Une trentaine de feux ont été enregistrés dans le nord de l’Algérie provoquant cinq morts dans la région montagneuse de Kabylie.
Le nord de l’Algérie victime de nombreux incendies
Dès lundi soir, une trentaine d’incendies se sont déclarés dans le nord de l’Algérie, dont en Kabylie, une région montagneuse à forte densité de population en Algérie.
On relève au total 31 incendies dans 14 wilayas (préfectures) du nord de l’Algérie, dont dix à Tizi Ouzou, une des villes les plus peuplées de Kabylie et quatre à Jijel. On compte également des incendies dans les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Medea, Tébessa, Blida et Skikda.
Cinq morts en Kabylie
Deux personnes sont décédées à Ait-Yenni, une autre personne à Yakourène, poumon forestier de la région ainsi qu’une autre près d’Azazga, non loin de Tizi Ouzou. Les incendies de Tizi Ouzou ont également fait une cinquième victime.
Les flammes sont également accompagnées d’un vent fort qui complique la tâche aux secouristes, a observé le conservateur local des forêts, M. Ould Mohamed.
À Ait-Yenni et à Larbaa n’Ath Irathen, les feux sont arrivés à proximité des habitations, suscitant un mouvement de panique parmi les résidents, qui ont quitté leurs domiciles. On retrouve sur le réseau Twitter des tweets et vidéos relatant de la gravité de la situation, montrant notamment les habitants évacués de leur village.
Dans de nombreuses wilayas, des renforts et hélicoptères ont été déployés contre les incendies. Plusieurs corps participent à cette extinction des feux et à l’évacuation de la population : la protection civile, les forêts, l’armée, la gendarmerie nationale, les communes, les chasseurs et de nombreux citoyens.
Été caniculaire ou incendies criminels ?
Face à ces feux, plusieurs explications se présentent à nous. Après la Grèce et la Turquie, c’est dans le nord de l’Afrique, en Algérie, que pourraient survenir les conséquences d’un été caniculaire accompagné d’une raréfaction de l’eau dans la région kabyle. En effet, en plus des fortes chaleurs avec des températures à plus de 40 degrès, le barrage de Taksebt qui est le plus important de la région est pratiquement à sec. Ces incendies pourraient alors s’inscrire dans une situation environnementale qui devient de plus en plus alarmante.
De son côté Youssef Ould Mohamed, conservateur local des forêts, évoque qu’il serait « impossible que l’origine de ces départs de feux soit naturelle » tant les feux sont simultanés et dans différentes communes importantes de Kabylie, il s’agirait en fait selon lui « d’incendies criminels« . Les services concernés ouvriront des enquêtes afin d’élucider cette affaire.