Suite à une choquante comparaison des policiers de la rafle du Vel d’Hiv aux policiers et gendarmes actuels, le maire EELV était poursuivi pour « injures publiques envers un dépositaire de l’autorité publique ».
Ce mardi 6 juillet, Patrick Chaimovitch a été condamné à une amende de 3 000 euros par le tribunal de Nanterre. Il s’agissait de la peine requise par le parquet lors du procès, le 4 mai dernier. Après deux mois de procès, le verdict est ainsi tombé pour l’élu qui avait comparé le « zèle » des policiers et gendarmes qui « traquent les migrants » à celui de « leurs ancêtres » ayant « mis en œuvre la rafle du Vel d’Hiv ».
Dans quel contexte a été prononcée cette phrase ?
C’était le 19 juillet 2020, lors d’une cérémonie de commémoration de la rafle à Colombes, que l’élu de 64 ans s’est exprimé : « Les policiers français, les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d’Hiv et d’autres rafles après et ailleurs sont les ancêtres de ceux qui aujourd’hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers ».
Patrick Chaimovitch a fourni un jugement très personnel, qui lui est propre et qu’il n’aurait pas dû exprimer à un public. Les habitants de la ville l’avaient élu très récemment, deux jours plus tôt. Ce dernier était encore « inexpérimenté », a précisé Le Parisien.
Des propos calomnieux non tolérés par les forces de l’ordre
Sur les réseaux sociaux, la comparaison scandaleuse a rapidement été partagé. Les policiers et le ministre de l’Intérieur ont rapidement montré des signes d’énervement.
Des dizaines de policiers sont allé manifester « sous les fenêtres de l’hôtel de ville quelques jours plus tard » rapporte l’AFP. En ce qui concerne Gérald Darmanin, le ministre intérieur avait déposé plainte pour injures publiques.
Le maire de Colomb défend ses propos au procès
Patrick Chaimovitch a assuré aux juges ne pas avoir viser une corporation ou la police ou gendarmerie en particulier. Le maire de Colombes a tenté de défendre ses idées « je visais des comportements individuels » dit-il au sujet de la destruction d’habitats précaires de migrants à Calais, rapporte nos confrères.
Le maire EELV explique avoir voulu dénoncer le comportement de « traqueur » des forces de l’ordre envers les migrants.
Le Parisien rapporte la réaction du procureur qui s’est indigné « L’amalgame et le procès d’intention sont deux choses insupportables, avait alors rétorqué le procureur. Dans ce discours, on traite quand même les policiers français de fils de collabo. »