3 milliards de téléspectateurs devraient suivre le mariage du Prince Harry et de Meghan Markle. Isabelle Rivère, journaliste à Point de Vue et spécialiste des Monarchies, décrypte pour VL les enjeux multiples de cet évènement planétaire.
Les chapeaux les plus insolites seront de sorties aujourd’hui en Grande-Bretagne. Celui que l’on surnommait il y a quelques années « l’enfant terrible de la Monarchie britannique » s’apprête à faire vivre au monde entier un comte de fée des temps modernes. Par un « mariage d’amour », le Prince Harry et Meghan Markle incarnent la rencontre de deux mondes qui fascinent : les monarchies et le cinéma. En réalité, Harry et Meghan bousculent les codes d’une monarchie millénaire avec un mariage qui revêt de nombreux enjeux de société.
« La Famille royale se modernise et évolue » analyse Isabelle Rivère.
Habituée des cérémonies fastueuses et télévisées depuis 1953 – date du couronnement de la Reine Elisabeth II suivie, à l’époque, par 20 millions de téléspectateurs – la famille royale britannique fait rêver. Un succès qui s’explique à la fois par « l’évolution de l’institution monarchique » et « le faste et la pompe qui entourent la Couronne » analyse Isabelle Rivère, journaliste chez Point de Vue et spécialiste des Monarchies. En réalité, en accueillant une personne issue de la diversité à Buckingham Palace, « la famille royale adapte ses membres à la société britannique » et démontre sa modernité et sa jeunesse. « Meghan devient le modèle des fillettes de 10 ou 12 ans issues de la diversité » estime Isabelle Rivère, ajoutant que « c’est la première fois qu’un tel phénomène se produit ». La Reine Elisabeth II reste soucieuse du lien de sa famille avec la société, raison pour laquelle Meghan Markle « fut accueillie à bras ouvert » par Sa Majesté qui (contrairement à la légende) se mêle « très peu » de la vie personnelle des membres de sa famille.
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— Le Figaro (@Le_Figaro) 19 mai 2018
La vie de prince ? « Une vie de devoirs et de contraintes ».
Les Monarchies font rêver le monde entier. Un intérêt qui s’explique par « l’imaginaire qui entoure la vie des Princes » estime Isabelle Rivère, en raison notamment « du protocole et du faste » des cours européennes. Cependant, la vie quotidienne des Altesses Royales est bien éloignée des photos dans les magazines. Pour Isabelle Rivère, il s’agit, avant tout, d’une vie « pleine de contraintes » allant même jusqu’à la « privation des libertés ». En effet, les membres d’une famille régnante ne peuvent exprimer publiquement des opinions avec une liberté d’actions très réduite. Après plusieurs romances avec Chelsy Davy ou Cressida Bonas, le fait que Meghan Markle accepte de convoler avec le Prince Harry peut apparaître comme un soulagement pour la famille royale, au regard des contraintes qui entourent la vie des proches d’Elisabeth II. Même si, sur le papier, la famille royale britannique n’a pas de pouvoir, il ne faut pas négliger l’influence de la Reine et le rôle d’incarnation du Royaume-Uni que la famille doit assurer.
Le lien « très profond et très sincère » de la Reine à la France
Sur VL, la journaliste Isabelle Rivère se confie sur une conversation qu’elle a eu avec la Reine Elisabeth II, fin 2011, dans les couloirs de Buckingham Palace. Une conversation que la journaliste décrit comme « à la fois brève et intense » et qui est « un moment très important » de sa carrière. A défaut de pouvoir détailler précisement le contenu de sa conversation avec Elisabeth II, Isabelle Rivère explique avoir compris « le lien très profond, très authentique, très sincère » qui unit la Reine à la France : le tout en moins de 3 minutes. La journaliste décrit le regard de la Reine comme « très intense » ajoutant même « comme si vous étiez la personne la plus importante de son existence ».