La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a officiellement interdit le mariage des mineurs mercredi 20 janvier 2016. Les défenseurs des droits humains y voient d’ores et déjà un exemple qui pourrait faire avancer les droits humains à travers tout le contenant africain.
C’est une avancée majeure pour les défenseurs des droits humains. Les neuf membres de la Cour constitutionnelle du Zimbabwe ont déclaré officiellement : « Personne au Zimbabwe ne pourra se marier y compris sous le régime de la loi coutumière ou sous couvert d’un rite religieux avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans« . Cette décision historique adoptée le 20 janvier dernier vise à réduire le nombre d’unions forcées dans le pays, où l’âge légal du consentement pour avoir des relations sexuelles demeure de 16 ans.
Outre la coutume ou les rites religieux, les mariages précoces au Zimbabwe relatent principalement de la question économique et de la dignité des familles. On constate que les femmes bénéficiant d’une éducation primaire sont moins nombreuses à s’être mariées par rapport aux enfants n’ayant reçu aucune éducation.
Aujourd’hui au Zimbabwe, 48 % des femmes qui ont suivi l’école primaire ont été mariées avant l’âge de 18 ans tandis que 87 % des zimbabwéennes n’ont pas été scolarisées (selon les estimations de l’UNICEF basées sur DHS 1999).
Des mariages précoces contre le fardeau économique
Si nombre de parents font le choix de marier leurs filles de manière précoce, les raisons sont multiples. Pour les familles pauvres, il est commun de considérer une fille jeune comme un fardeau économique, le mariage est ainsi considéré comme un indispensable moyen de survie pour la famille.
Bien plus qu’un échappatoire à la pauvreté, il n’est pas rare pour les familles de penser que le mariage de mineures protège leur fille contre les dangers de la violence sexuelle. D’une façon plus générale, la confier « aux bons soins » d’un protecteur de sexe masculin est une manière de s’assurer que les filles ne seront pas rendues enceintes en dehors du mariage.
Enfin, marier les filles de bonne heure permettra de s’assurer de la docilité de ces dernières au sein de la famille de leur mari, maximisant ainsi le nombre de leurs grossesses.
Le Zimbabwe interdit le mariage des mineurs. Mieux vaut que ce soit en 2016 que jamais https://t.co/4UcamS7lBV
— @Lactimelle (@Lactimelle) 21 Janvier 2016
Les risques d’un mariage précoce
Le mariage précoce peut engendrer des séquelles et blessures tout à fait préjudiciables pour ces enfants. L’accès à l’éducation est baffoué. Une fois mariées, les filles ne vont généralement pas à l’école puisque chargées de s’occuper de leur nouveau foyer. Elles ne dépendent plus que de leur mari, souvent beaucoup plus âgé. Les problèmes de santé sont la principale préoccupation des nombreuses associations qui militent contre le mariage des mineurs. Il s’agit notamment des grossesses prématurées, qui élèvent les taux de mortalité maternelle et infantile.
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