Après une frappe massive en Ukraine, des explosions ont retenti en Pologne, faisant deux morts. Les ambassadeurs de l’Otan se réunissent ce mercredi matin.
Un contexte de guerre
Après la libération de la ville ukrainienne de Kherson, la Russie a mené ce mardi 15 novembre une contre-attaque d’ampleur en envoyant une centaine de missiles dans plusieurs régions d’Ukraine. Ces missiles ont touchés de nombreuses infrastructures énergétiques essentielles, privant de nombreux foyers d’électricité et de connexion internet, touchant même la Moldavie. Moscou annonce clairement son ambition de poursuivre la guerre, jugeant « irréaliste » les conditions de Kiev pour entamer des négociations.
Le même jour à 15h40 un missile s’est écrasé à Przewodow, un petit village polonais près de la frontière ukrainienne. Il est très probablement de fabrication russe mais son origine reste encore inconnue. Il a tout de même fait deux morts. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement accusé la Russie. Avant cela, les président français, Emmanuel Macron et le premier ministre britannique, Rishi Sunak ont exprimé leur soutien total à Varsovie. Le président polonais Andrzej Duda, premier concerné, a quant à lui assuré qu’il s’agissait d’un « incident isolé ». L’enquête sur l’origine du missile est encore en cours.
Un missile dangereux
Alors qu’a lieu le G20 en ce moment même à Bali, l’Élysée appelle à la « plus grande prudence ». Le chancelier allemand Olaf Sholz a lui aussi mis en garde contre toute « conclusion hâtive ». La chine a également appelé au calme. En effet, cette prudence préconisée par les puissances européennes et chinoises sont cruciales car le risque d’escalade est important et les enjeux sont plus que conséquents.
La Pologne faisant partie de l’OTAN, est déjà en train d’appliquer l’article 4 donnant lieu à une consultation des autres membres de l’institution afin de déterminer si la sécurité du pays et en danger et s’il est nécessaire d’agir. L’article 5 quant à lui permet d’engager des actions militaires avec l’aide des autres pays membres. Ce qui conduirait donc à une guerre d’une ampleur sans précédent, presque mondiale, si tous les pays de l’Otan rentraient en guerre contre la Russie. Reste donc à déterminer si c’est un missile offensif envoyé par la Russie, auquel cas la situation s’aggraverait dangereusement.
Relativiser
Il faut préciser que Moscou a clairement démenti avoir envoyé ce missile. Même si ce missile est de fabrication russe, il peut tout à fait appartenir à un autre pays. Il est d’ailleurs probable que ce soit un missile anti-aérien ukrainien. On peut penser que cet incident à la frontière de l’Ukraine, touchant un petit village polonais dans la campagne, relève plus d’un accident qu’une véritable volonté d’offensive. De plus, le président américain Joe Biden a déclaré ce mercredi qu’après examen de la trajectoire du missile, il était « improbable » que le projectile ait été tiré depuis la Russie.
Selon les dernières informations, la Russie a affirmé, selon ses experts, que ses bombardement de mardi étaient à 35 km maximum de la frontière polonaise. Vu l’enlisement du conflit avec l’Ukraine et la récession auxquels ils font face, la Russie aurait tout intérêt à ne pas se mettre à dos tous les pays de l’OTAN, qui seraient de toute évidence bien supérieurs, rien qu’avec la force de frappe américaine.