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La pilule risque d’être difficile à avaler

Alors qu’en mars dernier, la vente de médicaments était ouverte aux sites Internet, c’est aujourd’hui le monopole des pharmaciens qui intéresse l’Autorité de la concurrence. Son président, Bruno Lasserre, a révélé ce mercredi ses observations.

Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence a relancé ce mercredi l’idée d’une ouverture partielle du monopole des officines. Il existe actuellement de très fortes disparités d’une pharmacie à l’autre, « pouvant aller de 1 à 4 » dans le cas de l’automédication. Une situation déjà dénoncée depuis plusieurs mois notamment par Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe E.Leclerc. Il faut dire que les Français sont mordus d’automédication. Près de 70 % d’entre eux, âgés de 18 à 64 ans, y auraient recours selon Nicole Delépine, auteur de La face cachée des médicaments. « Le plus souvent (environ 90 %) pour des douleurs, de la fièvre, des maux de tête ou de gorge, des rhumes, de la toux ». Mais ici, plus que les dangers de la vente libre des médicaments – en hausse de 1,9% en 2011 -, ce sont les conditions de vente qui sont pointées du doigt.

Car les prix des médicaments remboursables (princeps et génériques) sont fixés par le Comité Economique des Produits de Santé (CEPS), contrairement aux autres, non remboursables, dont le prix est fixé au cas par cas. Une injustice pour les consommateurs qui n’ont aucun moyen de comparaison. Pire, l’Autorité dénonce également dans son communiqué « un certain nombre de pratiques de la part des laboratoires pharmaceutiques (qui) sont susceptibles de constituer des freins à la baisse des prix des médicaments ». En temps de crise, pas sûr que les consommateurs tolèrent ce qui s’apparente à une escroquerie. En effet, si certains médecins ne sont pas amateurs de génériques au moment de la prescription – pourtant en moyenne 60% moins chers que les médicaments dits d’origine – ce n’est pas un hasard. Mais alors pourquoi ? Puisque finalement, le résultat est le même sur le patient… Et bien, c’est une simple question de business.

Toutefois, l’Autorité n’a pas pour but de remettre en question la légitimité des pharmaciens qui restent les seuls habilités à à la commercialisation de médicaments. Ces observations sont soumises à la consultation publique jusqu’au 16 septembre prochain. L’avis définitif du régulateur devrait être rendu « avant la fin de l’année », d’après l’Autorité de concurrence. Celle-ci précise que si la France s’aligne sur le modèle italien, en acceptant l’ouverture partielle du monopole officinal, le prix des médicaments pourrait baisser en moyenne de 25%.

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