Ce mercredi matin, sur l’esplanade des Invalides, les Français se sont rassemblés pour rendre un dernier hommage à Arnaud Beltrame. Le lieutenant-colonel a été assassiné par la barbarie terroriste lors de la prise d’otages de Trèbes, vendredi dernier.
Et d’un coup, l’esplanade des Invalides se recouvra d’une armée de parapluies, recouvrant la tête de ceux qui ont bravé le crachin parisien. C’est le défilé auquel a assisté la Tour Eiffel voisine, complice de l’hommage donné ce matin par Emmanuel Macron et la nation. Arnaud Beltrame n’est plus, il a succombé à ses blessures dans la pénombre matinale du 24 mars dernier. Et, ce matin, les dieux nous avaient envoyé le vent pour saluer son départ, ils étaient sûrement fâchés du destin de ce héros, mort pour protéger la vie.
Tous âges, toutes confessions
Son destin était son prochain. C’était l’autre, c’était la jeunesse de France. Celle-ci répondait à l’appel. « On a été surprises » explique Élora, élève en classe préparatoire. « Nous avons été exemptés de cours pour pouvoir suivre la cérémonie. C’était vraiment important d’être là pour nous ». Ses camarades lui emboîtent le pas. Sophie trouve qu’il faut « saluer le courage, rendre hommage ». Elle ne sera pas contredite pour Manon. Il convient de « vivre le moment ensemble» pour l’étudiante. « On peut en parler en cours, mais la meilleure leçon, c’est ça. » Plus loin, certains souhaitent montrer leur soutien aux forces armées. D’autres ont séché pour venir ici. Quand la dépouille est passée sur le parvis, certains ont esquissé un salut en signe de respect.
Mais au-delà de tout, le pays vivait ce matin dans la fraternité incarnée par le sacrifice d’Arnaud Beltrame : juifs, catholiques, musulmans, bambins, seniors, hommes, femmes. C’est sûrement ça, le plus bel hommage rendu.
Une cérémonie en 7 temps
Le cortège est parti à 10h au coin de la rue Soufflot, Place des grands hommes. Devant le Panthéon, la patrie lui est reconnaissante. À 11h30, la cérémonie débute par les honneurs au drapeau, et un passage en revue des troupes. Le salut aux familles a précédé l’éloge funèbre. Dans ce dernier, le président s’est adressé aux enfants de France, les guidant vers l’absolu du « don de soi, du secours porté aux autres, dans l’engagement pour autrui, qui rend utile, qui rend meilleur ». «Cela fait grandir et avancer » a-t-il affirmé. Espérons désormais que les brebis égarées aient entendu le berger, et que les hommages mortuaires ne deviennent pas habitude.