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L’asexualité et l’aromantisme en 5 questions

En ce « pride month », nous avons choisi de vous parler d’un des groupes faisant partie du + (souvent oublié) de la communauté LGBTQ+ : les asexuels et aromantiques, en l’expliquant en cinq questions.

 

1) Qu’est-ce que ça veut dire, être asexuel ?

Pour l’expliquer simplement, quelqu’un qui se définit comme asexuel ne ressent aucun désir sexuel envers qui que ce soit. Il n’est donc attiré sexuellement par aucun des genres et ne ressent aucun besoin d’entretenir des relations sexuelles avec son ou sa partenaire.
Cela ne veut pas dire qu’il choisit de « se préserver » pour le mariage ou qu’il attend la bonne personne, on ne choisit pas d’être asexuel, il n’a simplement aucune attirance sexuelle.

Il existe d’ailleurs plusieurs nuances à l’asexualité. Certains se définissent comme « gray-sexual » et ceux-ci ressentent parfois, mais rarement, une attirance sexuelle envers quelqu’un. D’autres encore se disent « demi-sexual », c’est-à-dire qu’ils ne ressentiront une attirance sexuelle envers quelqu’un qu’une fois qu’ils sont très proches de la personne. Donc pas de coups d’un soir pour eux.

 

2) C’est quoi la différence avec « aromantique » ?

Une personne qui se définit comme « aromantique », elle, ne ressent pas d’attirance romantique envers qui que ce soit. Il se peut par contre qu’elle soit attirée sexuellement par quelqu’un mais elle n’aura aucun sentiment amoureux pour lui. Ses relations resteront alors toutes platoniques, au niveau de l’amitié (plus au moins forte).
Attention, cela ne veut pas dire que ce sont des robots qui ne ressentent rien, ils ne peuvent juste pas tomber amoureux de qui que ce soit (et c’est seulement ce sentiment qu’ils ne connaissent pas, pas tous les autres).

 

3) Peut-on être les deux à la fois ?

Oui, on peut très bien être asexuel et aromantique à la fois même si cela concerne une petite partie de la population. La communauté américaine AVEN (the Asexual Visibility and Education Network) a communiqué connaître l’existence de 70 000 asexuels dans le monde (dont 9500 viendraient d’Allemagne). On ne sait pas combien se déclarent aromantiques et asexuels à la fois étant donné que c’est une partie du spectrum LGBTQ+ dont on ne parle que très rarement et qui n’est pas ou très peu représentée dans les médias ou dans les livres (les quelques exemples sont Jughead dans la BD Archie adaptée en série sous le nom de Riverdale, ou encore Sherlock).

 

4) Peut-on quand même se définir asexuel ou aromantique si on trouve des hommes ou des femmes très beaux/belles ?

Pour répondre à cette question, il faut savoir qu’il existe plusieurs types d’attirances :

  • l’attirance physique simple : on voit quelqu’un dans le métro et on le trouve très beau. C’est pareil que passer une heure sur Instagram à dérouler les photos de James Franco parce qu’on le trouve sexy (on va d’ailleurs le prendre en exemple pour la suite, ce sera plus simple et tout le monde aime James Franco non ?)
  • l’attirance sexuelle : là, c’est le moment où on se rend compte qu’on voudrait bien faire plus que regarder James Franco. Bien sûr c’est impossible mais appliquez-le à quelqu’un de plus approchable. Si on a une attirance sexuelle pour quelqu’un, c’est tout simplement qu’on désire avoir des relations sexuelles avoir lui/elle. C’est cette attirance là que ne ressentent pas les asexuels.
  • l’attirance romantique : si on la ressent, c’est qu’on désire un contact et une relation romantique avec quelqu’un et qu’on développe des sentiments pour lui/elle. C’est cette attirance que ne ressentent pas les aromantiques.
  • l’attirance émotionnelle : c’est le désir de bien connaître quelqu’un. On retrouve cette attirance dans n’importe quel type de relations, que ce soit amicales ou amoureuses.

Donc, oui, on peut être asexuel, aromantique, ou les deux à la fois même si on trouve James Franco très beau ou Nina Dobrev très belle. On peut même avoir des petits coups de cœur envers certaines personnes mais lorsqu’on est aromantique, cela restera un coup de cœur amical. On aura alors envie de voir la personne et de développer des liens avec elle mais de manière platonique, sans tomber amoureux (un coup de cœur platonique s’appelle un « squish »).

 

5) Faut-il avoir embrassé quelqu’un (ou carrément avoir couché avec quelqu’un) pour savoir si on est asexuel ou aromantique ?

Non, c’est comme si on disait à une lesbienne qu’elle ne peut pas savoir qu’elle est attirée par les filles tant qu’elle n’en a pas embrassé une ou qu’elle n’a pas encore couché avec une fille. C’est quelque chose de personnel, que l’on ressent et qui n’a pas besoin d’être testé pour être accepté.

Ce serait un peu absurde de forcer un asexuel à coucher avec quelqu’un alors qu’il n’en a aucune envie juste pour être sûr qu’il est bien asexuel, ou encore de forcer une personne aromantique à se mettre en couple pendant des mois pour voir si elle ne développe bien aucun sentiment amoureux.

Ce serait en fait comme si on forcer quelqu’un qui a peur des mygales à en avoir une sur le visage pour bien être sûr qu’il a peur des mygales. Absurde.

 

En bonus, voici les choses à ne pas dire à quelqu’un qui se définit comme asexuel ou aromantique (parce que même si ces derniers n’ont pas de sentiments amoureux, ils peuvent bel et bien ressentir la colère) :

  • « c’est juste une phase, c’est parce que t’as pas encore trouvé la bonne personne »

Non, être asexuel et/ou aromantique n’est pas une phase. Certes, certains peuvent penser l’être et plus tard tomber amoureux de quelqu’un ou avoir envie de coucher avec lui mais ceux-là se diront plutôt alors gray-sexual et ce n’est pas le cas de la majorité des asexuels et aromantiques. Pour mieux le comprendre, c’est comme si une fille toute sa vie pensait être lesbienne et à 30 ans, il se trouve qu’elle tombe amoureuse d’un homme. Elle pourra alors parfois se définir comme bi et cela ne remettra pas en cause le fait qu’elle soit attirée par les filles.

La plupart des asexuels peuvent tout de même se mettre en couple à condition de trouver la bonne personne qui acceptera de ne pas avoir (ou d’avoir très peu) de relations sexuelles. Les aromantiques peuvent eux avoir une famille quand même grâce à l’adoption ou autres moyens de conception. Etre asexuel ou aromantique ne signifie pas rester seul toute sa vie.

  • « ça n’existe pas »

Ah… j’imagine que les milliers de personnes s’identifiant comme asexuels ou aromantiques l’ont toutes inventé alors. Dire que « ça n’existe pas » revient à invalider ce qu’ils ressentent et qui ils sont. Et honnêtement, c’est plutôt prétentieux de prétendre savoir tout ce qui existe et n’existe pas.

  • « les asexuels ont sûrement vécu un traumatisme »

Non, les asexuels n’ont pas forcément eu à vivre un traumatisme pour ne pas ressentir d’attirance sexuelle. D’ailleurs, certains en ont vécu un et en ressentent quand même donc c’est plutôt illogique comme idée. Avoir des relations sexuelles est simplement quelque chose dont ils n’ont pas envie.

 

Pour en savoir plus, voici quelques vidéos sur le sujet (en anglais car on n’a pas trouvé beaucoup de vidéos en français de qualité) :

Vidéo de Simply Kenna

Vidéo de Ricky Dillon

Vidéo Buzzfeed

 

Happy pride month !

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