Cette nuit, le satellite Dart qui a été lancé à plus de 20 000 km/h, a bien atteint sa cible. Lori Glaze, directrice des sciences planétaire de la Nasa a déclaré « le début d’une nouvelle ère ».
Ejection et observation
Lorsque le satellite Dart a frappé l’astéroïde Dimorphos, à 11 millions de km de la Terre, l’équipe de la Nasa a explosé de joie. Parti de Californie, le vaisseau de la Nasa a voyagé pendant dix mois avant d’atteindre sa cible. La dernière phase de vol était entièrement automatisée : une nécessité pour toucher un astre si éloigné et si petit. La mission s’est déroulée à priori sans accrocs, mais il faudra attendre quelques semaines avant de savoir si c’est un succès total. Le but de cette aventure étant de percuter suffisamment l’astéroïde pour dévier sa trajectoire de manière durable.
Un autre satellite de la taille d’une boite à chaussures a été éjecté du satellite Dart avant l’impact, afin de prendre des photos des moments qui suivent la collision. Parallèlement, les télescopes Hubb et James Webb devaient observer l’évènement pour calculer la quantité de matière éjectée et ainsi deviner la composition de Dimorphos. En effet, l’astéroïde fait partie d’une population d’astéroïdes assez commune dans l’espace. Il mesure 160m et se trouve être le satellite de l’astéroïde Didymos,
Protéger la Terre
La NASA cherche à réduire l’orbite de Dimorphos de dix minutes, pour le rapprocher de Didymos. Ce qui ferait changer sa trajectoire. Cette mission a donc pour but de s’entrainer dans le cas où un jour un astéroïde menace de frapper la Terre. Aujourd’hui aucun astéroïde connu ne menace la Terre et ce, pour les cent prochaines années. Cependant, ils ne sont pas tous recensés. 30 000 astéroïdes de toutes tailles confondues ont été recensés autour de la Terre. Ceux de plus d »un kilomètre ont presque été tous identifiés, mais 60 % de ceux de 140m ou plus n’ont toujours pas été repérés. Ces derniers sont capables de détruire une région entière, si d’aventure ils s’écrasaient sur la Terre.
Gouverner c’est prévoir
Rappelons-nous qu’il y a 66 millions d’années, les dinosaures ont tous disparu à cause du crash d’une météorite d’environ 10km. Les dinosaures régnaient pourtant sur Terre depuis 165 millions d’années, là ou l’homme moderne n’y règne que depuis 200 000 ans. Notre espèce est plus vulnérable et éphémère qu’on peut le supposer. D’où l’enthousiasme de cette mission destinée à nous protéger pour l’avenir. Lindley Johnson, agent de défense planétaire à la Nasa a déclaré à propos des astéroïdes « Notre tâche la plus importante est de trouver » ceux manquants. Avant d’ajouter, « C’est une période très enthousiasmante […] pour l’histoire spatiale, et même l’histoire de l’humanité. »