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La Jean-Pol : Les Jeunes sont trop cons pour aller voter

Un jeune homme pose bravache, un drapeau dans la main, fier, un vrai guerrier. Chaque parcelle, chaque morceau de ses habits est recouvert d’un autocollant, sa tête, elle-même, semble avoir perdu toute expression d’humanité. Il transpire la conviction, la fermeté qui se dégage de lui n’est pas jouée : il sait qu’il a juste, il voit la vérité, il ne doute de rien. Sur son profil facebook s’accumule  d’un côté les insultes, les phrases réductrices, les mesquineries blessantes,  de l’autre les éloges, les répliques dégoulinantes d’admiration naïve. Le Jeune militant fanatique est détestable qu’il aille casser du gaucho ou du facho. Lorsque les jeunes se transforment en machine de guerre, ils ne méritent plus le droit d’aller voter.

Vous les avez peut-être croisé ces jeunes militants au premier abord sympathiques, souvent de bonnes familles. Ils ne sont pas là pour vous convaincre, galvanisés ils viennent exulter l’espoir de leur victoire. Ils ne sont pas militants, ils sont candidats, lancés à mort pour leur héros. Ils ne sont pas là pour discuter, encore moins pour débattre, non, ils sont la masse représentative du succès de leur candidat, accumulent les approximations, les inexactitudes, ne connaissent rien des programmes qu’ils défendent.

Alors ils meublent leur ignorance en criant plus fort, en étant plus nombreux, avec plus de drapeaux, plus d’autocollants, plus de folie.  Et surtout, surtout le déchaînement de violence. Il y a une émission qui s’appelle  » des paroles et des actes », il y a des candidats qui veulent rassembler la France pour la rendre « forte » ou pour la « changer » tous ensembles, et il y a leurs fidèles fanatisés  prêts à tout : même au pire. Il y a incohérence dangereuse entre paroles et actes….

Le décalage est tel au sein de cette jeunesse, la moitié  d’entre elle, dépolitisée, n’y croit plus, elle s’en fiche, l’autre, lobotomisée est prête à s’entredéchirer, s’entretuer. Les politiques eux, ne se rendent plus compte que la violence de leurs mots finit d’abattre le peu de raison qui reste à une masse passionnée. Manipulée, matraquée, la jeunesse est instrumentalisée, à tel point qu’il semble impossible de la réconcilier avec elle-même. On va casser du bourgeois, on va casser du rebeu, ou du socialo.

Jamais la démagogie n’avait eu une telle influence, jamais elle ne s’était lovée avec autant de facilité, je crois pouvoir affirmer que la bassesse a atteint un point de non retour. Des franges entières de la population se haïssent, Marine Le Pen atteint des records de popularité chez les jeunes votants, un climat délétère s’installe, et il étonnant de voir que le nombre d’accidents entre fanatiques de tel ou tel parti n’a pas encore explosé. J’ai pourtant l’intime conviction que la violence extrême des mots, et l’usage récurrent de la diffamation dans tous les discours politiques  finissent par se traduire dans les actes. Si la violence physique devait se concrétiser, bien sûr, elle ne serait pas l’oeuvre de politiciens lisses, mais de leurs masses fanatisées qu’ils ne contrôlent plus.

Alors je les accuse de folie destructrice, de détournement massif, d’hold up électoral et de haute trahison.
Je les accuse de s’immiscer là où ils ne devraient pas être, dans les cours des lycées, sous l’égide de syndicats affilés.
Je les accuse d’avoir détourné la démocratie lycéenne, devenue un laboratoire miniature du détournement le plus abject.
Je les accuse d’Echec latent, du désastre dans lequel la France se trouve, et d’incompétence à répondre aux aspirations d’une jeunesse en souffrance.
Je les accuse enfin d’utiliser la frustration et les craintes pour leur propre intérêt.

La manipulation des émotions, l’absence de débats, la multiplication des insultes, ne sont pas seulement anti-démocratiques mais aussi dangereuses:

Des jeunes habillés de bleu ou de rouge se regroupent le soir en bandes, ils portent des drapeaux, la police les guette pour éviter qu’ils ne se rencontrent.  Ce ne sont pas les partisans de la France, ce ne sont pas ces jeunes patriotes qui portent dans leur coeur les valeurs de la République et le désir de vivre ensemble, non, ce sont des bêtes féroces que le sang de l’ennemi attire. Jamais autant le rouge du drapeau n’a jamais été aussi loin du bleu, jamais il n’a semblé autant impossible de les faire tenir encore sur la même bannière. Pourtant C’est la marseillaise qu’ils chantent, des bâtons dans les mains.  

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