Depuis 1999, Richard Anthony Jones a purgé une peine de prison de dix-sept ans… alors qu’il est innocent.
Ce n’est que jeudi 8 juin que Richard Anthony Jones a été libéré. L’homme, originaire du Missouri, avait été incarcéré pour vol aggravé. Mais il aura fallu dix-sept ans pour qu’un juge se rende compte qu’il n’était pas le coupable recherché.
Il a pu être libéré lorsque deux témoignages de personnes présentes sur place affirmaient ne pas pouvoir le distinguer de son sosie, un homme vivant dans le coin connu seulement sous le nom de « Ricky ».
Le juge Kevin Moriarty a alors ordonné la libération de M. Jones d’après le journal Kansas City Star.
Le concerné avait tenté de faire appel de la décision plusieurs fois mais sans succès. C’est par ses compagnons de cellule qu’il a appris l’existence de son sosie. Il a alors partagé cette information avec le « Midwest Innocence Project » (association à Kansas City) ainsi qu’avec le « Paul E Wilson Defender Project » et ceux-ci l’ont aidé à former un dossier pour former un nouvel appel.
Les avocats ont alors vite découvert que « Ricky » habitait près du Walmart dans lequel le vol aggravé aurait eu lieu.
Lors de son audience d’appel, ils ont alors montré au demandeur, aux deux témoins et au procureur les photos des deux sosies. Les quatre ont alors avoué qu’ils ne pouvaient pas distinguer les deux hommes l’un de l’autre.
Le juge n’a cependant pas reconnu le sosie comme étant coupable du crime mais a admis qu’aucun juge raisonnable n’aurait incarcéré M. Jones. Celui-ci a seulement attiré l’attention d’une enquête policière lorsqu’un homme, qui aurait été sous l’emprise de drogues durant son interaction avec le suspect, a sélectionné une photo de lui sortant d’une base de donnée policière, d’après la défense. Aucun ADN ni preuves physiques ont été présenté dans le dossier.
Richard Anthony Jones avait martelé son innocence pendant presque deux dizaines d’années et il a déclaré que trouver son sosie était comme « trouver une aiguille dans une botte de foin ». Son avocate, Alice Craig, a ajouté : « on était étonnés de voir à quel point ils se ressemblaient ».
L’accusé à tort a confié au Kansas City Star qu’il va rentrer chez lui auprès de sa femme et de ses enfants. Malheureusement cependant, l’état du Kansas n’offre pas de compensation ou de services aux personnes ayant été emprisonnées à tort. C’est ce qui a poussé un stagiaire du « KU Law Project for innocence » à lancer une campagne de récolte de fond pour aider M. Jones à retrouver une vie normale.
La directrice du « Midwest Innocence Project », Tricia Bushnell, a elle admis à The Independent : « Ce sera un long processus pour lui de réintégrer et de trouver un logement stable et de travailler avec un trou de dix-sept ans dans son CV. Nous travaillons avec lui et d’autres groupes de la communauté pour s’assurer qu’il réussira. »
Espérons donc que la campagne de récole de fonds fonctionnera afin d’aider le malchanceux M. Jones.