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Jair Bolsonaro positif au Covid-19, rien ne change pour autant

Le président brésilien Jair Bolsonaro a été testé positif à ce qu’il qualifiait il y a quelques mois de « petite grippe ». Cela ne l’empêche pas pour autant de continuer de minimiser l’épidémie, alors que son pays s’enfonce toujours plus dans la crise.

Sa manière de l’annoncer a été parfaitement représentative de son attitude depuis le début de l’épidémie. Mardi 7 juillet, le président d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro a annoncé à la télévision brésilienne qu’il avait testé positif au coronavirus. Et pour montrer que cela ne l’empêchait nullement d’être au meilleur de sa forme, et qu’il n’allait pas se laisser malmener par ce qu’il considère comme « une petite grippe », le président a tout simplement retiré son masque et n’a pas hésité à interpeller les quelques journalistes présents face à lui lors de cette allocution, à Brasilia.

A lire aussi : Coronavirus : l’épidémie s’accroît en Amérique du Sud

« Pas la peine de paniquer »

Tout en affirmant qu’il allait « parfaitement bien », Jair Bolsonaro a apparemment décidé de maintenir sa position quant à l’épidémie : « En tant que président, je suis toujours en première ligne. La vie continue, il faut faire attention avec les personnes âgées, mais pas la peine de paniquer« . Pour rappel, le Brésil est le deuxième pays du monde le plus touché par le coronavirus, non seulement en nombre de cas (1,6 millions de contaminés) mais aussi en nombre de morts (plus de 66 000 décès). Des chiffres visiblement insuffisants pour l’homme politique de 65 ans, qui n’a cessé depuis la découverte du premier cas de Covid-19 le 26 février à Sao Paulo, de minimiser l’étendue de la crise sanitaire. Dans une autre vidéo, il s’est filmé en train de prendre de l’hydroxychloroquine, remède miracle contre la maladie selon lui.

Évangélisme et complotisme

Le 24 mars, alors que l’épidémie faisait des ravages dans le monde et poussait de nombreux pays à se confiner, le président brésilien qualifiait la maladie de “petite grippe” et n’hésitait pas à dénoncer les mesures de confinement prises par certains Etats et municipalités de son pays, en les comparant à une “politique de la terre brûlée”. Cette ligne directrice, il la maintiendra tout au long de la crise, en rejetant fermement l’idée d’un confinement au nom de la santé économique de son pays, mais surtout en raison de son attrait pour un discours souvent proche des sphères religieuses et complotistes. Arguant régulièrement la foule sans masque et n’hésitant pas à passer du bon temps en jet-ski pendant que son pays s’enfonçait dans la crise, Jair Bolsonaro a toujours conservé sa position, refusant les alertes des principales institutions médicales, et en remettant l’avenir de son pays entre les mains de Dieu. Après s’être séparé de deux ministres de la Santé et avoir très largement édulcoré une loi censée rendre le port du masque obligatoire sur l’ensemble du territoire, le président Bolsonaro est donc à son tour, tombé malade. Qu’on y croit ou pas, le karma parfois…

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