Lors d’une interview pour le Parisien, le chef de l’Etat a affirmé sa volonté de « continuer » à emmerder les personnes non-vaccinées.
Alors que l’examen du projet de loi sur le pass vaccinal est actuellement en débat à l’Assemblée Nationale, le président Emmanuel Macron a répondu mardi aux questions des lecteurs du Parisien – Aujourd’hui en France. Interrogé à propos de l’écologie, de la santé ou encore des élections présidentielles 2022, il est passé par tous les sujets possibles. Dont le sujet sensible des antivax. À ce propos, le discours du chef de l’exécutif a été plutôt direct : « Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout« . « C’est ça, la stratégie » a-t-il ajouté. Une phrase choc qui n’a pas manqué de faire réagir dans l’hémicycle et sur les réseaux sociaux.
Selon ce dernier, « plus de 90% » de la population ont adhéré à la vaccination contre une « toute petite minorité réfractaire » qui sape « ce qu’est la solidité d’une nation« . C’est pour cette raison que le gouvernement souhaite mettre « une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale« , a-t-il expliqué.
Les débats de nouveau suspendus à l’Assemblée
Dans une ambiance électrique au palais Bourbon, l’opposition a crié au scandale après avoir pris connaissance des déclarations tenues par le président de la République. Marc Le Fur, le président de séance, n’a eu guère d’autre choix que de suspendre les débats : « Les conditions d’un travail serein ne sont pas réunies« . D’après le député Pascal Brindeau (UDI), « un président ne devrait pas dire ça« . Les élus d’opposition ont alors exigé la venue du Premier ministre Jean Castex, afin qu’il s’explique sur ces fameux propos. Finalement, ce dernier n’est pas venu.
« Indigne », « consternant », « fou »
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités politiques et candidats à la présidentielle se sont empressés de condamner fermement le discours du chef de l’Etat. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan… Le président s’est attiré les foudres de la majorité des acteurs de la politique française.
Invité sur le plateau de France 2 ce mercredi matin, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a appelé Macron à exprimer ses regrets ou non : « Le Président de la République s’exprime parfois de façon soutenue, parfois de façon familière. C’est lui qui dira s’il regrette« . Tandis que Valérie Pécresse s’est dite « indignée » et demande à « mettre fin à ce quinquennat de mépris » sur CNews.
Un pas de plus vers la présidentielle ?
Si certains ont perçu les paroles d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés comme un acte immoral, d’autres ont interprété cela plutôt comme un pas de plus vers sa candidature à la présidentielle 2022. « Ce n’est pas une petite phrase, c’est un raisonnement (…) Il y va fort mais il faut nommer le mal. Notre électorat est 100% pro-vax et ne comprend pas les non vaccinés« , a déclaré un conseiller du président mardi soir sur FranceInfo. Une phrase qui n’aurait donc pas été sorti par hasard.
Par ailleurs, au cours de son entretien avec le Parisien, le résident de l’Elysée a évoqué pour la première fois sa probable candidature à l’élection présidentielle : « Il n’y a pas de faux suspense. J’ai envie. Dès qu’il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j’aurai clarifié ce sujet, en moi-même et par rapport à l’équation politique, je dirai ce qu’il en est avec la même liberté, car je ne veux rien m’interdire« .