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Interview : Aghilas Hached, directeur de l’organisme d’accompagnement scolaire Groupe Réussite

Initialement exclusivement dédié aux classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs et de commerce (les fameuses CPGE) à ses débuts en 2010, Groupe Réussite s’est peu à peu diversifié pour offrir à un plus grand nombre la même excellence d’accompagnement à travers des cours particuliers, stage intensif et cours en ligne. Des profs hautement qualifiés accessibles pour tous, afin que chaque cours dispensé soit un pas assuré vers la réussite.

Depuis ses débuts, plus de 2000 élèves ont été suivis en cours particuliers et 1500 en stage intensifs en prépa et lycée comme pour démocratiser un enseignement de qualité. Quelle meilleure excuse que la rentrée scolaire pour discuter d’éducation avec son fondateur ? 

Radio VL : Tout d’abord, comment est née l’idée de créer votre propre organisme de soutien scolaire si jeune ?

Aghilas Hached : L’aventure commence dans le cinquième arrondissement de Paris, sur les bancs du lycée Louis le Grand. Avec deux camarades, nous évoquions alors en plaisantant l’idée de créer un organisme de soutien scolaire. Quelques années plus tard, nous donnions de manière artisanale des cours aux élèves de prépa, et nous nous sommes vite trouvés à court de disponibilités. En 2010, l’activité se professionnalise et se pérennise avec la naissance de Groupe Réussite, un peu comme un rêve qui devient réalité, sans prévenir et aussi sans mesurer tout le travail que cela allait nécessiter. Il y avait une véritable demande des étudiants pour des cours particuliers en prépa scientifiques (Maths sup et Maths spé) et HEC (ECS et ECE), mais une demande qui restait encore insatisfaite, faute de professeurs à même de répondre aux exigences de travail spécifiques aux C.P.G.E. Nous bénéficiions à l’époque déjà d’un vaste réseau de professeurs diplômés de grandes écoles à l’instar de l’Ecole normale supérieure, Polytechnique ou encore Centrale (au début des amis). Ajoutant la réactivité et une parfaite connaissance des exigences des programmes, notre discours n’était pas celui d’un commercial cherchant à vendre des heures de cours coûte que coûte, mais celui d’un enseignant animé par l’envie de voir ses élèves réussir, ce qui plaisait fortement aux parents. Au vu de notre succès, en 2014, nous avons décidé de nous lancer dans les stages intensifs pendant les périodes de vacances scolaires et d’élargir notre savoir-faire aux petits frères et petites sœurs d’étudiants que nous avions déjà accompagnés, à savoir des lycéens de la seconde à la Terminale. Le lancement de la préparation au concours Post Bac (Avenir, Puissance 11, Access, Sésame…) marquant le dernier ajout d’une offre vouée à continuer de croître dans le futur.

RVL : A titre personnel, dispensez-vous encore des cours ?

AH : Au début en 2010, comme toute petite structure, j’ai dû mettre la main à la pâte, mais finalement en cours particuliers j’ai pu vite me consacrer à mon rôle de dirigeant, passant énormément de temps sur des questions administratives, de la relation client et du recrutement de professeurs. En 2014 au lancement de l’activité de stage, il a fallu par contre plus d’un an avant que je puisse me retirer complètement de l’équipe pédagogique. Les effectifs d’apprenants étant au début assez réduits, mon associé et moi-même devions exercer nos talents en maths et physique pour les maths sup et maths spé. Mon passé de khôlleur en prépa et de professeur vacataire à l’université Paris Dauphine m’avait permis de me maintenir en forme.

RVL : Quelle est la question qui revient le plus souvent de la part des parents ?

AH : Les parents ont besoin d’être rassurés, ils nous demandent souvent notre taux de réussite à tel examen ou tel concours… pensant être un critère objectif les aidant à faire leur choix entre plusieurs organismes. Mais finalement, cela n’a pas de sens de mesurer l’efficacité d’un accompagnement uniquement par ses résultats à des épreuves spécifiques, cela devient un argument marketing. Certains organismes arborent fièrement un taux de réussite de 97% sans trop expliquer à quoi cela correspond ou encore certaines prépas privées obtiennent des résultats exceptionnels en faisant passer les élèves susceptibles de faire tache aux concours sous une autre bannière (une sorte d’équipe réserve). Contrairement à certains établissements, Groupe Réussite accepte tout le monde, notre mission étant de faire progresser nos élèves, et non de défendre un quelconque prestige, c’est simplement une question d’éthique. Un fort taux d’admissibilité à Polytechniques par exemple, peut simplement vouloir dire qu’un établissement sélectionne les meilleurs. Finalement ce qui compte c’est le différentiel entre le niveau qu’un élève a en arrivant chez nous et son niveau en sortant. Cela se mesure finalement avec le taux de satisfaction client et plus précisément avec le taux de réinscription en stage par exemple. C’est ce qui nous différencie des gros acteurs qui font dans la quantité. Lorsque nous accompagnons un élève, nous souhaitons le suivre et l’accompagner dans la durée jusqu’à la mention très bien au bac ou jusqu’à l’intégration de l’ESSEC ou de Centrale.

RVL : Pourquoi les parents vous font-ils confiance ?

AH : La plupart des parents nous parviennent par le bouche à oreille en nous appelant directement. Lorsqu’une amie de la famille leur parle de nous, la glace est brisée, il suffit juste ensuite de maintenir cette confiance avec un accompagnement efficace de qualité, puis cela fait boule de neige et nos nouveaux clients deviennent à leur tour nos commerciaux. Cette proximité avec les parents et élèves, seul un organisme à taille humaine peut la faire valoir.

RVL : Pourquoi la France est-elle championne du recours au soutien scolaire en Europe ?

AH : Sans rentrer dans une analyse trop poussée, plusieurs facteurs tendent vers cette exception. Tout d’abord des réformes successives du système scolaire français ont nivelé les exigences vers le bas, ce qui touche directement les élèves du secondaire. Les exigences des prépas, elles, n’ont pas tellement évolué, créant ainsi un fossé entre le lycée et le supérieur. S’ajoute une crise de vocation des professeurs, l’éducation nationale recrutant des contractuels parfois pas impliqués ou dont ce n’est pas le métier, des effectifs surchargés… Aussi, un marché du travail en berne depuis 20 ans exerce une pression morale sur les parents, une angoisse entraînant une forme d’élitisme scolaire (il faut réussir) et conduisant à une inflation des diplômes. Le bac+5 s’est démocratisé et les établissements délivrant le grade de master sont devenus de véritables entreprises (grosse promo, sélection décroissante…). En France à 50 ans, on continue à se présenter avec son parcours académique comme étendard. Je répète souvent à des élèves de prépas, toujours déçus de ne pas « avoir fait mieux » aux concours que ce qui compte finalement seront les stages effectués, les expériences à l’étranger, le réseau professionnel. La réussite scolaire ne présage pas forcément d’une réussite future, il faut continuer d’apprendre tout au long de sa vie, de s’adapter. Internet est en train de casser l’ordre établi et une certaine forme d’aristocratie académique ou de vieilles institutions réservaient des postes à des diplômés bien précis.

RVL : Est-ce comme cela à l’étranger ?

AH : J’ai vécu au Canada et le monde du travail en Amérique est beaucoup plus pragmatique qu’en France. La question que se pose une entreprise en recrutant est : « est-ce que ce candidat peut nous apporter de la valeur? ». Au Canada, il y a une forte spécialisation à l’école et très tôt, alors qu’en France on continuera à faire de la philosophie et Français en classe prépas. Un héritage des Lumières mais qui accouche parfois de jeunes diplômés avec une tête bien faite mais pas forcément employable.

RVL : Concrètement comment faire une bonne rentrée scolaire ?

AH : Faire une bonne rentrée scolaire c’est d’abord passer de bonnes vacances d’été, reposantes avant tout. Je conseille toujours aux élèves de s’aérer l’esprit et surtout sans avoir mauvaise conscience. Se dépenser, faire du sport contribuera à une certaine endurance pendant l’année, être prêt pour la rentrée scolaire mais aussi pour la fin de l’année tel un coureur de fond. Une bonne coupure pour commencer tel un sommeil réparateur. Une fois bien décompressé, l’élève devra se remettre dans le bain progressivement, de l’ordre d’une heure par jour. On peut commencer tout simplement par lire les programmes officiels en maths, physique-chimie ou d’autres matières. Cela aide à se préparer, à situer les chapitres les uns par rapports aux autres, il y a une trame. L’élève aura beaucoup moins peur.

Ensuite, pourquoi ne pas acheter un livre sur la matière qui vous plait le plus, la physique par exemple, et commencer à lire le premier chapitre pour se familiariser tout en reliant les nouvelles notions à celles des années précédentes. Attention à ne pas s’arrêter à ce que l’on aime, il faut travailler ses points faibles également, ici revoir les chapitres de l’année précédente, inutile de se projeter pour le moment.

En langue étrangères et notamment l’anglais, l’élève peut commencer à lire de manière régulière des articles de grands médias internationaux sur Internet, des sujets traitant de l’actualité amélioreront aussi sa culture générale. Regarder le JT de la CNN en catch up sur leur site contribuera à une meilleure compréhension orale. Pour les plus jeunes, des dessins animés ou des séries, joindre l’utile à l’agréable.

Durant les deux dernières semaines avant la rentrée il conviendra de monter en puissance dans ses révisions, pourquoi ne pas travailler avec un camarade de classe afin de rester motivé ou suivre par exemple un stage intensif de pré-rentrée ?  Inutile de prêcher pour ma paroisse ici mais vous savez qui contacter si besoin est, Groupe Réussite évidemment. Pour finir sa préparation, il est important de faire un point d’organisation, de méthodologie de travail et de gestion du temps, le mot clé ici est optimisation des ressources, par exemple comment gérer son temps libre le soir et le week-end. Je conseille toujours à mes élèves d’apprendre à se connaître afin de mettre en place une méthode équilibrée de travail. Pour ceux qui ne sont pas motivés par un stage fin août avant la rentrée, nous organisons un stage à la Toussaint, un à Noël, un en Février et un à Pâques.

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