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Jeunesse : Quand la pandémie de coronavirus entrave l’accès aux emplois saisonniers

Suite à la crise mondiale liée à la propagation du Covid-19, le choc économique planétaire est désormais inévitable. Il touche dès à présent les emplois français et notamment les jobs saisonniers.

Qu’est-ce qu’un emploi saisonnier ?

Selon le Ministère du Travail, le travail saisonnier correspond à :

 » L’éxécution de tâches normalement appelées à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, en fonction du rythme des saisons ou des modes de vie collectifs. »

Il peut correspondre à un CDD (Contrat à Durée Déterminée), une succession de contrats saisonniers et peut avoir une clause de reconduction.

Zoom sur la place de l’emploi saisonnier en France

Pour comprendre la situation de l’emploi saisonnier en France, la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) a publié récemment une étude sur la question. Cette dernière fut établie à partir des DSN (Déclarations Sociales Nominatives). Autrement dit, ce sont des fichiers mensuels donnés par les employeurs et nécessaires pour la protection sociale des salariés.

Ces recherches établissent un large panorama des jobs saisonniers entre les mois d’avril 2018 et mars 2019. Au total, c’est près de 1.050.000 personnes qui ont signés un contrat saisonnier durant cette période. Pour mieux comprendre l’état du marché de l’emploi saisonnier en France, voici quelques chiffres clés.

800.000

C’est le nombre de saisonniers ayant travaillé dans la restauration, l’hôtellerie et le secteur des loisirs durant cette période. Ces catégories d’emplois saisonniers se concentrent dans les zones les plus touristiques. On trouve les régions côtières avec notamment la Côte d’Azur, les zones montagneuses avec les Alpes en particulier et les espaces viticoles comme en Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie ou le Grand-Est.

25%

C’est la proportion, sur l’ensemble des emplois saisonniers, de travailleurs tournés vers l’agriculture entre avril 2018 et mars 2019. Au total, cela représente plus d’un tiers des salariés agricoles en général. Les périodes d’activités saisonnières se déroulent majoritairement entre juillet et septembre. Le domaine viticole et celui de la récolte et de la culture de fruits et légumes concentrent la plupart des emplois saisonniers.

15%

C’est le nombre de saisonniers travaillant dans le commerce.

10.000

Dans les DROM, on compte environ 10.000 travailleurs saisonniers essentiellement tournés vers le tourisme.

2 mois

C’est la durée moyenne d’un contrat saisonnier selon la DARES.

55% et 45%

Parmi les travailleurs saisonniers, 55% d’entre eux complètent cette activité avec au moins un autre emploi salarié privé durant le reste de l’année contre 45% qui n’ont pas d’autre contrat le reste du temps.

Ces données, émises par la DARES, permettent de faire un tour d’horizon de la situation des emplois saisonniers en France. Cependant, la pandémie de Covid-19 a considérablement impacté négativement le marché de l’emploi et à travers lui les emplois saisonniers.

Être travailleur saisonnier à l’heure du coronavirus ou la quête (presque) impossible

Elles sont cinq, âgées de 18 à 20 ans, à avoir témoigné pour VL Media de leurs expériences quant à la recherche d’un emploi saisonnier en 2020. Toutes étudiantes, certaines d’entre elles ont commencé à postuler auprès de plusieurs entreprises depuis le début de l’année.

C’est le cas d’Alicia, 18 ans, originaire du Doubs et en première année de prépa littéraire. Depuis le mois de janvier, elle a envoyé une multitude de CV à des entreprises et à des agences d’intérim qui lui répondaient alors que sa démarche était trop prématurée. Ainsi, comme Clémence ou Cynthia, elle commença véritablement ses recherches entre le mois de mars et de mai.

S’adressant à des usines en passant par les fast-foods et les centres de loisirs, ces cinq étudiants tentèrent de se faire embaucher partout où il leur serait possible de l’être. Pourtant, à l’image de nombreux jeunes de leur âge cherchant un emploi durant les vacances, elles se heurtèrent à un silence total ou reçurent quelques réponses négatives.

La plupart des jeunes le reconnaissent, cette situation inédite est due à la pandémie de Covid-19.

S’il n’est pas simple pour les étudiants de trouver un emploi durant les vacances scolaires, la crise sanitaire semble avoir considérablement aggravé le phénomène. Maëlle, 20 ans et étudiante en droit, a quant à elle le BNSSA, c’est-à-dire un brevet d’État reconnaissant son aptitude à assurer la sécurité et le sauvetage en milieu aquatique. Grâce à cette compétence, elle parvenait chaque année à travailler dans une piscine municipale. Mais le contexte actuel n’épargne personne et il semble désormais que même les qualifications ne soient plus suffisantes pour être embauché.

Ce manque de postes saisonniers s’explique notamment par la paralysie des commerces et espaces touristiques durant le confinement et qui ne peuvent à présent plus se permettre de recruter. Seul le monde agricole maintient sa demande de saisonniers mais tous les jeunes, en fonction de leur lieu de vie, ne peuvent y répondre.

Pour espérer décrocher un emploi saisonnier, deux solutions s’offrent aux étudiants et lycéens. La première est d’intensifier ses recherches. Si envoyer ou amener directement son CV là où on souhaite travailler est une option, chercher sur des applications mobiles ou des sites spécialisés devient un moyen encore plus rapide et efficace pour arriver à ses fins. Il y a les plus célèbres comme Linkedln, Indeed ou encore Monster. Mais l’univers des sites de recherches d’emploi est bien plus vaste comme en témoigne Clémence, étudiante en LEA :

 » J’ai cherché sur Jooble, Animjobs, Yoopies et même sur les annonces du ministère de l’Agriculture (…) « 

La deuxième solution, envisagée par certains et repoussée par d’autres, est le piston. Ce phénomène définit le fait qu’un proche va fortement appuyer notre candidature ou directement nous embaucher dans l’endroit où il travaille. Bien qu’inégalitaire envers les autres candidats, le piston permet pour certains dans un contexte tel que celui que nous connaissons d’accroître ses chances d’obtenir un job saisonnier. Encore faut-il avoir le réseau nécessaire ou des emplois proposés qui correspondent à nos dates de disponibilité. Ce n’est par exemple pas le cas de Joanne, 20 ans et à la recherche d’un emploi depuis janvier.

La crise sanitaire que nous vivons complique donc le marché de l’emploi saisonnier et touche donc autant ceux pour qui le travail est une nécessité financière que ceux qui veulent simplement se payer des vacances. Si aucune étude n’a pour le moment été publiée à propos de ce phénomène, il est certain qu’il est une des suites des difficultés économiques que connaît le pays depuis la crise liée au Covid-19.

Crédits photo : France Stratégie

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Maëva, 20 ans Journaliste VL Média Bordeaux
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