiter sa mère, enceinte et victime de nausées. Pris de panique, le couple a donc monté un scénario et fait disparaître le corps de Fiona, le site du Parisien affirmant même que les deux compères avaient consulté des archives de presse sur internet concernant des disparitions d’enfants quelques jours avant l’affaire. Mais le mensonge ne pouvait plus tenir.

Cinq personnes en garde à vue

L’étau se resserrait autour du couple et de son entourage, et leur alibi commençait à s’effriter. Berkane Makhlouf était décrit par des jeunes du quartier nord de Perpignan, où résidait le couple, comme un « toxicomane notoire. ». Une autre source proche de l’enquête, citée par l’AFP, affirmait elle que Cécile Bourgeon n’était en fait pas présente dans le parc où sa fille était censée avoir disparue. « Les enquêteurs n’ont pas mis la mère en garde à vue rapidement car elle était enceinte, mais ils auraient bien aimé. Elle a accouché en août, ils ont attendu un mois pour la mettre en garde à vue. », ajoute même cette source. Mardi, dans la soirée, le domicile du couple, placé en garde à vue, avait été perquisitionné. Un autre homme, décrit comme un proche du beau-père, avait lui aussi été interpellé, ainsi que deux autres personnes, portant à cinq le nombre de sujets interrogés par la police dans cette histoire. C’est une surveillance étroite des forces de l’ordre qui a permis d’établir que ces cinq individus avaient fait la fête et étaient très alcoolisés la veille ou l’avant-veille de l’incident.

« La haine » du comité de soutien

Les recherches pour tenter de retrouver le corps de Fiona ont donc commencé ce matin, à Clermont Ferrand, où le couple a été transféré pour passer devant le juge. Trois chiens ainsi que 40 gendarmes ont été engagés sur la commune d’Aydat, lieu où la mère avait annoncé avoir caché la fillette, « à la lisière d’une forêt ». Si l’opération permet de retrouver Fiona, l’autopsie pourrait permettre d’éclaircir les circonstances de cette tragédie familiale. Mais le mal est fait, et, lorsque les membres du comité de soutien « Tous ensemble toujours là pour Fiona » ont découvert l’effroyable mensonge, ils sont tombés des nues. « On a fait des battues, des recherches trois jours sous la pluie. Au départ, on pensait à une disparition. Donc on s’est dit il faut qu’on trouve, peut-être qu’on ne trouvera rien mais il fallait qu’on cherche. Ça nous aidait à avancer aussi. », raconte l’un d’eux. « On est écoeurés, on a la haine. Cela fait quatre mois que les parents nous amusent, ça ne peut pas se passer comme ça. », explique un autre membre du comité. Le père de Fiona, lui, espère juste que sa fille lui reviendra « en un seul morceau. ».

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