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Joe Biden : le bilan de ses 100 premiers jours au pouvoir

Hier soir face au Congrès, Joe Biden a fêté ses 100 jours à la Maison Banche. Le 46e président des États-Unis a adressé un discours plein d’ambition, saluant un pays à nouveau debout après une série de crises.

Joe Biden ne peut pas plus s’éloigner du surnom que Donald Trump lui avait attribué, « Joe l’endormi ». Au pouvoir depuis janvier 2021, le locataire de la Maison Blanche démarre son mandat en trombe. Les sondages menés par le Centre de recherche démocratique Jeff Horwitt of Hart et l’Institut républicain Bill McInturff rapportent 61% d’opinions favorables pour Joe Biden. Pressé par les élections de mi-mandat de 2022 des deux chambres du Congrès, ce dernier redonne au pays l’unité qu’il manquait sous Trump.

« America is back »

Le jour de son investiture, Biden signe pas moins de 17 ordonnances. La première préconise le port du masque à l’ensemble des citoyens américains. Il ne s’agit que du début. À son arrivée à la Maison Blanche, les États-Unis viennent de passer le cap des 400 000 morts. Biden impose une quarantaine aux voyageurs et lance la plus grande campagne de vaccination de l’histoire du pays.

L’objectif de 100 millions d’américains vaccinés en 100 jours est plus qu’atteint : il est doublé. C’est 210 millions de doses qui sont administrées, mieux que n’importe quel pays.

 » Il y a 100 jours, les maisons américaines étaient en feu. Nous devions agir, alors nous avons débuté le plan de relance, administré plus de 200 millions de vaccins, envoyé plus de 160 millions de chèques de soutien, livré de la nourriture, aidé des millions pour payer leur loyer
et prêté de l’argent au petites entreprises « 

De plus, Joe Biden a réussi à faire adopter via le Congrès son plan de relance de 1900 milliards de dollars, remettant en avant la classe moyenne américaine.

 » L’économie américaine a progressé de 6,4% lors du premier quart de 2021. Merci, président Biden ! « 

Concernant les relations internationales, Biden s’éloigne encore plus de son prédécesseur. Le président annule le « Muslim ban » mise en place par Trump. Cette mesure interdisait l’accès au territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane.

Il annonce également le retour de son pays dans l’accord de Paris sur le climat, le retour au sein de l’OMS ainsi que le qu’au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.

 » L’Amérique est de retour. Nous avons rejoins l’accord de Paris et nous sommes prêts à rallier le monde pour freiner la crise climatique. Allons-y. « 

Le retrait des troupes d’Afghanistan est un sujet qui a été abordé à de nombreuses reprises, notamment lors du passage de Biden à la vice-présidence sous Obama (2009-2017). Toutefois, jamais le projet n’avait été sérieusement envisagé. C’est pourtant chose faite aujourd’hui. Le 11 septembre 2021 au plus tard, les troupes américaines et de l’OTAN auront totalement quittés le sol afghan. Cette décision, non sans controverses, met fin à la plus longue guerre de l’Amérique.

Enfin, le 24 avril, les États-Unis ont officiellement reconnu le génocide arménien. Aucun président n’avait osé, de peur de susciter le courroux d’Ankara et d’Erdogan. Cela a d’ailleurs été le cas à l’annonce américaine.

Joe Biden, président ambitieux

Évidemment, le président ne sera pas seulement jugé sur ses 100 premiers jours mais sur l’intégralité de son mandat. Ses débuts prometteurs annoncent une véritable révolution américaine et le président ne s’en cache pas.

Après son plan de relance de 1900 milliards de dollars approuvé par le Congrès, le président a tout de suite fait part d’un projet similaire. 6000 milliards de dollars feraient partie d’un nouveau plan de relance. Celui-ci concerne les infrastructures et l’intervention de l’État fédéral. Biden se positionne encore plus en hériter de Franklin Delano Roosevelt, artisan du New Deal après la Grande Dépression.

Face aux tensions du procès de Derek Chauvin, meurtrier de George Floyd, et tant d’autres affaires d’injustices racistes, il avait également signé un série de décrets visant à réduire les discriminations. Jugés insuffisants par la majorité des noirs-américains, le président américain a promis d’en faire « beaucoup plus » contre le « racisme systémique ». Un projet de loi visant à reformer la police sera bientôt présenté au Congrès.

L’occupant du bureau oval s’est également attaqué aux problèmes liés aux armes à feu. Après les tueries en masse de Boulder, d’Orange et d’Atlanta, ce sont les « armes fantômes » qui sont dans le collimateur du président. Ces armes « fait maison » ne possède pas de numéro de série et leur circulation est en pleine croissance. Assemblées à l’aide d’une imprimante 3D ou à partir de pièces détachées disponibles sur internet, ces armes sont intraçables.

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Joe Biden n’a pas non plus peur de se frotter aux autres grand dirigeants. Après avoir qualifié Vladimir Poutine de « tueur », il avait déclaré que le président chinois Xi Jinping n’avait aucune « once de démocratie en lui ». Il tient également tête au dirigeant turc, Recep Tayyip Erdogan.

Une présidence non sans difficultés

Cependant, l’ancien vice-président ne dispose pas du soutien total du Congrès. C’est la majorité relative qui s’applique pour voter des lois, soit 67% des sièges. Le Sénat se compose de 50 démocrates et 50 républicains. Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente peut donc faire basculer les décisions en faveur du président. À la Chambre des Représentants, on compte 218 démocrates et 212 républicains. Difficile donc, d’obtenir deux tiers des voix pour des grands projets de lois, comme son nouveau plan de relance par exemple.

De plus, certains démocrates modérés ne suivent pas Biden dans toutes ses idées. La marge de manœuvre est très faible en ce qui concerne la législation et la régulation des armes à feu par exemple. Joe Biden a d’ailleurs dû abandonner certains projets, comme celui de doubler le salaire minimum.

« L’Amérique est toujours aussi divisée, toujours sur les mêmes thèmes et toujours de la même façon », explique Jean-Éric Branaa, biographe du président américain. Ce dernier dispose tout de même d’un avantage selon le biographe : le temps le presse. Son âge et l’approche des élections de mi-mandat lui mettent la pression pour faire avancer le pays dans la bonne direction le plus vite possible. « Joe Biden ne se représentera pas, quoiqu’il en dise. Contrairement à ses prédécesseurs, il n’a pas la pression du compteur de la popularité. Il a les coudées franches et ça, c’est sa grande force ».

À lire aussi : Coronavirus : le festival Burning Man aux États-Unis annulé

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