Alors que le déploiement de la 5G dans l’hexagone ne saurait tarder, les débats n’en finissent pas. Mais quelles sont les raisons de cette polémique ?
La réseau 5G, plus rapide et efficace que son prédécesseur, fait déjà ses premiers pas en France et dans d’autres pays du monde. Le calendrier européen prévoit des offres commerciales de la part des quatre opérateurs téléphonique pour la fin d’année. Seulement, la polémique autour de ce réseau du futur ne cesse d’enfler.
Ces avantages ne cessent d’être édulcorées, mais ses conséquences interpellent également. En terme de capacité de téléchargement, de latence, de densité et d’efficacité vis-à-vis des autres réseaux ne peut être contredit. A tel point que ce nouveau réseau, une fois déployé, pourra être aussi bien utilisé dans la téléphonie que le secteur industriel ou automobile. La véritable révolution ne se trouve donc pas dans nos portables. Mais certaines questions restent encore en suspens. Et il va falloir se montrer patient, car ce n’est pas tout de suite que la 5G remplacera totalement la 4G et la 3G.
Bouygues, Free, Orange et SFR sont en lice pour obtenir des blocs de fréquence auprès de l’Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques). La mise aux enchères se déroulera en septembre. Et il semblerait que certains industriels soient déjà eux-aussi intéressés… Seulement, ses possibles conséquences notamment sur l’environnement et la santé interrogent.
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Un réseau d’espionnage ?
On parle même de danger pour nos données. Mais pourquoi ? Huawai, une marque chinoise de la téléphonie est au coeur des débats, et ce, depuis déjà quelque temps.
Après avoir poursuivi la firme pour « espionnage industriel« , les Etats-Unis l’ont exclu du marché de la 5G. Les Américains craignent en effet que derrière cette firme se cache une opportunité d’espionnage de la Chine. Pour réponse, Huawei a dénié toutes ces accusations. Dernièrement, Le Monde a confirmé que le Royaume-Unie allait poursuivre la même stratégie. La firme chinoise sera bientôt totalement exclue de son réseau 5G. Le ministre chargé de la culture et du numérique avait alors décrété, que par souci de sécurité, il était préférable que « les opérateurs cessent d’utiliser les équipements Huawei pour construire le futur réseau 5G britannique« .
Qu’en est-il de la France ? Si l’hexagone ne poursuit pas à la lettre cette même stratégie, il ne se montre pas moins méfiant. Le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a précisé dans une interview accordée à Franceinfo qu’il n’y aurait aucune « discrimination à l’encontre de quelque opérateur que ce soit‘ ». Pour autant, les règles d’encadrement seront strictes afin d’assurer la « sécurité nationale« . Ainsi, l’Europe, sans pour autant fermer les portes à Huawai, se montre tout de même hésitante et d’importantes restrictions se mettent peu à peu en place.
Un danger pour la santé ?
En février 2020, la plateforme toulousaine MySmartCab a lancé une pétition adressée aux quatre opérateurs de la téléphonie. Le 23 juillet dernier, ces lanceurs avaient déjà réussit à réunir plus de 50 000 signatures. Ils insistent sur 5 points : la santé, le droit au respect de la vie privée, la liberté de choix, le respect de l’environnement et le droit à la réalité « pour vivre le monde réel et non un internet des objets »
En début d’année, deux associations, inquiètes des dangers de la 5G, ont déposé un recourt devant le Conseil d’Etat. Si l’Anses a précisé ne pas voir « en quoi les signaux de la 5G seraient fondamentalement différents et plus dangereux que ceux de la 4G« . L’agence prévoit un rapport pour le premier semestre de 2021.
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Dernièrement, sous l’impulsion de son président, l’Assemblée corse a voté une demande de moratoire sur le déploiement de la 5G sur son territoire. Avant de se prononcer, les Corses souhaitent détenir tous les éléments de réflexion. Les élus ont exprimé leur droit « d’avoir tous les éléments d’appréciation pour prendre position sur cette nouvelle technologie« .
Pour le moment, la France a implanté 500 stations expérimentales sur son territoire a annoncé Numérama. Mais il faudra attendre encore plusieurs années avant que ce réseau soit entièrement implanté. L’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) prévoit de remettre une nouvelle étude d’impact de la 5G pour 2021.