La Sapienza est le cinquième long métrage d’Eugène Green. Entre histoire de couples et magnifiques paysages italiens, la Sapienza peut être qualifié de film architectural…
La Sapienza (la sapience, savoir, sagesse et science) est le dernier film d’Eugène Green.
Le synopsis : Alexandre Schmid, cinquante ans, est un brillant architecte en panne d’inspiration pour son prochain projet. Face à ses doutes, il décide donc de partir en Italie, terre de prédilection architecturale, pour redonner du sens à son travail et enfin écrire un livre sur l’architecte italien Francesco Borromini, qu’il médite depuis longtemps. Sa femme, Aliénor, décide de l’accompagner. A Stresa face aux îles Borromées, le couple rencontre un frère et sa sœur. Cette rencontre va bouleverser leurs programmes. La sœur est malade, ils la raccompagnent. Et Aliénor se prend d’affection pour cette jeune femme malade, Lavinia, qu’elle visite pendant sa convalescence. Elle pousse son mari à partir en voyage accompagné du frère de Lavinia, Goffredo, qui va étudier l’architecture à la prochaine rentrée. Finalement, c’est Alexandre qui va le plus apprendre… Goffredo va l’aider à retrouver sa lumière, son énergie. Pendant ce temps, Aliénor accompagne Lavinia vers sa renaissance.
Après quelques images d’un Paris industriel et gris, on est confronté à la lumière italienne, son architecture et le bleu intense du Lac Majeur. Puis tout au long du film, on découvre des chefs d’œuvres de l’architecture italienne à Turin, à Rome… Et Alexandre nous raconte l’histoire de Francesco Borromini (1599-1667) et de son rival Gian Lorenzo Bernini (1598-1680), dit Le Bernin, à travers l’architecture. Tout cela sur une musique de Monteverdi.
Il faut un temps d’adaptation pour entrer pleinement dans ce film baroque et architectural mais aussi pour pénétrer l’univers du réalisateur francophile, Eugène Green. D’abord s’habituer à la locution particulière des acteurs qui articulent exagérément, qui accentuent les liaisons. Mais non ce n’est pas pour donner un style particulier au film ! Eugène Green, new-yorkais d’origine, arrive en France à la fin des années 1960. Il devient citoyen français et choisit la langue de Molière et de Racine pour écrire des pièces de théâtre, des scénarios, des romans et des essais. En 1997, Eugène Green créé une compagnie de théâtre baroque : le théâtre de la Sapience avec laquelle il tente de restituer la diction de l’époque baroque, que l’on retrouve dans le dernier de ses films. Selon le réalisateur, « la sapience, c’est le savoir qui conduit à la sagesse »…
Etrange et étonnant, ce dernier film d’Eugène Green ne vous laissera pas indifférent.