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Interview – Malo’ : « Pour cet album, j’y ai mis toute mon énergie, tout mon cœur »

Interview de Malo'

À quelques semaines de la sortie de son premier album « Be/Être », rencontre avec Malo’. Malgré son jeune âge, Malo’ vit pour la musique depuis de nombreuses années déjà. Fort de ses expériences, de ses collaborations et de sa passion, Malo’ veut livrer un premier album avant tout personnel.

 

On est à un mois de la sortie de ton album Be/Être, comme tu te sens ?

Très excité, très impatient. Ce qui est normal après avoir cuisiné cet album pendant autant de temps. Ça fait 4 ans qu’on est dessus donc on est forcément impatients de le sortir.

 

Ton dernier morceau c’était en 2013, comme expliques-tu un écart aussi important ?

J’ai plusieurs excuses. Premièrement je voulais vraiment prendre mon temps parce que c’est un album personnel. Pendant cette période, j’ai pu faire le point sur ma vie. J’avais plein de questions que je m’étais posé étant plus jeune, j’avais besoin de faire le point dans ma tête et dans mon cœur. Il y a eu aussi en 2013 un duo avec Noa Moon intitulé Paradise. Vu que le titre a bien marché, il y a eu à peu près un an de concerts promos. Après ça, j’ai rencontré Charlie Winston, avec qui je me suis super bien entendu. On est devenus amis et je me suis retrouvé à co-écrire un titre avec lui intitulé A Light, pour son album Curio City.

 

Justement venons-en aux collaborations. Il y a du beau monde à l’image de Charlie Winston et Jean-Louis Aubert. Ces deux artistes par exemple, comment tu les qualifierais ?

Tout d’abord ce sont deux parrains extraordinaires avec deux identités et deux personnalités différentes. Après, tout s’est fait de manière incroyablement naturelle. Jean-Louis avait découvert mon petit album The Old Way que j’avais fait dans ma chambre en Australie. Il a demandé à ce qu’on se rencontre. C’était incroyable de voir ça du haut de mes 18 ans : premier studio, qui plus est énorme, et une légende comme Jean-Louis Aubert qui arrive. Pour moi c’est le Mick Jagger de France, t’es impressionné. Au début on était timides, on ne se parlait pas et tout à coup il y a eu un déclic et on a parlé toute la nuit. On avait beaucoup de points communs, il y avait un feeling et il m’a dit que ça lui ferait plaisir de me filer un coup de pouce.

 

Et Charlie Winston ?

Ce que j’aime bien chez Charlie, c’est qu’il est d’abord devenu un ami, une rencontre humaine avant le côté professionnel. Bosser avec lui, c’est venu naturellement. J’adore la personne qu’est Charlie Winston, c’est quelqu’un de très agréable. Après avoir collaboré avec lui sur son album, on a continué à travailler en Angleterre sur des titres que j’avais écrits. C’est comme ça que la collaboration est arrivée.

 

Autre rencontre importante pour cet album, celle avec Pierre Guimard.

Je l’ai rencontré parce que je cherchais quelqu’un d’autre pour écrire sur d’autres titres. Je voulais une touche différente, quelqu’un qui est un peu geek des synthés et donc je suis tombé sur lui. Il est très fort, il a travaillé avec Lilly Wood and the Prick.

 

Beaucoup de collaborations et d’inspirations différentes mais ce nouvel album est avant tout personnel. On a donc 12 chansons et toutes sont là pour parler de toi, c’est ça ?

C’est un album qui s’est écrit dans la douleur mais aussi dans la joie. C’est mon vrai premier album donc je voulais vraiment me concentrer. Le premier, The Old Way, c’était plus un test, quelque chose que je voulais absolument faire depuis que j’avais commencé la musique. J’ai donc fait ça dans ma chambre avec tous mes instruments, de manière artisanale. Là, je me suis appliqué de toutes mes forces, j’y ai mis toute mon énergie et mon cœur dans cet album. C’était très important pour moi. Vu mon enfance compliquée, je me suis aussi dit que ça pourrait entrer en résonance avec d’autres personnes qui ont eu une jeunesse ou une vie atypique. Pour ces gens-là, j’espère qu’ils pourront s’y retrouver un peu dedans et en tirer une force, une lumière.

 

Peut-on dire que cet album est une manière pour toi de te raconter, d’affronter ton histoire ?

Je me suis toujours dit que j’irai jusqu’au bout, que j’accomplirai mes rêves. C’est pour ça qu’il y a cette dualité entre un côté sombre et un côté lumineux. Le côté sombre c’est mon enfance et le côté lumineux, tous les espoirs que j’ai toujours eu en moi. Mes parents étaient très jeunes quand ils m’ont eu et ils se sont séparés à ma naissance. Ma mère est partie en Australie. C’était peut-être à cause d’une erreur, aujourd’hui encore je ne le sais pas. En tout cas, je me suis dit « J’ai la chance de vivre donc autant la construire et faire quelque chose qui me fait plaisir ».

 

 

Ci-dessous, le clip de I Believed, l’un des titres phares de Be/Être.

 

 

Tu évoquais une dualité, ça tombe bien on la retrouve aussi dans ce double aspect français / anglais.

C’est ça, ce sont deux univers, deux cultures. J’ai grandi en France avec mon père et je suis parti en Australie rencontrer ma mère. C’est aussi cette dualité qui fait que je sois bilingue, que j’ai étudié dans les deux pays. C’est un juste milieu de ce que je suis jusqu’à présent.

 

Ce qui est assez fou, c’est que tu as 12 titres dans cet album : 6 titres anglais et 6 titres français…

Ouais c’est assez dingue, même le titre Be/Être ce n’était pas forcément supposé qu’il s’intitule ainsi. On enregistre toujours 15-20 titres au total. Quand j’ai commencé à construire mon tracklisting, j’ai choisi de sélectionner 12 titres et sans faire exprès ça faisait 6 anglais et 6 français. Ça représentait parfaitement ce que j’étais, un équilibre, d’où le Be/Être.

 

Tu l’as dit tout à l’heure, tu fais de la musique depuis longtemps, depuis que tu as 7 ans. Si je te demandais de choisir ton souvenir le plus marquant, lequel ce serait ?

J’ai un souvenir qui m’a fait me rendre compte que j’étais fait pour ça. Mon père était guitariste, il manageait aussi des groupes et du coup j’ai grandi au rythme des tournées et des festivals. Quand j’avais 7 ans, il y avait une date estivale à Bergerac. En plein concert, les membres du groupe que manageait mon père m’ont attrapé et m’ont mis sur scène. J’avais écrit un tout petit papier qui mélangeait deux langues, une sorte de « yaourt » anglais/français. Ils se sont mis à jouer derrière et là j’ai vu mon père s’illuminer comme jamais je l’avais vu s’illuminer. Même tête baissée, je ressentais l’attention des gens, l’amour du public et j’avais envie de leur en donner moi aussi. Je me suis dit que c’était le seul endroit où je me sentais le mieux.

 

Un amour du public que tu vas pouvoir continuer à partager. Quel est ton programme dans les jours à venir ?

Après l’album, il y a quelques dates cet été dans le sud de la France puis la tournée dans tout le pays. J’ai hâte parce que j’ai la chance d’avoir un peu d’expérience dans ce domaine. Le fait d’avoir participé aux tournées de Charlie Winston et celles des Insus m’a bien aidé. D’ailleurs, je pense qu’il y aura quelques dates avec les Insus cet été. J’ai vraiment hâte parce que la scène c’est l’endroit où on peut s’exprimer à 100%. Le concert pour moi c’est avant tout une alchimie, un échange et ça doit te faire voyager.

 

Dernière question : tu as passé 4 ans sur cet album, combien tu en prévois pour le prochain ?

20 ans (Rires)… Non on va d’abord voir comment ça se passe avec celui qui arrive. Mais honnêtement, le prochain est déjà bien avancé : j’ai déjà écrit quelques morceaux et peut-être qu’il pourrait arriver très rapidement après Be/Être. Je suis déjà très impatient de sortir la suite.

 

 

L’après-midi touche à sa fin, il est donc temps de quitter Malo’. A un mois de la sortie de Be/Etre, le jeune homme est fin prêt. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Quoi qu’il en soit, nul doute qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Malo’.

 

 

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