Lundi 9 juillet, Emmanuel Macron tenait son second discours de Congrès à Versailles devant l’ensemble des députés et sénateurs réunis à cet effet. Le président a confirmé qu’il se prêterait à cet exercice tous les ans à la même période. Voici les principaux aspects de son discours.
Un discours de politique générale
Comme l’an passé, le président de la République n’est pas véritablement rentré dans les détails techniques mais a plutôt ré-affirmé sa vision progressiste en expliquant que son action suivait une cohérence : « Il n’y a pas d’un côté, une action économique et de l’autre une action sociale, c’est le même trait, la même finalité« . Pendant un peu plus d’une heure, le président s’est efforcé d’aborder de nombreuses thématiques même si certaines ont été plus développées que d’autres.
En effet, le président a longuement développé sa vision économique par la métaphore de la richesse créée, comparée à un gâteau :
En revanche, le président Macron a peu parlé de la planète ou de ses ambitions pour tenir les engagements de la COP21.
Première année : le bilan
Pour le président, cette année 2017 « aura été celle des engagements connus ». Lors de chaque domaine évoqué, Emmanuel Macron a rappelé tout ce qui avait été fait durant la première année de son quinquennat. Lors d’une tirade adressée aux députés, M.Macron a résumé l’ensemble des principales mesures adoptées par le Parlement : Parcoursup, loi contre le terrorisme, loi sur le code du travail, réforme de la SNCF…
Néanmoins, le président a reconnu que les effets attendus de ses réformes n’étaient pas encore arrivés : « je suis parfaitement conscient du décalage entre l’ampleur des réformes engagées et le résultat ressenti. »
Peu d’annonces fortes
Au risque de décevoir, le président ne s’est pas livré à un discours technique qui aurait plus été celui d’un « discours de ministre ou premier ministre » comme l’a rappelé Stanislas Guerini, député de la 3eme circonscription de Paris.
Une nouveauté à noter : la volonté d’Emmanuel Macron de répondre au débat qui a lieu après son discours. L’article 18 de la Constitution ne prévoit pas sa présence. Cet amendement voulu par le président avait pourtant déjà été proposé par plusieurs députés UDI, PS et finalement rejeté par le majorité en commission parlementaire. Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, a rappelé cette précision en ajoutant que l’amendement avait été « refusé par provocation » et qu’il « illustrait bien le jeu de rôle permanent au sein de l’Assemblée Nationale »
Au fil de son discours, le président a rappelé les grands axes de sa politique (renforcer la solidarité européenne, fixer un cadre pour l’Islam, mise en oeuvre du plan pauvreté) sans pour autant entrer dans des détails.Un président qui entend les critiques.
Un président à l’écoute des critiques
Jugé éloigné des préoccupations des Français par 44% (source IFOP), le président a reconnu ne pas pouvoir tout faire mais qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour pouvoir viser haut pour la France, un devoir pour le Président de la République selon ses termes.
Le président réaffirme ainsi sa vision jupitérienne du pouvoir tout en faisant preuve d’écoute quant aux critiques qui lui ont été faites. Toutefois, reste à savoir si le président changera sa manière de faire, même s’il a salué le lourd travail des députés et affirmé sa volonté de collaborer avec les syndicats. En réponse à cette volonté d’écoute Boris Vallaud, député PS, a rappelé qu’il ne suffisait pas de « proclamer un discours d’esprit de dialogue et d’écoute pour que cela advienne« .
La France, puissance du XXIe siècle
Le président a conclu son discours en ré-affirmant ses ambitions de rendre à la France sa grandeur afin de « devenir de nouveau une puissance du XXIe siècle. » Pour Macron, cela n’est possible que si nous avons « la meilleure école, la meilleure université, la meilleure recherche […], la meilleure armée, les meilleurs systèmes de défense possibles ».
Cette ambition ne pourra se faire que si l’Europe redevient forte, sujet très important du discours d’Emmanuel Macron, à l’aube des élections européennes de 2019. Ces élections se dérouleront comme un combat entre progressistes et nationalistes, la seule « frontière véritable qui traverse l’Europe ».
Cette distinction peut faire naitre l’idée que la seule alternative à LREM serait le Rassemblement National de Marine Le Pen. Néanmoins, un député LREM a précisé bon de corriger cette distinction en expliquant que le président l’avait faite à l’échelle européenne, pas à l’échelle française. Olivier Faure a quant à lui rappelé qu’être de gauche et pro-européen était tout à fait comatible.