Dans le Royaume de Riyad, les personnes âgées de moins de 18 ans seront désormais épargnées par la peine de mort. Un grand pas en avant mais à nuancer…
Quelques jours après avoir aboli la flagellation, l’Arabie Saoudite a annoncé le 26 avril, avoir supprimé la peine de mort pour crimes commis par des mineurs.
Selon un décret royal, une peine de prison ne dépassant pas les dix ans dans un centre de détention pour mineurs remplacera la peine de mort, a indiqué Awad Al-Awad, chef de la Commission des droits humains, un organisme gouvernemental, dans un communiqué.
Un pas en avant mais de nombreuses zones de floues
Malgré les annonces d’assouplissement de la peine de mort, il subsiste des zones d’ombres, dénoncées par des ONG, notamment sur la rétroactivité de cette loi, et la possibilité de maintenir certains châtiments.
Ainsi, la flagellation des mineurs est en théorie abolie, mais certains responsables religieux assurent qu’elle est maintenue pour des crimes graves.
En 2019, l’Arabie Saoudite a mis à mort 184 personnes. Dans le royaume sunnite et ultraconservateur, l’homicide, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue, les attaques à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité et l’apostasie sont passibles de la peine de mort.
Le pays ne va pas changer du tout au tout en quelques semaines, mais il semble que l’Arabie Saoudite essaie de changer un peu l’image médiévale de sa justice.
Une décision pour redorer l’image du prince héritier ? Le jeune Mohamed Ben Salmane, surnommé « MBS », est le fils du roi, mais surtout le véritable dirigeant du Royaume.
Le prince, au pouvoir depuis 2017, tente de donner une image de dirigeant réformateur et moderne. Ce qu’il a prouvé par quelques gestes récents, comme l’autorisation pour les femmes de conduire et donc cette abolition partielle de la peine de mort.
Mais sa politique s’accompagne d’une répression féroce de toutes les oppositions, y compris au sein de sa propre famille. D’après les enquêtes internationales, c’est lui qui aurait commandité l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.