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Jean-Marc Dumontet : « Mon meilleur rôle c’est de faire émerger des talents » | Tout Pour Réussir

Jean-Marc Dumontet

Tout Pour Réussir, dix minutes d’interview avec Saad Merzak, chaque mardi. Un retour sur la carrière d’une personnalité du monde médiatique, artistique ou économique, et les raisons de leur succès. Aujourd’hui Saad reçoit le célèbre producteur de spectacles Jean-Marc Dumontet. Il produit les spectacles de Nicolas Canteloup, Bérengère Krief ou encore Alex Lutz, est propriétaire du Point-Virgule, du Grand Point-Virgule, du Bobino et enfin du Théâtre Antoine en association avec Laurent Ruquier.

Saad Merzak : Vous avez plusieurs casquettes, vous êtes producteur de spectacles, patron de théâtre et parfois vous produisez pour la télévision. Finalement, c’est quoi votre meilleur rôle ?

Jean-Marc Dumontet : Mon meilleur rôle c’est d’en avoir plusieurs et c’est d’essayer de faire émerger des talents, de les faire grandir et puis d’avoir plein de bonheur sur scène ou à la télé. Moi j’ai la chance de faire un métier qui me passionne, donc ce qui m’intéresse c’est d’être fier de mes projets et puis de les voir grandir, grandir, grandir.

SM : Avec tous ces projets finalement, à quoi ressemble votre journée de travail ?

JMD : Ma journée est diverse, elle est très souvent le soir, évidemment je suis en spectacle et puis ma journée c’est aussi celle d’un chef d’entreprise parce qu’il faut mettre tout ça en musique. Ca exige beaucoup d’organisation et ça exige surtout de maitriser des chiffres, de maitriser des entreprises pour qu’elles continuent à se développer sans difficultés et qu’on puisse en permanence croître.

SM : Vous produisez de nombreux talents tout au long de l’année. Sur quels critères les sélectionnez-vous ?

JMD : Je cherche des gens originaux qui sont différents, qui ont un propre personnage, qui ne ressemblent à personne d’autre ça c’est le premier critère. Ensuite je recherche qui sont capable de se remettre en cause, de travailler, d’être à l’écoute, d’être humble parce que le talent sans travail ça ne marche pas. Donc c’est un savant mélange de talent, il faut qu’il y ait du talent, c’est le préalable, c’est la première pierre et cette première pierre elle doit être accompagnée de pleins de pierres pour que l’édifice soit stable et que la maison soit belle.

SM : La plupart des humoristes rêvent de faire carrière dans le cinéma. Est-ce que c’est aussi un de vos rêves en tant que producteur ?

Pas du tout. D’abord il y a plein d’humoristes qui sont très contents sur scène, maintenant les humoristes ont envie d’une carrière plurielle. Je ne sais pas s’ils sont tous fascinés par le cinéma, moi je connais plein d’artistes qui font des aller-retours.

La scène est beaucoup plus exigeante mais vous avez une vraie rencontre avec le public, vous avez une vraie mise en danger qu’il n’y a pas au cinéma. Moi mon rôle et ce que je sais très bien faire, en tout cas je pense, c’est la scène donc pour l’instant je ne suis pas allé au cinéma. Je crois que dans la vie il faut savoir bien définir votre cœur de métier et s’y maintenir.

SM : Justement revenons quelques années en arrière, vous avez débuté votre carrière dans le journalisme. Pourquoi ne pas avoir persévéré dans cette voie ? Ce n’était pas justement ce cœur de métier que vous vouliez ?

JMD : J’ai beaucoup aimé ça, j’ai beaucoup écrit, j’écrivais 15 papiers par mois, c’était quand j’avais 20 ans, pendant mes études en plus et j’étais très influencé. Je travaillais au quotidien de Paris principalement et il y avait deux figures tutéllaires qu’étaient Phillipe Tesson, mon patron, et puis Dominique Jamet qui était un grand journaliste que je connaissais et je trouvais que j’avais beaucoup moins de talent qu’eux. Comme j’avais envie d’aller le plus loin possible, je me suis dit « T’as quand même pas leur armes », je crois que ça m’a peut-être dissuadé.

SM :Après il y a eu le côté businessman qui est revenu chez vous puisque vous avez aussi fait fortune grâce à une entreprise de pin’s. Racontez-nous un peu cette histoire…

JMD : J’avais une agence de communication et en 91-92, c’est-à-dire il y a un siècle, il y a 25 ans, je me suis rendu compte que ce petit objet avait un bel avenir donc j’ai beaucoup recruté, on s’est retrouvé à 30, j’ai ouvert à Bruxelles, à Barcelone et on a beaucoup fabriqué pendant 2-3 ans, ce qui m’a permis de gagner beaucoup d’argent et cet argent ensuite je l’ai investi dans beaucoup de secteurs, j’ai investi dans le théâtre puisque j’ai produit une pièce qui s’appelait La Java des Mémoires en 93.

J’ai investi ensuite dans un journal économique que j’ai possédé pendant 8 ans jusqu’en 2000 et j’ai investi aussi dans des restaurants puisque j’ai créé des restaurants à Bordeaux. Voilà j’ai été multi-tâches et au fond ça a été un point de départ le fait de gagner de l’argent, de monter des entreprises qui marchaient, ça a été le point de départ de pleins d’aventures car au fond l’argent est un carburant absolument nécessaire.

C’est pas mon objectif de faire de l’argent mais c’est une chose que j’ai su faire, tant mieux mais j’aime pas assez l’argent. Mais en revanche ça m’a vraiment permis d’avoir des moyens pour développer pleins de projets.

SM : Pour concrétiser vos rêves. Cette année on vous a beaucoup vu sur les plateaux de télévisions car vous avez affiché publiquement votre soutien à Emmanuel Macron. N’est-ce pas dangereux de soutenir une personnalité politique lorsqu’on vient du milieu artistique ?

JMD : Je m’en moque totalement je pense que les citoyens doivent s’investir en politique et c’est ça qui me plaisait notamment dans la démarche d’Emmanuel Macron.

Je pense qu’on est tous responsables de l’avenir de notre pays à notre tout petit niveau et j’en ai assez de gens et de citoyens désabusés dans une France morose et quand j’entendais les discours de Macron ça me donnait envie de m’engager, c’est ce que j’ai fait et j’incite les gens à le faire parce que la politique ça nous concerne tous donc au lieu d’avoir une sempiternelle « Tous pourris » et d’avoir de la défiance et de la méfiance injustifiée à l’égard de la classe politique, il faut aussi savoir s’engager, c’est un devoir de citoyen donc je n’ai aucun mal à m’engager, à moi de poursuivre mon chemin par ailleurs.

SM : Après la production de spectacles, après le fait d’être propriétaire de théâtres, les pin’s, le journalisme, est-ce qu’une carrière en politique, je ne sais pas ministre de la culture, c’est un poste qui pourrait vous plaire ?

JMD : Ça veut rien dire parce que c’est très prétentieux de dire ça. Il faut avant tout qu’on vous le propose or on me l’a pas proposé donc voyez que c’est très prétentieux d’en parler.

L’aventure d’Emmanuel Macron je la trouve enthousiasmante, exaltante, je ne me suis pas du tout positionné à ses côtés pour avoir un poste mais pour essayer modestement de contribuer à cette campagne, voilà c’était sans arrière-pensée et j’ai jamais imaginé que je pourrais avoir une suite avec lui, ce qui me rend très serein et me rendait tout à fait libre à ses côtés.

SM : En tant que patron et homme d’affaires, qu’est-ce que vous faites quand vous ne travaillez pas ?

JMD : Je travaille quand je ne travaille pas.

SM : Par exemple cet été, qu’est-ce que vous allez faire au mois d’août ?

JMD : Au mois d’aout normalement je prends trois semaines parce que je pars toujours aux Etats-Unis, j’aime bien l’énergie que je trouve là-bas et j’aime bien surtout faire une halte à New-York pendant une semaine pour voir beaucoup de spectacles.

SM : Donc vous travaillez en fait ?

JMD : Non je ne travaille pas parce que j’ai la chance d’avoir un métier qu’est tout à fait passionnant où vous pouvez rassasier toutes vos curiosités donc j’en profite, surtout sur d’autres terrains.

SM : Avec tout ce que l’on vient de dire, c’est quoi finalement votre meilleure réussite professionnelle et votre meilleure réussite personnelle ?

JMD : J’ai pas de réussite professionnelle parce que tous les jours on se remet en cause et tous les jours, il faut redémarrer donc je pense que le jour où on croit qu’on a réussi, on est prêt à échouer.

Voilà j’ai la chance d’être très insatisfait, de toujours voir ce que je dois améliorer, ce que je dois faire donc j’ai pas de réussite, j’ai jalonné ma carrière professionnelle d’un certain nombre de satisfactions, de choses qu’il faut que je continue à faire grandir et je suis toujours dans cette optique. C’est toujours demain qui m’intéresse.

Le jour où je penserai avoir réussi, je serai prêt à échouer donc j’ai pas envie de ça et ensuite en terme personnel, je suis gâté par la vie, j’ai beaucoup de chance et je suis gâté par une famille qui me comble.

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