A l’occasion de la diffusion de la nouvelle série de Michael Hirst sur Billy The Kid, retour sur la chevauchée musicale de ce bandit bien connu des westerns.
[« SérieFonia : Season IV : Opening Credits » – Jerôme Marie]
[Extrait Sonore « Young Guns II »]
[« Blaze of Glory, Young Guns II – Billy Get Your Guns » – Jon Bon Jovi]
En 1990, Jon Bon Jovi signait l’album concept Blaze of Glory, dont l’intégralité des chansons étaient inspiré par le film Young Guns II, avec Emilio Estevez dans la peau du légendaire Billy the Kid. C’était frais, c’était fun. Une vraie proposition dont nous reparlerons d’ici quelques minutes. Mais si j’ai eu envie de revenir sur la chevauchée musicale d’Henry McCarty, plus connu sous le nom de Willam H. Bonney, hors-la-loi abattu de sang-froid à seulement 21 ans par le sheriff Pat Garrett alors qu’il n’était même pas armé le 14 juillet 1881, c’est avant tout parce que depuis quelques semaines, sur Epix, une nouvelle série lui est consacrée…
[« Billy the Kid (2022) – Title » – Marc Korven]
Après Les Tudor et Vikings, le créateur et scénariste Michael Hirst s’attaque donc au destin du Kid, de ses plus jeunes années jusqu’à, on l’espère, la fin de sa trop courte vie. Avec Tom Blyth, aperçu dans The Gilded Age et le Robin des Bois de Ridley Scott, dans le rôle-titre, la série est mise en musique par Mark Korven, que vous connaissez peut-être pour The Border, The Terror ou The Lighthouse. Embrassant totalement à la fois la tradition du western et celle du biopic à tendance épique, le compositeur y impose une pate à la croisée des chemins entre références culturelles et modernité, qui se font à merveille avec l’approche certes une fois de plus romancée mais non moins respectueuse de Michael Hirst. La preuve…
[« Billy the Kid (2022) – The other Life » – Marc Korven]
De son vivant, la légende de Billy the Kid s’est répandue comme une trainée de poudre. Ses prétendues 21 victimes… La mort de sa mère alors qu’il n’avait que 15 ans… Ses premiers braquages et vols de chevaux. Ses évasions à répétition… Sa rencontre providentielle avec John Henry Tunstall… Son implication dans la Guerre du Conté de Lincoln… Ses missions vengeresses en tant que Régulateur… Et, enfin, sa fuite désespérée jusqu’à Fort Sumner, au Nouveau-Mexique… Tout a déjà été dit, raconté, déformé ou glorifié à propos de lui. Pourtant, il n’en finit pas de revenir. Pour toujours et à jamais. Cinéma, télévision, livres, BD, documentaires… Difficile de dresser une liste complète de ses « apparitions ». Souvenez-vous, il a même rencontré Lucky Luke !
[« Lucky Luke, Episode 13 – Extrait sonore »]
Plus sérieusement, sa légende commence au cinéma dès 1911, et à travers pas moins de deux films ! Billy the Kid de Laurence Trimble et The Adventures of Billy de D. W. Griffith. Détail amusant : dans les deux cas, il est joué par des femmes : Edith Storey et Edna Foster. Soit-disant que Billy était en réalité une fille déguisé en garçon… C’était Woke avant l’heure… En 1930, en revanche, il redevient un homme en la personne de John Mack Brown, sous la direction de King Vidor. Le film est remaké dès 1941 par David Miller, avec Robert Taylor en Billy… La musique est signée de David Snell. Malheureusement, je ne l’ai pas. En revanche, voici celle de Victor Young pour Le Banni, réalisé par Howard Hughes en 1943…
[« The Outlaw – Main Title » – Victor Young]
Bon, sur ce coup-là, il ne fallait pas chercher non plus l’absolue vérité-vraie… Après encore bien d’autres essais tous plus au moins identiques, il faut attendre 1958 pour que Le Gaucher mis en scène par Arthur Penn sur une musique d’Alexander Courage vienne enfin apporter un peu de « gravitas » et d’authenticité à son histoire. De plus, Billy y était incarné par un tout jeune Paul Newman… Ce qui ne gâche rien. Et puisqu’on parle de légende, transmise génération après génération, Alexander Courage optait pour une ouverture sous forme de balade…
[« The Left Handed Gun – Ballad of the Left Handed Gun (Main Title) » – Alexander Courage]
Bon, le truc c’est, qu’en fait, on n’est toujours pas très sûr que Billy ait été réellement gaucher… Mais le film, assez beau, est adapté d’un scénario originellement écrit 3 ans plus tôt pour la télévision par Gore Vidal. Scénario qui sera d’ailleurs réutilisé en 1989 pour le (superbe mais très rare) téléfilm de William Graham avec nul autre que Val Kilmer dans la peau du Kid. A la musique, on retrouvait l’excellentissime Laurence Rosenthal. Oui, le même que sur Le choc des Titans et Les aventures du Jeune Indiana Jones…
[« Billy the Kid (1989) – Theme » – Laurence Rosenthal]
Alors… Je rembobine un peu et je remonte jusqu’en 1973. Car il arrive souvent qu’une légende en inspire d’autres. Avec Pat Garrett et Billy the Kid, la légende historique a inspiré la légende cinématographique qu’est Sam Peckinpah, par ailleurs réalisateur de La Horde Sauvage en 1969, qui, à son tour, a inspiré la légende musicale qu’est Bob Dylan… Car oui, c’est bien de là que vient sa célèbre chanson « Knockin’ on Heaven’s Door »… En plus de composer toute la bande originale du film, le musicien apparait également à l’écran dans le rôle d’Alias… personnage que Billy croise dans le quatrième épisode de la série TV de 2022… Et la légende de Billy selon « Bobby », ça donnait ça…
[« Pat Garrett and Billy the Kid – Main Title Theme » – Bob Dylan]
Quelques autres exemples avant d’en arriver à l’incontournable de 1988… Dans le genre John Wayne, ouais parce que John Wayne c’est un genre à lui tout seul, il y avait Chisum en 1970, où le cowboy-comédien incarnait l’éleveur de bétail George Chisum tandis que le Kid jouait plutôt les seconds-rôles sur une partition de Dominic Frontiere…
[« Chisum – Suite » – Dominic Frontiere]
Et je m’en voudrais de ne pas citer ce monument, ce chef d’œuvre, ce quasi documentaire qu’est Billy the Kid versus Dracula, commis par William Beaudine en 1966 et mis en musique par Raoul Kraushaar… Oui, je sais, tout plein de noms qui ne vous disent absolument rien…
[« Billy the Kid versus Dracula – End Credits » – Raoul Kraushaar]
Quant à l’incontournable de 1988… C’est ça !
[« Young Guns – The Campfire » – Anthony Marinelli & Brian Banks]
Young Guns, de Christopher Cain ! Avec Emilio Estevez dans le rôle de Billy mais pas que… Souvenez-vous : Kiefer Sutherland, Charlie Sheen, Lou Diamond Phillips, Jack Palance et Terence Stamp… Un putain de casting pour un putain de film… Un renouveau du western façon « brat pack » sur les plus qu’audacieux thèmes du duo Anthony Marinelli et Brian Banks. Allez, on s’en rejette un p’tit…
[« Young Guns – Main Title » – Anthony Marinelli & Brian Banks]
Et on n’oublie pas la suite en 1990, peut-être même meilleure encore que le premier avec, donc, des chansons de Jon Bon Jovi…
[« Blaze of Glory, Young Guns II – Santa Fe » – Jon Bon Jovi]
Et une magistrale partition d’Alan Silvestri…
[« Young Guns II – Scars » – Alan Silvestri]
Ah, ça fait du bien… J’adore ces deux films… C’est d’ailleurs grâce à eux que mes z’amis m’appellent depuis Vivi ZeKid… Bref, si vous n’avez jamais vu ça, vous savez ce qu’il vous reste à faire… D’autant qu’un troisième opus, intitulé Guns III, est sensé arriver prochainement. En attendant, c’est sur la musique d’un documentaire que je vais refermer cette pastille… Celui réalisé en 2011 par John Maggio dans le cadre de la série American Experience. Si vous voulez tout savoir sur le vrai Billy, c’est ce doc-là qu’il faut regarder. Il a d’ailleurs été plusieurs fois diffusé sur Arte. Je vous quitte donc sur le bien nommé « shotgun and legend », composé tout spécialement par Gary Lionelli et je m’en repars au galop vers le soleil couchant…
[« American Expérience, Billy the Kid – Shotgun and Legend » – Gary Lionelli]
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