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Le calvaire des prostituées nigérianes en plein Paris

Ce lundi, au tribunal correctionnel de Paris, le procès du réseau de proxénétisme nigérian « Authentic Sister » a débuté. Entre sorcellerie et prostitution, deux des cinquante victimes expliquent le calvaire qu’elles ont vécu.

 

Cinquante victimes ont été contraintes de se prostituer, mais seules huit personnes se sont constituées parties civiles. La secte des Authentic Sister, toutes de blanc vêtues, serre-têtes assortis et dirigée par  Happy Iyenoma (« Mama Alicia ») – et son époux Mark. Elle est jugée pour proxénétisme aggravé. Des « mamas » maquerelles installées en France les accueillent et les prostituent sur fond de la magie noire.

Comment ça ce passe ?

De jeunes nigérianes sont recrutées en 2011 au Nigéria sous prétexte de faire des études en France et/ou d’y travailler.

« Au nigéria, mama Hillary m’a dit que je pouvais être coiffeuse en France. Elle m’a dit de faire ma valise sans rien dire à personne. Surtout pas ma famille. Je suis allée voir le sorcier et il m’a scarifié » confesse l’une des deux victimes qui ont parlé au procès, que l’on appellera Nora, « ça voulait dire que j’allais gagner beaucoup d’argent en France ».

Les sorciers exigent un paiement de 50 000 euros pour le rite, le « juju », sous peine de se faire tuer ainsi que leur famille. Les jeunes femmes font payer les clients 10 euros par passe. Dix clients par jour environ… Ce n’était pas assez. « ils réclamaient 1 000 tous les dix jours« .


Pour Nora, l’été 2015 signe la fin pour elle. « Les mamas et leurs complices ont fait une descente chez mes parents, au Nigéria. Ils ont tout cassé, ils ont battu mon père et ma mère. Papa, déjà malade, en est mort« . Elle décide donc, avec l’aide d’une amie, de rencontrer une assistante sociale. Mais aujourd’hui encore, elle est menacée de mort.

L’autre victime, que l’on appellera Julie, 23 ans, prostituée dans le nord de Paris par « Mama Joy« , une autre prévenue, raconte qu’elle devait payée « 2 000 euros tous les dix jours » et 450 de loyer.

Certaines ont été forcées de travailler sous médicaments, suite à des avortements pratiqués rapidement. Certaines, arrivées vierges en France, ont été violées avant d’être prostituées.

A LIRE AUSSI : Candide Renard : ce que l’on sait de la présumée agression sexuelle sur Koh-Lanta

La présumée cheffe du réseau  à été libérée

La femme soupçonnée d’avoir dirigé ce réseau s’appelle Happy Iyenoma (« Mama Alicia »). Elle présidait les « Authentic Sister » qui, selon elle, n’était qu’une « association d’entraide » basée sur une caisse de solidarité. Selon les enquêteurs et selon LePointcette caisse aurait permis à « investir » dans de nouvelles jeunes filles, et leurs réunions à organiser la prositution.

Cette « Mama Alicia« , maquerelle, vit désormais à Creil, dans l’Oise. Elle est la tête pensante de cet abominable réseau de proxénétisme nigérian. Elle est suspectée d’avoir contrainte à la prostitution une cinquantaine de jeunes femmes. Devant la 16ème circonscription de Paris, elle et 16 autres personnes sont juges pour proxénétisme aggravé.

Elle bénéficie d’un incroyable concours de circonstances puisque la principale prévenue, qui est en détention provisoire depuis 2016, a été libérée vendredi, juste avant son procès. La cause ? Une erreur de procédure. Mais la juge a demandé que Happy Iyenoma, rappelle ces 15 prochains jours, son rôle primordial dans la prostitution de ses jeunes femmes et son rôle dans l’organisation.

 

 

 

 

 

 

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