L’ancien producteur et juge de « La France a un incroyable talent » Gilbert Rozon, poursuivit pour viol, a été acquitté par le tribunal de Montréal
Après trois longues années de bataille judiciaire, l’annonce est tombée le 15 décembre. L’ancien producteur canadien Gilbert Rozon a été acquitté par le tribunal de Montréal. Il avait été accusé de viol et d’attentat à la pudeur sur une jeune femme en 1980 encourant une peine de prison. La juge Mélanie Hébert a estimé que le procès n’avait pas permis de conclure à la culpabilité de Gilbert Rozon « hors de tout doute raisonnable », notamment dû aux deux versions contradictoires présentées par les parties. « Ce verdict d’acquittement ne signifie pas que les incidents reprochés ne se sont pas produits » a-t-elle ajouté. Elle a même jugé que le récit de la victime présumée était plutôt « plus plausible » que celui de l’accusé.
C’est justement le problème pour l’auteure de la plainte, Annick Charette, qui a décidé de divulguer son identité jusqu’alors protégée par la justice : « Je pense que je suis un autre exemple des limites du système de justice en matière de violence sexuelle ».
« Ce mardi 15 décembre va rester un jour sombre pour toutes les victimes d’agressions sexuelles au Québec » ajoute Annick Charette.
Le 6 novembre dernier le représentant du ministère public avait réclamé la condamnation de Gilbert Rozon, jugeant que la version des faits qu’il a livrée lors des audiences « défie la logique ». Mais en raison des « incohérences » et des « trous de mémoire » de la plaignante dans son récit des faits, survenus en 1980, la défense de Gilbert Rozon avait au contraire estimé que son client devait être acquitté au bénéfice du doute. Le procureur Bruno Ménard a indiqué le 15 décembre qu’il étudierait un éventuel appel du verdict.
Parmi les faits reprochés à l’ancien producteur, Annick Charette affirme qu’il avait tenté de l’embrasser et de lui enlever ses sous-vêtements alors qu’ils étaient seuls dans une maison au nord de Montréal. Cette dernière avait résisté et les deux avaient dormi dans des chambres séparées. La plaignante a dit s’être réveillée parce que Gilbert Rozon était sur elle pour avoir une relation sexuelle, elle avait finalement cédé pour « pouvoir passer à autre chose ».
L’ex producteur avait été accusé d’autres agressions sexuelles en 2017 en plein mouvement Me too, seule l’accusation d’Annick Charette avait été retenue. Cette dernière dit vouloir « continuer le combat ».