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François Molins : discrétion et efficacité

françois molins

Il est procureur de la République de Paris, un poste judiciaire à haut risque de responsabilité. Magistrat de métier, François Molins a appris de sa profession et de l’expérience pour inspirer la confiance auprès des téléspectateurs, qui l’aperçoivent particulièrement souvent ces dernière semaines.

D’une voix monotone et péremptoire, il déclame à la salle de presse comble le dernier bilan de l’attentat de Nice, de l’avancement de l’enquête à Saint-Étienne-du-Rouvray ou de l’identification des suspects après la tuerie de Charlie Hebdo. Impassible, toutes ses apparitions dans les media sont forcément synonymes de douleur. Pourtant, François Molins a réussi à trouver le juste équilibre pour dégager une présence rassurante, peut-être malgré lui, le magistrat qui prouve que la justice est un corps de métier de discrétion.

À lire aussi : Attentat de Nice : bilan et avancées de l’enquête par François Molins

Originaire des Pyrénées-Orientales, François Molins a enchaîné les postes de procureur de la République dans différentes villes (Montbrison, Villefranche-sur-Saône, Angers) avant de s’implanter à Paris en 2011. D’abord décrié pour avoir instruit l’affaire Cahuzac sous le mandat de Nicolas Sarkozy, il s’attaquera au financement illégal de la campagne de ce dernier, ce qui a eu pour don de tout d’un coup le légitimer. Depuis, il apparaît pour des affaires à moindre risque politique direct, en tout cas bien plus dramatiques : Nice, Charlie Hebdo, Hyper Casher. On ne cesse de voir le visage fermé de François Molins à la télé. Et pourtant, à chaque fois, c’est un éternel recommencement. Toujours impartial comme son poste le demande, François Molins amène une humanité certaine à la barbarie qu’il annonce.

françois molins

François Molins au Tribunal de grande instance de Paris, en 2014 | afp.com/Jacques Demarthon

 

Je ne suis pas un héros, faut pas croire ce que disent les journaux

Une autre force du magistrat, c’est sa droiture non seulement dans les media, mais aussi dans l’exercice de son métier. « Il est dur sans être endurci » mais « reste très sensible » témoigne un de ses collègues. Même si personne du grand public ne sait vraiment comment il travaille, car on ne le voit qu’à la finition de son travail en conférence de presse, il se fait aimer. Comme Daniel Balavoine le chantait alors qu’il débutait à peine sa carrière judiciaire, François Molins n’est pas un héros, il ne croit pas ce que disent les journaux, sauf ce qu’il donne comme éléments certains. Si certains que le ministre de l’Intérieur dit se fier à lui pour les éléments les plus importants de ses discours. François Molins est aimé, à tel point que le hashtag #Molins sur Twitter est régulièrement alimenté de tweets élogieux, voire gentiment ironiques. Il ne possède même pas de compte Twitter.

 


 

Photo de Une : AFP / LOIC VENANCE

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