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Formule 1 : top 100 des Grands Prix du XXI siècle – places 100-91

En cette nouvelle année, VL Media vous propose de plonger dans une série où chaque semaine nous classerons les 100 Grands Prix de F1 les plus marquants du 21ème siècle chaque samedi, jusqu’à la reprise de la saison. On ouvre le bal avec les places 100 à 91, et déjà quelques courses mémorables.

Avant de démarrer le récapitulatif du Top 100, il est important d’être honnête avec vous chers lecteurs, et d’expliquer le processus qui nous a permis de construire ce classement. Trois critères ont prévalu pour constituer ce top, permettant à la suite d’une pré-liste de plus de 180 courses et d’en retenir que 100 : la qualité de la course, que ce soit une course stratégique, avec de beaux dépassements, ou une course à rebondissement. Le second critère est le contexte historique du Grand Prix, les courses de fin de saison, celles qui ont fait basculer un championnat, prennent logiquement plus d’importance que celles du début de saison. Mais dans le contexte historique est pris en compte parfois les courses qui ont eu un destin sur la carrière d’un pilote, d’une écurie ou même de la sécurité, un enjeu crucial en F1. Pour finir, la force émotionnelle de la course, celle qui a fait vibrer tous les fans dans le monde entier, se jouant parfois dans les 5 derniers tours. Vous le verrez donc au fil des semaines, plus ces grands prix réuniront ces 3 critères selon nous, mieux ils seront classés. Le but pour finir n’est pas d’exprimer une vérité incontestable mais aussi de prendre du plaisir en se remémorant ces grands moments de F1 au XXIe siècle. Alors comme nous, on espère que vous allez vous régaler… 

100 : Grand Prix d’Angleterre 2018 : le coup de force de Vettel

Vainqueur : Sebastian Vettel (Ferrari), devant Lewis Hamilton (Mercedes) et Kimi Räikkönen (Ferrari)

On démarre ce top 100 avec une victoire de Sebastian Vettel dans le ”jardin” de Lewis Hamilton à Silverstone en 2018. Ce dernier parti en pôle restait sur 4 triomphes d’affilée à domicile. Mais tout bascule d’entrée, après un départ canon qui lui permet de passer Hamilton au premier freinage, Vettel se retrouve en tête. Surtout derrière Kimi Raïkkönen qui envoie Hamilton en tête à queue et à la dernière place du classement. Le Finlandais subira une pénalité de 10 secondes. Très vite pourtant, Hamilton remonte au point qu’il se retrouve à mi-course en 5e position. Et lorsque la voiture de sécurité sort après une erreur d’Ericsson c’est bingo. L’Anglais qui était sur une stratégie décalée ne s’arrête pas et remonte à la 3e place derrière Vettel qui lui s’est arrêté pour mettre des pneus neufs. Valtteri Bottas lui reprend le leadership mais avec des pneus usés. Un sprint démarre alors et c’est au 47ème tour que Vettel trouve la faille par un magnifique freinage tardif lui offrant son 51ème succès, et permettant d’égaler Alain Prost au 3e rang des palmarès des vainqueurs de Grand Prix. Bottas lui a explosé et Hamilton revenu du Diable Vauvert mais aussi Raïkkönen le passe également. Après l’Autriche qui avait vu Vettel infliger un 15-0 à son adversaire Hamilton, ce double coup d’autorité en début et en fin de course permet de prendre 8 points d’avance sur l’Anglais qui limite alors la casse. Mais plus que jamais ce soir-là, tout le monde envisage avant l’Allemagne, une porte ouverte sur la route du titre pour Vettel…

GP de Grande-Bretagne: Vettel a égalé « la légende Prost »
Vettel et Prost, sur la même ligne du troisième rang des vainqueurs en Grand Prix.

99 : Grand Prix de Monaco 2011 : Vettel le résistant

Vainqueur : Sebastian Vettel (Red Bull) devant Fernando Alonso (Ferrari) et Jenson Button (Mclaren)

2011 est une saison placée plus que jamais sous le sceau de Vettel. Le champion du monde en titre a déjà remporté 4 des 5 premières courses et a terminé second du seul GP où il s’est incliné, à 5 tours du but. Mais ce n’est pas lui qui fait l’actualité du Samedi, qui est marquée avant tout par l’accident de Sergio Pérez en qualifications l’obligeant à déclarer forfait pour la course. Chez les leaders, l’Allemand signe une pole position supplémentaire. Mais en course il subit une erreur stratégique majeure, son équipe lui monte des pneus durs à plus de 60 tours de l’arrivée à cause d’une mauvaise communication radio. Il doit donc les économiser face à Fernando Alonso et Jenson Button en pneus tendres, sur une stratégie différente mais avec des pneumatiques en bien meilleur état et ces derniers lui mettent une énorme pression pendant les 30 derniers tours. Ce qui va sauver le pilote Red Bull c’est l’énorme carambolage du 69e tour impliquant Vitaly Petrov, Jaimie Alguersuari, Adrian Sutil et Lewis Hamilton (déjà impliqué sur un accrochage avec Felipe Massa et bientôt un autre avec Pastor Maldonado) à 9 tours de la fin entraînant un drapeau rouge et sera autorisé à changer ses pneus. Il lui reste alors le plus simple à faire, franchir la ligne en vainqueur pour la cinquième fois en six grands prix déjà. La chance du champion tout simplement…

98 : Grand Prix du Canada 2012 : La folie de Pirelli

Vainqueur : Lewis Hamilton (Mclaren) devant Romain Grosjean (Lotus) et Sergio Perez (Sauber)

Le circuit Gilles-Villeneuve a régulièrement été au XXIe siècle, un théâtre de courses animées et de grandes batailles stratégiques comme en 2001 entre les frères Schumacher ou en 2010 entre Mclaren et Red Bull. Cette édition 2012 ne va pas faire exception à la règle dans un début de saison historique, qui a vu 6 pilotes différents remporter les 6 premières courses. Lewis Hamilton va s’ajouter à cette liste en faisant parler son intelligence sur le plan de la gestion des gommes, sujet auquel il était défaillant en début de carrière. Face à Vettel et Alonso, c’est lui qui va prendre les risques après avoir mené la course de bout en bout. Il effectue un second arrêt à 20 tours de l’arrivée, là où l’Allemand et l’Espagnol tentent d’aller au bout. Mais Pirelli est connu depuis son arrivée 1 an auparavant pour sa production de pneus qui ne tiennent pas la distance et peuvent s’effondrer rapidement en performances : c’est ce qu’il va se passer pour Vettel et Alonso, doublé par Hamilton mais aussi Grosjean et Perez. Si Hamilton signe un nouveau triomphe au Canada, le troisième en carrière, Romain Grosjean réalise le meilleur résultat de sa courte carrière devenant le premier Français classé aussi haut depuis Jean Alesi au Luxembourg 1997, et seulement deux secondes et demi du vainqueur. La classe et l’intelligence dans la gestion des pneus est devenue plus primordiale que jamais…

Le second podium de la carrière de Romain Grosjean. Il égalera sa deuxième place l’année d’après, au Grand Prix des Etats-Unis 2013.


97 – Grand Prix de Belgique 2001
: entre inquiétude et record historique

Vainqueur : Michael Schumacher (Ferrari) devant David Coulthard (Mclaren) et Giancarlo Fisichella (Benetton)

Cette course n’aura pas d’enjeu, étant donné que les titres pilotes et constructeurs sont d’ores et déjà acquis par Michael Schumacher, et pourtant, elle va pourtant laisser une saveur particulière : celle de la peur d’abord, puis des applaudissements à un immense champion ensuite. La peur avec l’accident effroyable de Luciano Burti enfoui sous le mur de pneus au virage Blanchimont, un passage à plus de 290km/h, victime d’un accrochage avec la Jaguar de Eddie Irvine au cinquième tour de course, faisant exploser son aileron avant. Les conséquences sont sans appel, drapeau rouge sur la course mais surtout pour Burti : casque explosé, commotion cérébrale, amnésie pendant quatre mois puis fin de carrière en F1. Cet accident aura permis de faire des améliorations dans la sécurité des casques et a été utilisé comme étude de cas dans le développement du halo, le système HANS également sera imposé en 2003 après avoir déjà été présenté plus tôt dans la saison aux pilotes, cet accident aura servi de coup d’accélérateur à ce système. Plus tard, Burti attribuera sa survie aux progrès de la sécurité des voitures et des circuits effectués après l’accident mortel de son compatriote Ayrton Senna en 1994 à Imola…

Après la peur et les nouvelles assez rapidement rassurantes, la course repart. Sans adversaire pour Michael Schumacher puisque les Williams en première ligne ont été reléguées en fond de grille dès le premier tour, Juan-Pablo Montoya ayant calé et Ralf Schumacher ayant été doublé aux Combes par son frère. Au troisième départ après le drapeau rouge, Ralf Schumacher reste sur les vérins hydrauliques. Son grand frère peut alors s’envoler vers un nouveau triomphe, le huitième de la saison, mais surtout le 52e en carrière, un nouveau record. En cette année 2001, le Baron Rouge devient plus grand que Alain Prost dans les chiffres.

Un accident effroyable, mais qui aura un impact sur la sécurité des pilotes.

96 – Grand Prix d’Australie 2014 : La révolution de la Formule 1

Vainqueurs : Nico Rosberg (Mercedes), devant Kevin Magnussen (Mclaren) et Jenson Button (Mclaren)

L’ouverture d’une nouvelle ère en Formule 1, avec de grands changements dans la réglementation technique : l’introduction des moteurs V6 Turbo hybride pour cette saison 2014 après huit saisons passées avec un moteur V8, une voiture plus lourde également suite à ces nouveaux composants moteurs avec une partie thermique et une partie électrique, et par conséquent, elle fera moins de bruit. Enfin dans ces nouveaux composants, la Formule 1 a inventé un système de récupération d’énergie du moteur, appelée ERS. Plus écologique, et surtout plus d’économie, c’est pour certains toute la philosophie de la F1, un sport auparavant d’attaque qui change. Tout cela est encore à maîtriser pour les écuries et ceci se voit lors de ce premier GP. Même si celui-ci va donner le ton de ce que sera la saison à venir. 

Exit, les champions en titre, Red Bull. Ils seront les premiers à faire les frais de ces changements puisque Sebastian Vettel abandonne au bout de 4 tours, et Daniel Ricciardo, à domicile, pour sa première course chez les taureaux, se verra disqualifié de sa seconde place pour avoir dépassé un débit de consommation de 100kg/h durant la course. Ceci fait les affaires des moteurs Mercedes, qui écraseront cette saison avec 16 victoires sur 19, nous y reviendrons. Ainsi Mclaren s’offre un double-podium avec le rookie Kevin Magnussen et Jenson Button. Il y en avait eu aucun en 2013. Quant au vainqueur, c’est Nico Rosberg et sa Mercedes qui inaugurent cette saison 2014 de la meilleure des manières. Seul Lewis Hamilton manque à l’appel abandonnant sur problème mécanique dès le 3e tour. Mais ceci est préfiguré de l’exceptionnel duel entre les deux hommes.

A l’issue de cette saison, on se rendra compte très vite que Mercedes a des kilomètres d’avance sur la maitrise de ce moteur V6 et en bénéficie encore aujourd’hui puisqu’elle est invaincue aux titres constructeurs et pilotes depuis 2014. La plus grande domination de l’histoire ne fait seulement que débuter, et cela effraie encore les adversaires…

2014 Australian GP - Magnussen enjoys the only podium of his career on his  debut. He would not finish higher than 5th in his career after this. :  formula1
Le podium de la nouvelle ère en F1.

95 – Grand Prix du Japon 2008 : et les duellistes pour le titre craquèrent…

Vainqueur : Fernando Alonso (Renault) devant Robert Kubica (BMW) et Kimi Raikkonen (Ferrari)

Le circuit du Mont-Fuji n’est rentré qu’à quatre reprises au calendrier de la saison de Formule 1, mais à chaque fois, un évènement marquant s’est produit comme l’abandon de Niki Lauda pouvant encore être champion en 1976, ou celui de Fernando Alonso sous le brouillard en 2007, offrant une voie royale à son coéquipier Lewis Hamilton. Ce GP de 2008, ne fait donc pas exception à la règle. Lorsqu’arrive ce rendez-vous montagneux, antépénultième course de l’année, Hamilton a peut-être réalisé un tournant en prenant 6 points cruciaux sur Massa à Singapour. Il en dispose de 7 d’avance au championnat. Cette tendance se confirme sur la grille lorsque l’Anglais est premier et le Brésilien 6e. Mais en deux tours, pour l’un et l’autre tout bascule. Hamilton doublé par Raïkkönen au départ, tente un freinage bien trop audacieux créant la pagaille dans le peloton, il sera ainsi pénalisé d’un drive through (passage par les stands sans s’arrêter), mais avant-cela il se retrouve dès le 2e tour, nez-à-nez ou presque avec Massa. Il l’attaque à la chicane, passe, mais Massa résiste bien trop et envoie Hamilton en tête-à-queue. Même sanction alors que pour le Britannique. Il est pénalisé, et les deux hommes repartent loin dans le peloton.

Ceci va profiter devant aux outsiders. Fernando Alonso qui, après une course qui aura vu pas moins de 11 changements de leaders, va l’emporter au prix d’une bataille stratégique intense avec Kubica. Ce sera dernier succès de Renault à l’heure actuelle et celui-ci contrairement à Singapour, sera largement mérité. Quant à nos deux jeunes loups (Massa 26 ans, Hamilton 23), celui qui remonte le plus aisément est le pilote Ferrari : il prend des risques pour sauver quelques points et refaire une partie de son retard. Il dépasse Sébastien Bourdais qui sort des stands, celui-ci le touche et l’envoie en tête-à-queue, même si Massa n’est pas exempt de tout reproche sur l’action. Ceci coûtera cher au Français qui perd ses points acquis durant la course. A 3 tours de l’arrivée, le long du mur des stands, Massa force le destin et dépasse Mark Webber. 7e et 2 points de repris sur Hamilton. La casse est limitée, mais encore une fois Massa a loupé une occasion de reprendre bien plus de points. Une occasion de trop, dans une course ou ni Massa, ni Hamilton ne seront sorti grandis…

94 – GP de Malaisie 2015 : Premier succès de Vettel chez les rouges

Vainqueur : Sebastian Vettel (Ferrari) devant Lewis Hamilton (Mercedes) et Nico Rosberg (Mercedes).

En ce début de saison 2015, rien ne semble pouvoir entraver la domination des flèches d’argent et de Lewis Hamilton. Ce dernier a remporté le GP d’Australie devant son coéquipier, Vettel étant à 35 secondes en troisième position. Mieux, Mercedes n’a pas perdu une course depuis le GP de Belgique 2014, en Août. Et même si, Vettel a été le transfert de l’intersaison, le quadruple champion du monde qui débarque chez les rouges tel Michael Schumacher, 19 ans avant lui, même si il a réussi à chaparder une place en première ligne sous la pluie en qualifs à moins d’un dixième de Hamilton, personne ne croît possible une victoire le lendemain lorsque la course se déroule sur le sec sous des chaleurs accablantes (62°C au sol).

C’est pourtant sur la stratégie et un élément de circonstance banal que l’Allemand va réussir à l’emporter. Au 4e tour, Marcus Ericsson et sa Sauber part en tête à queue au premier virage. La voiture de sécurité rentre en piste. Les deux Mercedes rentrent, ce n’est pas le choix de Vettel qui prolonge son relais. Il a confiance en ses pneus médiums. Et malgré la remontée de Hamilton, petit à petit, lentement mais sûrement, les deux hommes sont sur une stratégie décalée, et Hamilton ne revient pas assez sur Vettel. L’Allemand s’arrêtera au dixième tour, et sous ces fortes chaleurs, continue d’augmenter le rythme de course, revient presque deux secondes sur la tête et arrive à mieux préserver ses gommes que la Flèche d’Argent. Un dépassement est le symbole de la supériorité de Vettel en ce dimanche : c’est au 25e tour, lorsque Vettel va même doubler Hamilton qui rentre au stand dans le dernier virage. Le pilote Ferrari a alors un relais d’avance sur le pilote Mercedes, soit 20 secondes. Et avec 2 arrêts pour Vettel, contre 3 pour Hamilton et Rosberg, jamais “Baby Schumi” ne faiblira. Sa 40e victoire en carrière mais surtout la première des rouges depuis 2 ans et le GP d’Espagne 2013. Le début d’une petite renaissance pour Maranello, et d’une cohésion idoine entre Vettel et son écurie, le tout entraîné par Maurizio Arrivabene. Cet esprit d’équipe perdurera 3 ans, mais ne sera pas suffisant pour ramener le graal.

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La victoire de Vettel a fait sonner les cloches à Maranello.

93 – GP d’Abu Dhabi 2012 : Raikkonen éclipsé par le miracle de Vettel

Vainqueur : Kimi Raikkonen (Lotus-Renault) devant Fernando Alonso (Ferrari) et Sebastian Vettel (Red Bull)

En cette fin de saison 2012, deux pilotes sont à la bataille pour un 3e titre de Champion du Monde : Sebastian Vettel et Fernando Alonso. En difficulté sur la première partie de saison, Vettel est à quatre victoires consécutives et a repris la tête du championnat au Japon avec seulement 13 points d’avance sur son rival lorsque le week-end d’Abu Dhabi pointe son nez. L’Allemand est dans une dynamique de rêve, et il est vrai que l’on voit mal l’Espagnol inverser la tendance. Pourtant c’est le Week-End où le pilote Red Bull aurait pu tout perdre. En effet, un premier coup de théâtre retentit sur le circuit de Yas Marina : l’Allemand doit partir depuis la ligne des stands à la suite d’un problème d’alimentation de carburant qui obligera la FIA à le pénaliser pour ne pas s’être présenté dans le parc fermé, ce qui arrange un peu les affaires d’Alonso, qui part sixième de ce Grand Prix, la pole revenant à Lewis Hamilton, sorte d’arbitre dans ce duel. Mais Vettel ne s’avoue pas vaincu et il va effectuer la plus grande remontée de sa carrière sur un circuit réputé impossible pour les dépassements…

Devant c’est Hamilton qui prend le meilleur départ devant Raikkönen, mais celui-ci comme trop souvent en cette année 2012 va être trahi par la mécanique à l’aube du 20e tour. Vettel lui, subit les conséquences de la bagarre dans le peloton et doit changer son aileron avant. L’Allemand en profite pour changer ses gommes ce qui va l’aider à faire une fulgurante remontée avec une stratégie décalée. Au 35e tour, il est deuxième derrière Raïkkönen et après son dernier arrêt en cinquième position. Alors qu’il pouvait perdre gros, il a limité la casse en ne perdant que 8 points au championnat. Après une nouvelle voiture de sécurité, et un accrochage entre Webber, Grosjean, et Perez, un sprint démarre et Vettel double Button : parti des stands il est 3e, mais il ne pourra pas faire plus, car Kimi Raïkkönen est impérial. Souvent placé, toujours régulier, il finit enfin par triompher, son premier succès depuis son départ en WRC fin 2009. Le 8e vainqueur de la saison 2012, qui nous offrira ce grand moment de Team Radio avec son ingénieur lorsqu’on lui donne son avance sur Alonso et demande de garder le rythme : « Leave me alone, I know what I’m doing » (Laissez moi tranquille, je sais ce que je fais). Ce moment est encore aujourd’hui, inoubliable.

Au Championnat, Alonso reprend 3 points malgré tout. Une mauvaise affaire par rapport aux conclusions déjà tirées le samedi soir. Oui, véritablement, Vettel a gagné son titre à Yas Marina avant de le faire officiellement à Interlagos, 3 semaines plus tard. 

92 – GP d’Australie 2006 : La leçon de Alonso

Vainqueur : Fernando Alonso (Renault) devant Kimi Raikkonen (Mclaren-Mercedes) et Ralf Schumacher (Toyota)

Il est de coutume de dire qu’un championnat de F1 se gagne souvent en début de saison, quand toutes les écuries ne sont pas forcément prêtes et que l’on peut enchaîner de grosses séries pour accumuler les points d’avance. Si cette maxime n’a pas toujours été véridique, elle l’a été avec Fernando Alonso qui l’a appliquée à la lettre pour remporter son 1er titre en 2005 et qui va en faire de même en ce début d’année 2006. Après avoir gagné à Bahreïn, et une 2e position en Malaisie, il va démontrer tout son talent pour se sortir d’une course plus que piégeuse à Melbourne. Une course où pourtant il ne signa pas la pole position le samedi. C’est Jenson Button qui réalise cette performance, devant Giancarlo Fisichella. Le Taureau, lui, est en embuscade…

D’entrée, Fisichella est victime du chat noir qui le poursuit depuis son arrivée chez les bleus, il cale sur la grille et doit repartir dernier… Au moins pourra-t-il éviter l’accident du 1er virage laissant sur le carreau Massa, Rosberg et Trulli. Button a conservé la tête mais à la première relance, va se faire piéger par Alonso qui prend la tête. Et à la deuxième relance c’est Raikkonen qui le dépasse au prix d’un freinage audacieux. Ce duo, va se tenir roues dans roues quasiment durant les 57 tours du GP. Contrairement à leurs adversaires principaux qui vont fauter. Michael Schumacher au 32e tour sort de la piste dans le dernier virage et tape le mur, c’est l’abandon. Montoya au 45e tour sort large aussi, et violemment au point que même s’il ne touche pas le mur, son électronique se coupe. Mark Webber un temps en tête suite aux ravitaillements abandonne à cause d’un problème de transmission. Alonso lui déroule parfaitement son plan de marche. Malgré les 4 voitures de sécurité, il maîtrise Raikkonen de peu, mais juste assez pour être devant. Lors du dernier tour ultime péripétie, Fisichella double Button, qui a reculé tout au long de la course, pour la 5e place. C’est une casse moteur à 200 mètres de la ligne qui l’oblige à stopper ici. Mais très loin de Alonso, qui a délivré un véritable récital, dans une course pourtant nerveuse et piégeuse pour les nerfs. Là où Schumacher par exemple a fauté. Bilan pour l’Espagnol en 3 courses : 2 victoires et une deuxième place, 14 points d’avance sur son dauphin, la marge est énorme. Comme en 2005, Alonso répète son manuel : “Comment gagner un championnat grâce à son début de saison”.

2006 Australian Grand Prix: Formula 1 Race Winner & Results
Une image marquante : Le moteur de la Honda de Jenson Button qui lâche à 200 mètres de l’arrivée.

91 – GP de Monaco 2014 : Rosberg le filou, Bianchi l’étoile filante

Vainqueur : Nico Rosberg (Mercedes) devant Lewis Hamilton (Mercedes) et Daniel Ricciardo (Red Bull)

Après cinq manches du Championnat 2014, l’écurie Mercedes écrase ce début de saison en remportant les cinq premiers Grand Prix : une victoire pour Rosberg, quatre d’affilée pour Hamilton avec un premier duel, acté à Bahreïn, remporté par le Britannique. Lorsque le week-end de Monaco arrive, on s’attendait donc à une réponse de Rosberg sur ses terres, lui le tenant du titre. Il l’a fait, mais d’une manière un peu farfelue…

Nous sommes durant la séance de qualifications. Et si Monaco est si spécial, c’est aussi car la pôle position est une place primordiale pour s’assurer la victoire, et ça, Rosberg l’a bien compris : L’Allemand marque le meilleur chrono de la séance, mais alors qu’il reste 30 secondes, il bloque ses roues à Mirabeau et provoque un drapeau jaune dans le deuxième secteur, ce qui empêchera à un certain… Lewis Hamilton, de perfectionner son dernier tour et de tenter la pôle. Une action qui rappelle celle de Michael Schumacher en 2006 face à Fernando Alonso, au virage de la Rascasse. Mais ici, plus de doutes sur l’intentionnalité de l’Allemand…Volontaire ou non ? Finalement l’action ne sera pas sanctionnée par la FIA. La tête d’Hamilton en sortant de la voiture, en dit long : Aucun sourire sur les photos officielles, blasé, une tension qui se sentira jusqu’au moment du départ. Le premier point de rupture dans la relation entre les deux hommes.

Pourtant, à l’extinction des feux : Hamilton reste sagement derrière Rosberg, qui conservera la tête durant tout le Grand Prix, sans perdre sa place, se battant à coup de dixièmes de secondes avec son coéquipier durant les 78 tours et malgré deux passages de la voiture de sécurité. Daniel Ricciardo terminera, lui, sur le podium, son deuxième d’affilée. Derrière, beaucoup d’abandons ont eu lieu dont Sebastian Vettel dès le premier tour pour casse moteur, mais aussi l’incident de Adrian Sutil au vingt-quatrième tour, tapant le rail. Mais le moment marquant de ce Grand Prix, restera la course exceptionnelle de Jules Bianchi avec sa modeste Marussia : parti 19ème, le Français profitera des faits de course et nous offrira des incroyables dépassements à la Rascasse pour terminer neuvième et marquer ses premiers (et derniers) points en Formule 1, certainement à l’origine de la survie de l’écurie pour la saison 2015. Depuis 2010, jamais Virgin ou Marussia n’avait marqué un seul petit point. Jules Bianchi lui l’a fait. Un moment historique là aussi. Un moment qui restera toujours dans nos cœurs, aujourd’hui digne de l’étoile qu’était Bianchi…

F1 - Monaco 2014 : L'exploit de Jules Bianchi
Un résultat qu’on n’oubliera jamais.

Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite du Top 100, avec les places 90 à 81.

Rédigé par Vincent Chardac et Thomas Bogeard.

About author

24 ans, amateur de catch américain, basket-ball, de musique et de course automobile.
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