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Génération 2.0 : l’addiction au numérique

La technologie et les réseaux sociaux sont devenus indispensables à notre quotidien. A tel point qu’ils influent sur notre humeur, et mènent parfois à une dépression. Des centres de désintoxication au numérique ont même été mis en place aux États-Unis, et des séminaires pour affronter ces addictions sont de plus en plus fréquents en France.

Le 19 février, Cyprien passait au Grand Journal pour promouvoir la sortie de son premier cour-métrage, «Technophobe» ( cf. http://www.radiovl.fr/technophobe-le-premier-court-metrage-de-cyprien-2/) Arthur, joué par Cyprien, devient soudainement allergique à toute forme de technologie. Désormais incapable de toucher son téléphone, son ordinateur, sa télé, voire même un distributeur, sa vie est complètement chamboulée, et sa vie sociale amoindrie. Ceci dans un premier temps. Plus de facebook, snapchat, instagram, mais également plus de textos, de coups de fils, de jeux vidéos… très vite, Arthur se rend compte de la place du numérique dans sa vie. Il n’est plus invité aux soirées, ne voit presque plus ses amis, ne sort plus de chez lui.

Cyprien - « Technophobe »

Cyprien – « Technophobe »

Bien entendu servi sous un angle humoristique, fidèle au profil de Cyprien, ce court-métrage se différencie des autres vidéos du jeune homme par la clairvoyance de cette dernière. Au delà du côté humoristique de cette histoire, tout une question se pose autour de la place de la technologie dans notre génération. Nous sommes devenus totalement dépendants du numérique. Ce n’est désormais plus une utilité, mais bien une dépendance. Nous pouvons nous en rendre compte par bien des situations, déjà la constatation que nous sortons, en moyenne, notre téléphone plus de deux cents fois par jour. L’angoisse ressentie lorsque l’on a perdu notre téléphone. Et surtout, du fait que nous rêvons, presque tous, d’avoir la possibilité de décrocher. Complètement, même pour une petite période.

Décrocher. Un luxe qu’on ne peut presque plus s’offrir. Etre connecté, à toute heure de la journée, est devenu nécessaire, inévitable, pour toute personne active. A quoi ressemblerait nos vies sans technologie ?

Trois mois pour une « Digital Detox »

C’est l’expérience qu’a tenté Pierre-Olivier Labbé. Vivre 90 jours sans Internet. Pour son documentaire « Digital Detox », le journaliste a vécu sans numérique pendant trois mois. L’idée de ce documentaire lui est venue lors d’un séjour au Maroc où il passait deux semaines en famille. Après avoir passé une dizaine de jours cloitré dans la maison (seul endroit où le réseau était disponible), puis trois jours de stress dans une autre maison ou le réseau était totalement inaccessible, il s’est rendu compte de son addiction et a décidé de lâcher prise, le temps d’un reportage. Il est possible que vous vous reconnaissiez dans cette description. Qui n’a pas cherché du wi-fi gratuit dans un pays étranger, et a retrouvé comme le Messi ce dernier sur son smartphone. Qui n’a pas marché pendant de longues minutes à la campagne, juste pour voir s’afficher quelques barres de réseau.

Les chiffres rapporté par le Figaro sont représentatifs de notre société « digitalisée » : 50% des Français possèdent un smartphone, 32 millions ont un compte sur un réseau social (Twitter, Facebook, Instagram…), 75% d’entre eux se connectent dès le réveil… « Ça donne d’autant plus le vertige que c’est arrivé récemment et très vite dans nos vies, analyse Pierre-Olivier Labbé. En 5 ans, on a été submergés à une vitesse phénoménale ! Je voulais savoir comment ça avait pris une place aussi grande et surtout comment on faisait avant ! » confie le journaliste au Figaro.

Suivi par un psychologue tout au long de ces trois mois, le journaliste souffre de ce qu’on appelle des syndromes 2.0: « Ce sont les nouvelles maladies du XXIème siècle, avoue-t-il. La FOMO (Fear Of Missing Out) est la peur de manquer quelque chose ou une information. Quant à la NoMoPhobia (No Mobile Phobia), c’est une phobie générée par la peur de ne pas avoir son téléphone sur soi, et d’être prêt à traverser la ville pour aller le chercher ! »

Après être parti en Lozère (département de France le moins bien couvert par les réseaux), Pierre-Olivier Labbé a savouré sa première semaine sans smartphones, sans tablette, sans ordinateur. « C’était un sevrage plutôt agréable car on retrouve des activités de vacances comme faire du sport ou lire un livre. J’avais perdu l’habitude de prendre du temps pour lire un livre car, à chaque moment d’inactivité que j’avais, je dégainais mon smartphone ! » Le retour à Paris s’est cependant avéré plus difficile. «J’ai vite distingué deux sortes Internet, explique le journaliste. L’Internet utile, qui manque tout de suite et demande de se réorganiser totalement: faire un virement bancaire, prendre un billet de train… Quant à l’Internet social, c’est celui qui était chronophage chez moi. Et s’en passer dans un premier temps, c’est plutôt agréable. […] J’ai surtout constaté qu’en 2015, rien n’est infaisable sans Internet! Mais ça va très vite ne plus être le cas… Quelques administrations comme le fisc ou Pôle Emploi vont passer au tout numérique.»

Pierre-Olivier Labbé « Digital detox »

Pierre-Olivier Labbé « Digital detox »

Apprendre à « débrancher »

Aujourd’hui vivre sans technologie est devenu un luxe. Un besoin auquel on ne peut presque plus accéder. Une personne active professionnellement ne peut plus s’en passer. L’addiction aux technologies, au smartphone en particulier, est devenue une telle drogue que le mouvement « Digital Detox » est même né en Californie, dans la Silicon Valley. La Digital Detox organise des summer camps de plusieurs semaines où les participants partent dans un endroit isolé sans avoir accès au numérique. Des fêtes ont même lieu une fois par mois, les « no phone parties », où il est impératif de laisser ses appareils numériques à l’entrée. Un MOOC (formation en ligne ouverte à tous) est d’ailleurs disponible à l’Université de Nantes, où les inscrits peuvent comprendre ce qu’est l’addiction à l’usage du numérique, et apprendre à bien vivre avec Internet.

Cette découverte faite par Pierre-Olivier Labbé a été positif, pour conclure cette expérience il a déclaré qu’elle l’avait « aidé à renouer le fil. À un moment donné, vie réelle et vie numérique sont deux mondes intimement liés et on ne fait plus la différence ni la part des choses entre réel et virtuel.»

Devenue une véritable drogue, le numérique est en permanence connecté à notre cerveau. Et inversement. En moyenne, nous touchons notre portable 221 fois par jour selon une étude du bureau de marketing Tecmark au Royaume-Uni, ce qui en dit long sur notre dépendance… Bien que des spécialistes prédisent la mort de facebook d’ici deux ans, la montée de réseaux tels que instagram ou même snapchat ne présage rien de bon. Les réseaux sociaux ont un impact beaucoup trop important sur notre humeur, ils peuvent même provoquer des dépressions chez les plus fragiles. Une expérience faite par facebook l’été dernier avait fait scandale ; 600 britanniques avaient été piratés, leur page d’accueil ayant été essentiellement emplie de post négatifs. D’autre part, d’autres utilisateurs avaient vu leur profils seulement composés de commentaires positifs. D’après les post divulgués sur facebook par ces internautes dans les heures qui ont suivi, les « scientifiques » ont pu constater que facebook avait une réelle influence sur l’humeur de ses utilisateurs.

Les technologies, le numérique, Internet seraient devenus si indispensables à nos vies que les Etats-Unis ont même érigé Internet comme droit fondamental en février. Lorsque Pierre-Olivier Labbé affirme que la vie sans internet est possible, que plusieurs ont tenté l’expérience, nous pouvons nous rendre compte que décrocher, petit à petit, est tout aussi faisable que bénéfique pour notre moral.

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